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Economie agricole

La bio a le vent en poupe

L'agriculture bio a fait un saut qualitatif en 2015. Le nombre d'agriculteurs ayant choisi de se reconvertir a progressé de 8,5 % et les surfaces engagées en bio ont progressé de 17 % en un an pour atteindre 1,3 million d'hectares.
La bio a le vent en poupe

Est-ce la crise qui frappe les agriculteurs conventionnels et (ou) les aides publiques à la conversion ? En tout cas, le nombre d'agriculteurs qui se sont convertis à l'agriculture biologique s'est envolé en 2015. Il a en effet progressé de 8,5 % l'an dernier pour atteindre 28 725 producteurs au 31 décembre 2015, selon l'Agence Bio. Les autres opérateurs, transformateurs, importateurs, exportateurs et distributeurs ont suivi. Ils étaient 13 491 au 31 décembre dernier, en progrès de 4,4 %.

Côté surfaces bio, elles étaient estimées à 1,3 million d'hectares, fin 2015, en forte croissance de 17 % sur un an. Cette croissance est le résultat des nouveaux engagements de l'année qui portent les surfaces en conversion au-delà de 307 000 ha, dont 220 000 ha en première année de conversion. Au final, fin 2015, 4,9 % de la SAU française était conduit selon le cahier des charges de l'agriculture biologique.

Par secteur, ce sont les grandes cultures, qui étaient déjà en retard, qui ont été les plus dynamiques à franchir le pas. 800 exploitations s'y sont engagées, soit 60 000 ha dont la conversion a débuté en 2015 avec une perspective de récolte certifiée bio à partir de la campagne 2017/2018. En tête Midi-Pyrénées qui enregistre plus de 300 nouveaux producteurs bio.

Les consommateurs suivent

L'année 2015 a également été marquée par l'engagement de plus de 500 élevages bovins allaitants, soit la conversion d'un cheptel de plus de 25 000 vaches. Ces élevages fourniront de la viande bovine bio dès 2017. Enfin d'une façon générale, la progression des engagements a été particulièrement marquée dans la nouvelle région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées qui conforte sa position de première région d'agriculture biologique. Avec près de 6 500 productions bio, soit un agriculteur sur 5, et 742 de plus qu'en 2014, elle devance nettement Auvergne-Rhône-Alpes (4204), Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes (4185). Alors que l'Ile-de-France (230), Nord-Pas-de-Calais-Picardie (609) et Centre-Val-de-Loire (944), comptent moins de 1 000 agriculteurs bio chacune.

L'engouement des consommateurs pour la nourriture bio s'est également confirmé l'an dernier. Selon le Baromètre Agence Bio/CSA, 65 % des Français consomment régulièrement (au moins une fois par mois) des produits bio. Ils étaient 37 % en 2003. Neuf Français sur dix consomment bio, au moins occasionnellement, alors qu'ils n'étaient que 54 % en 2003. Ces résultats se reflètent dans le poids croissant du marché bio, tous circuits confondus, y compris dans la restauration hors domicile (RHD). L'Agence Bio estime qu'il aurait gagné 10 % en 2015 par rapport à 2014 pour atteindre 5,5 milliards d'euros. « Il s'agit d'un mouvement profond », observe Elisabeth Mercier, la directrice de l'Agence Bio, en lien avec les nouvelles attentes citoyennes : la protection de l'environnement, le développement des territoires et la démarche de consommation durable attentive à acheter local et de saison et à éviter le gaspillage.