« L'emploi, carburant des territoires »

Dans chaque chambre d'agriculture siègent normalement huit élus salariés (sur 44 élus au total). Quatre le sont au titre de la production agricole et quatre autres représentent les organismes professionnelles agricoles. Il en de même au sein des chambres régionales d'agriculture. Par contre, rien n'est codifié à l'échelon national qu'est l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA). Cependant, un groupe informel d'élus salariés a été constitué. Il regroupe deux élus salariés de chaque chambre régionale. Tous ont été invités à venir découvrir la diversité et la qualité de l'agriculture drômoise les 20 et 21 octobre. « Notre groupe a souhaité venir en Auvergne-Rhône-Alpes pour y connaître la situation de l'emploi et particulièrement dans la Drôme car son agriculture compte beaucoup de salariés, notamment des saisonniers. C'est aussi le premier département bio de France, ce qui implique une orientation économique et sociale en quête de valeur ajoutée et de maintien de l'emploi », explique Michel Roux, président du groupe des élus salariés de l'APCA.
Une agriculture porteuse de sens
Au cours de ces deux jours passés dans la Drôme, ont été exposés aux élus salariés de l'APCA les chiffres clés de l'agriculture d'Auvergne-Rhône-Alpes et ceux de la Drôme en particulier. Des échanges ont porté sur l'économie agricole et les modèles de régionalisation des chambres d'agriculture. A été également présenté le salon Tech&Bio, dont la prochaine édition se déroulera à Bourg-lès-Valence en septembre 2017. Les élus salariés ont ensuite visité la plateforme des techniques alternatives et bio (Tab) à Etoile-sur-Rhône. « C'est un superbe outil que nous avons souhaité faire connaître à nos collègues, confie Patrick Sivardière, élu à la chambre d'agriculture de la Drôme et salarié à la maison familiale rurale d'Anneyron. La Drôme possède une agriculture innovante, porteuse de sens et d'avenir. »
Les « parlements de l'agriculture »
Un des objectifs des élus salariés de l'APCA est de conforter le rôle de leurs collègues dans les régions et les départements. « Cela se fait en organisant, par exemple, des rencontres, des échanges, des rendus de travaux au niveau local dans ce que nous appelons les "parlements de l'agriculture". Car c'est ainsi que nous considérons les chambres d'agriculture départementales et régionales, indique Michel Roux, par ailleurs salarié dans une exploitation viticole de Saône-et-Loire. En Drôme, le groupe s'est notamment intéressé au type d'emplois salariés que procure l'agriculture biologique : conditions de travail, rémunération, accès au dispositifs de formation... Derrière l'emploi, il y a aussi le développement et le maintien du tissu rural. Pour nous, l'emploi, c'est le carburant des territoires. »
Des marchés prometteurs
Alors qu'une étude nationale sur l'emploi saisonnier est en cours (avec un élève ingénieur d'UniLaSalle*), les élus salariés ont été particulièrement intéressés de connaître les situations en Auvergne-Rhône-Alpes. De leur séjour en terres drômoises, Michel Roux et son groupe retiendront la diversité des productions, l'importance de l'emploi salarié, notamment saisonnier, l'interaction entre diversification agricole et tissus urbains (comme le développement de circuits courts avec des débouchés locaux urbains). Mais aussi les potentialités de l'agriculture biologique, tant en matière d'expérimentation que pour satisfaire les besoins d'une demande qui ne cesse de croître. « Pour les agriculteurs, il y des opportunités d'attaquer des marchés prometteurs, considère-t-il. Et cela est aussi bon pour le maintien et la création d'emplois. »
Christophe Ledoux
* UniLaSalle : école privée d'enseignement supérieur disposant de deux campus (à Beauvais dans l'Oise et à Rouen en Seine-Maritime).
Repères /
Les salariés agricoles en Drôme
- 10 035 ETP (équivalent temps plein) pour 35 200 salariés (données MSA fin 2014) se répartissant comme suit :- production agricole, prestations (paysages, EDT, cuma) et divers : 6 773 ETP (30 000 salariés dont 2 900 permanents) ;
- entreprises de collecte-approvisionnement, transformation, artisans ruraux : 2 800 salariés dont 1 600 CDD et 1 615 ETP ;
- entreprises du tertiaire (organismes agricoles, banques, MSA...) : 1 647 ETP pour 2 400 salariés dont 900 CDD.
A noter, en Auvergne-Rhône-Alpes, sont dénombrés 71 521 ETP pour 192 600 salariés (données MSA 2014) dont 22 164 ETP dans la production agricole (154 000 salariés dont 13 000 permanents).