Accès au contenu
Tourisme fluvial

L'œnotourisme séduit les croisiéristes

Marie-Josée Faure, guide œnologique à Terres de Syrah, accueille cette saison des groupes de touristes provenant de 180 bateaux de croisière sur le Rhône.
L'œnotourisme séduit les croisiéristes

De fin mars à fin novembre à Tain-l'Hermitage (26) et Tournon-sur-Rhône (07), Marie-Josée Faure accueille des groupes de croisiéristes ayant choisi de découvrir les vins de la région. Fille de vigneron devenue guide œnologique, elle a démarré cette activité en 2010, en indépendante. « J'ai débuté avec 12 dates, raconte-t-elle. Cette année, ce sera 180. » Son activité capte ainsi presque un tiers des 600 bateaux de croisière qui naviguent sur le Rhône annuellement. Les contrats sont passés en amont avec quatre compagnies fluviales ou voyagistes. Depuis cette saison, elle intervient en tant que directrice de Terres de Syrah, marque créée par la Cave de Tain pour gérer les prestations d'œnotourisme et activités évènementielles de la coopérative vinicole.

Trois types de prestation

Marie-Josée Faure (Terres de Syrah) accueille cette saison 2016 des groupes de touristes provenant de 180 bateaux de croisière sur le Rhône.

« Nous proposons trois prestations, toutes d'une durée d'une heure », explique Marie-Josée Faure. Deux se déroulent au château de Tournon dont les terrasses dominent le Rhône et font face aux vignobles de l'Hermitage. Elles débutent par un diaporama et des informations sur les vignobles et les vins produits dans la région. Suit une dégustation de trois vins. A la première prestation, sont associées des spécialités locales (picodon...). La seconde se fait sur le thème « vins et chocolats », en association avec Alain Berne, chef cuisinier et meilleur ouvrier de France. Quant à la troisième, elle démarre par une marche dans les coteaux de l'Hermitage. Le groupe rejoint ensuite Marie-Josée Faure pour une promenade commentée sur le sentier des Trois tours, sur l'autre rive du Rhône. Verre à la main, chaque touriste est invité à déguster un vin blanc et un rouge.

Beaucoup d'Anglo-Saxons

« Nous avons beaucoup d'Anglo-Saxons (Américains, Australiens, Anglais) mais aussi des Chinois, indique Marie-Josée Faure. Il y a aussi des Européens (Espagnols, Allemands, Suédois...) et, bien sûr, des Français. » Dans cette activité, parler anglais est un atout, ce que fait couramment la directrice de Terres de Syrah. Elle prépare actuellement à Londres le Master of wine, diplôme de renommée mondiale dans le domaine du vin (seul cinq Français l'ont obtenu à ce jour). Et au lycée hôtelier de Tain-l'Hermitage, elle dispense en anglais des cours sur les vins du monde.
Les touristes de croisières fluviales sont des personnes plutôt âgées, de 50 à 80 ans. Dans chaque bateau, des activités sont proposées sans être imposées. « C'est un public demandeur pour découvrir la gastronomie et les vins, souligne-t-elle. Souvent, ce sont des groupes d'environ 20 à 25 personnes. Parfois, c'est tout un bateau qui s'inscrit, ce qui nécessite dans ce cas d'opérer par roulements pour accueillir la centaine de croisiéristes. »

Etre flexible

Les aléas sont fréquents dans ce type d'activité. En 2016, entre les grèves, les crues et un trafic trop important certains jours, des prestations ont été annulées au dernier moment. « Il faut être flexible et savoir s'adapter », fait remarquer Marie-Josée Faure. Par ailleurs, cette année, moins de touristes en provenance des Etats-Unis sont présents sur les bateaux. « Plus que les conséquences des attentats de 2015 en France, cette baisse est surtout liée à l'élection présidentielle, période pendant laquelle les Américains voyagent moins », indique-t-elle.
Selon Marie-Josée Faure, les prestations se déroulent toujours bien. « C'est une activité de rencontres et d'échanges avec des gens heureux des connaissances que je leur apporte, ajoute-t-elle. Et lorsqu'ils sont anglo-saxons, ils sont encore plus heureux quand je leur parle directement en anglais ».

Christophe Ledoux