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Alliculture

L'IGP, synonyme de valorisation de l'ail drômois

L'Association des producteurs d'ail de la Drôme a mis au point avec plusieurs partenaires une stratégie 2016-2020 destinée à étendre la production d'ail de consommation IGP.

L'IGP, synonyme de valorisation de l'ail drômois

«Une année porteuse d'espoirs... » C'est ainsi que le président de l'Association des producteurs d'ail de la Drôme (Apad), Stéphane Boutarin, a défini 2015, lors de l'assemblée générale qui s'est déroulée à Roynac le 29 avril. « La demande a été particulièrement forte, a-t-il souligné. On a écoulé rapidement la production mais on en a manqué. »
Pour encourager l'augmentation de la production, l'Apad a mis au point un projet stratégique pour 2016-2020, avec le concours de plusieurs partenaires dont le bureau d'études Terr'Idea(1). « On ne produit pas assez d'ail car il n'est pas assez rémunérateur, a exposé Stéphane Boutarin. Or l'ail IGP se vend à un prix plus élevé. » Il s'agit d'ouvrir l'IGP(2) à l'ensemble de l'ail de consommation, bio y compris.
En 2015, l'Apad a accompagné deux nouveaux producteurs dans leur démarche d'habilitation IGP, dont un en agriculture biologique. Des renouvellements d'habilitation ont été effectués pour onze producteurs et trois stations de conditionnement. Deux opérateurs de la filière ont également été habilités comme stations de conditionnement IGP : Jardins du midi et Agrobiodrôm.
Se différencier
« On n'arrive toujours pas à imposer un prix ! Il faut se différencier, se positionner sur un ail identifiable, estime Stéphane Boutarin. Demain, on parlera d'ail de la Drôme IGP et plus seulement d'ail de la Drôme. Il s'agit de proposer une standardisation et d'axer la communication sur cet aspect-là auprès des acheteurs. L'ail IGP n'est pas produit de la même façon. Le cahier des charges est un gage de qualité. Il suppose moins de pesticides et aucun traitement anti-germinatif. Et il assure une traçabilité du produit. »
Selon lui, cette identification permet une meilleure valorisation, qui vient récompenser les efforts des producteurs d'ail. Il restera alors au négociant à utiliser cette différenciation. « Il faut vraiment arriver à une plus-value sur l'ail IGP. Pas de plus-value, pas d'ail IGP. Sinon on s'engage à le déclasser », a ajouté Jean-Luc Judan, président du GIE L'ail drômois.
Plusieurs interventions ont eu lieu pendant cette réunion. Cécile Praly, de Terr'Idea, a présenté la méthode employée pour le diagnostic de la filière. Grégory Bouchet, du bureau Qualitaide, a parlé du suivi interne de l'IGP. Et Mickaël Boilloz, conseiller à la Chambre d'agriculture, a évoqué la mise en place d'un groupe de producteurs bio et conventionnels. Et des étudiantes de l'IUT technique de commercialisation de Valence ont présenté leur étude sur la valorisation de l'ail IGP.
Elisabeth Voreppe
(1) Les autres partenaires sont le GIE L'ail drômois, Allicop, le Conseil départemental, la Chambre d'agriculture, le bureau Qualitaide et la Région.
(2) IGP : indication géographique protégée.

 

Des efforts de communication
En 2015, 13 producteurs ont cultivé 43 hectares (ha) et vendu plus de 100 tonnes. Ce qui représente une hausse sensible par rapport à 2014 (11 producteurs, 30 ha, 79 t). En 2016, sont recensés 15 producteurs et 76 ha.
Le bilan financier a permis au trésorier d'indiquer que l'association se « rapproche de l'équilibre ». Cette année, le choix a été fait de demander aux producteurs 10 cts/kg d'ail IGP pour le fonctionnement de l'Apad. Une grande partie du travail est assurée par Alice Dupré la Tour, animatrice-coordinatrice qui a succédé à ce poste à Lucie Mestrallet.
Stéphane Boutarin a souligné l'importance des actions entreprises pour la mise en avant sur le marché de l'ail français. Outre les divers événements (Salon de l'agriculture, Foire de l'oignon de Tournon, Foire de Beaucroissant, Fête de l'ail de Crest), la communication sur l'ail de la Drôme s'est concrétisée par la création et l'animation de pages sur Facebook et Twitter. n