Les vacances d'été se terminent et les établissements de l'enseignement agricoles drômois s'animent. Ce début septembre rime avec rentrée des classes pour nombre d'élèves. Une rentrée qui s'échelonne, selon les établissements et les classes.

Deux licences pro ouvrent au Valentin

Le lycée agricole du Valentin, à Bourg-lès-Valence, « atteindra de nouveau cette année ses objectifs en termes d'effectifs : 370 élèves (375 en 2016) », annonce son proviseur, Maurice Chalayer. Deux licences professionnelles (formation d'un an en alternance, sous contrat d'apprentissage ou de professionnalisation) ouvrent cette rentrée. Une licence « productions végétales parcours management de la production des semences et commercialisation ». Elle répond à une double attente. D'une part, aujourd'hui 60 % des BTS poursuivent leurs études en licence professionnelle. D'autre part, tout en reconnaissant le « bagage » technique des BTS productions végétales du Valentin, les professionnels sont aussi demandeurs de compétences accrues en management, organisation et ouverture à l'international. La licence industries agroalimentaires « nutrition et innovations en produits agroalimentaires et santé », elle, a été conçue avec l'UFR(1) de chimie et biologie de l'université Grenoble Alpes. « Elle a été construite autour d'un constat, explique le proviseur : l'industrie agroalimentaire doit de plus en plus tenir compte de régimes spécifiques (seniors, sportifs, personnes souffrant de pathologies, allergies, intolérances...). »
En apprentissage, le Valentin remplace son Bac pro « bio-industries de transformation » par un brevet professionnel industries alimentaires. Un brevet dont l'enseignement professionnel est renforcé. Pour les CFPPA, « le fait marquant est le nouvel appel d'offres "formation professionnelle continue" de la Région qui va déterminer les trois prochaines années », indique Maurice Chalayer.

Terre d'horizon dans la continuité

Au lycée Terre d'horizon à Romans, « la rentrée se profile bien », assure Marie-Aline Tripier, proviseur adjoint. L'effectif est de 310 élèves (une dizaine de plus qu'en 2016). Le Bac professionnel « vente en jardinerie » ouvert l'an passé « fonctionne assez bien ». Les autres formations, en productions horticoles et aménagements paysagers, se poursuivent. Parmi les projets de l'établissement : des chantiers écoles, voyages d'étude, sa foire aux plantes (le 15 octobre)... et, nouveauté, sa participation à la foire du Dauphiné (vente de produits du lycée, présentation de ses formations...).
Au CFPPA de Romans, en apprentissage, « la filière "aménagements paysagers" attire des jeunes, observe Cécile Diss, chargée d'ingénierie de formation. Par contre, dans la filière "productions végétales" (arboriculture, maraîchage), nous avons des maîtres d'apprentissage potentiels mais pas de jeunes intéressés ». Aussi, afin de faire découvrir les métiers aux jeunes demandeurs d'emploi, le centre organise une session de formation Adema(2) à partir du 16 octobre (coût pris en charge par le Fafsea). D'un mois, elle comprend un accompagnement, une formation en centre, une période de stage. En formation pour adultes, « le BPA "travaux des productions horticoles" (floriculture, pépinière et maraîchage) et la formation professionnalisante "ouvrier maraîcher saisonnier" intéressent de nombreux demandeurs d'emploi, indique Cécile Diss. Par contre, il reste des places pour le Capa "métiers de l'agriculture", qui forme de futurs ouvriers en exploitation maraîchère, avec une bonne maîtrise des agro-équipements. Ces formations sont prises en charge par la Région pour les demandeurs d'emploi. Toute personne intéressée peut venir le 1er septembre (à 9 h) dans nos locaux pour une information collective. La formation tractoriste, elle, sera très probablement reconduite, nous sommes en attente de confirmation, avec une date prévisionnelle de démarrage au 17 janvier 2018). »

Annie Laurie

(1) UFR : unité de formation et de recherche.
(2) Adema : accès des demandeurs d'emploi aux métiers agricoles.

L'offre de formations proposée par les établissements d'enseignement agricole publics et privés de la Drôme peut être consultée sur leur site internet.

