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Irrigation

L’irrigation est un facteur essentiel de production

Arvalis-Institut du végétal a organisé un colloque au champ sur l’irrigation à Genas, le 26 mai. L’occasion de faire le point sur les expérimentations et innovations techniques mais aussi de s’adresser à un public plus large pour faire de la pédagogie.
L’irrigation est un facteur essentiel  de production

«L'irrigation est plus que jamais un facteur de production essentiel dans une région comme la nôtre », lancera Daniel Martin aux quelques élus présents à la visite officielle du site qui accueille le colloque au champ sur l'irrigation. Pendant que plus de 200 visiteurs, des agriculteurs pour la plupart, assistent à des conférences pointues sur l'irrigation ou rendent visite aux exposants de matériels, une petite délégation composée d'élus – dont Daniel Valéro le maire de Genas, vice-président de la CCEL (communauté de communes de l'Est lyonnais) et du Sage (Syndicat d'aménagement et de gestion de l'eau) et Claude Villard, maire de Jons, vice président de la CCEL - et de responsables agricoles et de coopératives échangent sur des aspects plus politiques. « Car, si en quelques années on est passé de ce que l'on pourrait appeler de l'arrosage à une irrigation de précision, indiquera Daniel Martin, il y a encore trop d'idées reçues ou de désinformation sur le sujet ». Pourtant, les connaissances, les techniques, les pratiques et le matériel ont évolué vers une utilisation économe de l'eau et la recherche a mis à disposition des irrigants de nombreuses innovations pour une irrigation précise, au plus juste des besoins des plantes. Si tous ces efforts et progrès sont bien connus au sein de la sphère agricole, le citoyen lambda, surtout dans des zones périurbaines comme l'est lyonnais, n'en a aucune idée et se braque à la seule vue d'un enrouleur ou d'une rampe d'irrigation. C'est une des raisons qui a poussé Jean-Yves Barge et Jean-Claude Sertier, céréaliers à Genas, à investir dans des systèmes de goutte-à-goutte enterré et de surface, certes onéreux, mais qui règlent, en partie, les conflits de voisinage dans un secteur prisé, entre Lyon et l'aéroport Saint-Exupéry, en proie à l'urbanisation. Les deux agriculteurs, pionniers en la matière, expliquent qu'ils ont préféré s'adapter et anticiper pour pouvoir continuer à travailler sereinement dans un environnement où ils sont et seront de moins en moins isolés et de plus en plus exposés aux regards et aux critiques.

L'irrigation, la meilleure assurance récolte

Mais les avancées en matière d'irrigation répondent aussi à d'autres objectifs comme des préoccupations économiques, techniques et climatiques. « En Auvergne-Rhône-Alpes, plus de 20 % des exploitations comportent des surfaces irrigables pour un total de plus de 200 000 ha, avec une grande diversité de climats, de sols et de productions entraînant des besoins en irrigation très différenciés », rappellera Daniel Martin. Cette journée est donc l'occasion pour Arvalis-Institut du végétal de s'adresser aux agriculteurs, aux techniciens et conseillers, aux acteurs de la distribution, pour faire le point des connaissances et partager les résultats des différentes expérimentations menées. Le matin, trois conférences permettront aux participants de mieux comprendre leur contexte de production ou pédo-climatique ou encore de mieux appréhender les besoins des cultures. L'après-midi, les participants seront invités à des ateliers pour aborder l'amélioration de l'efficience de l'eau à travers les différents systèmes d'irrigation ; se pencher sur l'aspect énergie avec la libéralisation du coût de l'énergie ou connaître les outils et moyens pour un pilotage raisonné de l'irrigation. Pour Daniel Martin, « l'irrigation, au-delà de la technique est une véritable assurance récolte et un moyen important pour conforter le revenu », plaidera-t-il auprès des élus. « 7 000 ha de terres arables disparaissent chaque année en Rhône-Alpes, et l'irrigation permet de retrouver de la valeur ajoutée en donnant la possibilité de diversifier ses cultures, argumentera-t-il. C'est une garantie de production et de qualité pour des cultures sous contrat. C'est l'assurance de pouvoir mener une production de semences dans de bonnes conditions, par exemple, ou assurer un bon taux de protéines ». L'irrigation est donc une pratique qu'il faut défendre et valoriser pour préserver et maintenir une agriculture sur tous les territoires, d'autant que l'évolution du changement climatique risque de rendre l'irrigation de plus en plus nécessaire et obligatoire.  

C.D