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L’herbier du Diois, des valeurs qui font son succès

Créé à la fin des années 1970, L’herbier du Diois avait misé juste en produisant des plantes à parfum, aromatiques et médicinales biologiques, avant de devenir grossiste. Reprise depuis par le fils des concepteurs, Tijlbert Vink, la société s’appuie sur des valeurs qui lui sont chères : l’écologie et la durabilité.
L’herbier  du Diois,  des valeurs qui font son succès

Avant d'être une exploitation de plantes aromatiques biologiques, la ferme du Touret - L'Herbier du Diois - était en 1979 une simple ferme gérée par deux familles hollandaises. « Avec la famille Wartena, mes parents ont créé la première exploitation de plantes aromatiques biologiques du Diois, avant de se lancer, en parallèle, dans l'élevage de chèvres pour se diversifier », explique Tijlbert, le fils Vink, qui a repris la société L'herbier du Diois en 2004.

Tijlbert Vink a repris l’entreprise familiale en 2004.
Au fil des ans, la ferme du Touret s'est développée pour devenir fournisseur en gros d'une vaste gamme de plantes sèches (thés, épices, huiles essentielles, plantes à parfum, aromatiques et médicinales, etc.). 350 plantes sont aujourd'hui proposées, exclusivement issues de l'agriculture biologique, à plus de 800 clients du monde entier. « Nos clients sont des herboristes, des groupes pharmaceutiques ou cosmétiques mais aussi des entreprises agroalimentaires. »

Rien n'est laissé au hasard

Maillon incontournable dans le domaine des plantes aromatiques biologiques, L'herbier du Diois détient plusieurs certifications, garantissant le respect du mode de production et de transformation. Car la société, qui compte aujourd'hui une cinquantaine de salariés, s'occupe de toutes les étapes jusqu'à la commercialisation. Séchage, coupage, broyage, triage, débactérisation, conditionnement. Rien n'est laissé au hasard dans le bâtiment écologique de 6 500 m² situé à Châtillon-en-Diois. « Notre but est de bien faire notre travail en profitant du marché en développement. Pour la construction de notre bâtiment, tout a été pensé afin de réduire au maximum notre impact environnemental : ossature bois et isolation paille, panneaux photovoltaïques... Nos nouveaux locaux de 1 000 m², qui comprendront un espace de stockage et un nouveau séchoir, seront également écologiquement responsables puisque nous serons positifs en énergie en 2020. »

Une cinquantaine de salariés est employée à L’herbier du Diois et bénéficie de conditions de travail avantageuses.

Précurseurs dans le bio

Une ligne de conduite des plus saines, où Tijlbert Vink a su conserver l'esprit de la maison, basé sur le respect de l'environnement. Car, à l'époque de ses parents, l'agriculture biologique n'en était qu'à ses balbutiements. Ils se sont donc lancés dans l'aventure, à la manière de précurseurs dans le domaine. « A l'époque, le bio n'était pas seulement un cahier des charges. C'était une philosophie, une façon de montrer la place de l'alimentation comme base de notre existence, au même titre que l'eau », explique Tijlbert Vink. S'il est désormais plus présent sur les marchés nationaux et internationaux, le bio a encore bien du mal à exister selon le directeur de L'herbier du Diois : « Le monde agricole a vraiment du mal à changer et à se remettre en cause. Je ne suis pas anti-conventionnel mais nous avons des preuves suffisantes que le tout chimique n'est pas si bien que cela pour notre planète. »

Arrêter le gaspillage

Au-delà de la pure agriculture biologique, Tijlbert Vink entend sensibiliser les citoyens. « Sur notre territoire, nous sommes capables de montrer des choses qui ont du sens. Il faut une prise de conscience générale. Le bio est une solution parmi tant d'autres mais il faudrait d'abord penser à arrêter le gaspillage. C'est ce que nous voulons défendre ici. »
L'herbier du Diois apporte donc sa pierre à l'édifice, non seulement à travers la construction de bâtiments écologiques mais auprès de son personnel : semaine de quatre jours, prime verte, bien-être des salariés, etc.

 

Amandine Priolet

 

Repères 
- Une cinquantaine de salariés.
- 350 sortes de plantes.
- Environ 300 producteurs (dont 40 dans le Diois).
- 800 clients.
- Un chiffre d’affaires de 9,7 millions d’euros.
- Un bâtiment écologique de
6 500 m² et un autre de 1 000 m2 en construction. 

 

L’herbier du Diois a son jardin

Conçu pour être le miroir des choix écologiques et durables de l’entreprise depuis de longues années, le jardin de L’herbier, situé aux abords de l’éco-bâtiment, a été conçu au gré des visites de producteurs, cueilleurs et autres passionnés de plantes médicinales et aromatiques. « C’est un espace qui héberge plus d’une centaine d’espèces en culture. Ce jardin permet de montrer aux visiteurs la réalité de notre métier et symbolise la diversité de la production. C’est aussi un lieu où nos salariés retrouvent les herbes dans leur espace naturel », explique Tijlbert Vink. Non loin de là se trouve un lieu d’expérimentation sur lequel travaille trois personnes à temps plein. « Cela nous permet de maîtriser au mieux les adventices, de tester différents outils et, ainsi, d’aider les producteurs à avancer dans les techniques de travail du sol, de récolte... » Différentes variétés sont aussi cultivées afin d’en comparer leur qualité et leur rendement. 
A. P.