D'autres infos

Valentin : exploitation, Tech & Bio
A l'exploitation du Valentin, le projet de nouveau bâtiment d'élevage est dans la phase de dépôt de permis de construire. Sa concrétisation (stabulation libre paillée d'une capacité de 45 à 50 vaches, système de traite par l'arrière, stockage...) est espérée avant l'édition 2019 du salon Tech&Bio.
Cette année, le Valentin apportera une nouvelle fois sa contribution à ce salon : démonstration de fabrication de jus de pomme dans son atelier agroalimentaire, visite de son atelier semence, main forte prêtée à la logistique, aux enquêtes auprès des exposants et visiteurs, animation sur l'espace démonstration avec la bineuse-semoir conçue et construite par des élèves encadrés par des enseignants, tenue de quatre snacks. « Toute la communauté éducative de l'établissement sera mobilisée autour du Tech & Bio, qui est une formidable opportunité sur le plan pédagogique pour les élèves et les enseignants », souligne le proviseur du Valentin.

Le Valentin est partenaire du salon Tech&Bio (photo : lors de l'édition 2015).

Terre d'horizon : journées techniques
Terre d'horizon va organiser deux journées techniques. L'une (nouveauté) à l'attention de la profession agricole, le 6 décembre sur l'agro-équipement au service de l'agroécologie ou comment réduire l'utilisation des herbicides grâce à des outils adaptés et performants. L'autre, début 2018, s'adressera aux paysagistes et collectivités.

MFR et lycées privés /

MFR d'Anneyron
A la maison familiale rurale d'Anneyron, l'effectif est en légère hausse (actuellement 215 élèves inscrits dont 79 apprentis). Pas de nouveautés à signaler dans son offre de formations : quatrième, troisième, CAP et Bac pro « commerce », CAP « métiers de l'agriculture », Bac professionnel et BTS « production horticole », licence professionnelle « agriculture biologique conseil développement ». S'ajoutent des formations pour adultes, des formations courtes telles que Certiphyto, ouvrier agricole.... Hélène Arhancet, formatrice chargée de la communication informe qu'il est encore possible de s'inscrire dans les classes professionnelles (du CAP à la licence). Et d'expliquer aussi : « Nous avons des contrats sous statut d'apprentissage et en formation initiale en alternance sous forme de stages ».

MFR de Divajeu
Cette rentrée, la MFR de Divajeu accueille autour de 110 élèves. Ses formations sont les mêmes que l'an dernier : quatrième, troisième, Bac professionnels CGEA(1) « productions animales » en formation initiale et « productions végétales » en apprentissage. Cependant, son Capa « métiers de l'agriculture » n'ouvre pas cette année, faute de suffisamment de candidats en apprentissage. En formation pour adulte, est proposé un « certificat de compétence au transport routier d'ongulés domestiques et de volailles » (CCTrov). Une certification officielle pour transporter des animaux vivants sur une distance de plus de 65 kilomètres.
Concernant les projets, le directeur, Laurent Antoine, précise : « Nous attendons des réponses, en particulier en formation pour adulte de technicien agricole. Nous travaillons sur des projets d'expérimentation avec des partenaires (participation d'élèves pour des suivis, statistiques...) et avons aussi des projets de travail avec la chambre d'agriculture ».

Lycée Val de Drôme
Le lycée agricole Val de Drôme à Montéléger, dirigé par Martine Baudet, accueille 131 élèves cette rentrée (135 en 2016), de la quatrième au Bac professionnel. Les formations restent inchangées : Capa « services aux personnes et vente en espace rural » (Sapver) ainsi que Bac professionnel « conduite et entretien des machines agricoles ». Pour ce dernier, les élèves passent aussi le Bepa « travaux agricoles et conduite d'engins » en fin de première année, soit deux diplômes en trois ans.
Parmi les projets de ce lycée privé : une serre pédagogique, des actions destinées à récolter des fonds pour des voyages...

Lycée Drôme provençale
Au lycée Drôme provençale à Saint-Paul-Trois-Châteaux, spécialisé dans le cheval depuis plus de 30 ans, l'effectif est stable (400 élèves). Sont proposées des formations à partir de la quatrième : deux classes (et autant en troisième), dont une limitée à 16 élèves réservée à de jeunes dyslexiques (94 % de réussite au brevet des collèges). « Notre établissement est aussi le seul en France à avoir un Bac professionnel "aménagement paysager" avec option "dessin assisté par ordinateur" dès la seconde », souligne le directeur, Eric Reynier. Et, dans notre Bac STAV(2) orienté vers l'agroalimentaire, l'environnement et la santé, est intégrée (depuis quatre ans) une préparation à l'ostéopathie animalière (quatre en France). » Parmi les partenariats de ce lycée privé : la gestion depuis 32 ans des 1 000 équins du salon européen « Cheval passion » à Avignon.

(1) CGEA : conduite et gestion de l'exploitation agricole.
(2) STAV : sciences et technologies de l'agronomie et du vivant.