La campagne de commercialisation des vins s'ouvre sous de bons auspices

L'activité du début de campagne de commercialisation de vin en vrac 2015-2016 se situe sur la lancée de la campagne 2014-2015 avec des prix moyens supérieurs à ceux de la campagne précédente, a-t-on appris jeudi 22 octobre auprès de FranceAgriMer, au lendemain de son conseil viticole mensuel. Les premières transactions constatées font état de hausse des prix moyens de 8 % pour les rouges/rosés vins de France (sans IG) à 73,85€/hl et de +13 % en rouges/rosés IGP à 89,39€/hl, avec des hausses encore plus nettes en blancs. « Ces tendances sont cependant à relativiser, le marché du vrac étant encore réduit avec un volume d'échanges en baisse de 26 % par rapport à celui du début 2014-2015 », a relevé Baptiste Montange, chargé d'études économique à FranceAgriMer. L'orientation générale du marché reste cependant très favorable, d'après le bilan de la campagne 2014-2015 publié jeudi par FranceAgriMer. Les sorties de chais ont légèrement baissé (- 3 %) à 43,7 millions d'hl, avec une tendance plus favorable pour les AOC-AOP (+ 2,3 %), tandis que les volumes d'IGP ont légèrement baissé (- 2,8 %) et que ceux de vins de France se sont effondrés (- 22,5 %). « Cette dernière tendance s'explique par la faiblesse des volumes mais aussi par l'absence de politique volontariste sur ce segment où cohabitent des vins produits spécifiquement pour ce marché et des vins déclassés », précise Anne Haller, déléguée pour les filières viticoles et cidricole chez FranceAgriMer. « Mais il existe une volonté au sein de la filière de développer ce segment de manière construite, avec des plantations dédiées ». Cette catégorie sera sans doute l'un des enjeux des demandes d'autorisations de plantation pour 2016 dans le cadre du nouveau système d'attribution.
Une hausse des prix continue depuis 10 ans
La campagne 2014-2015 a confirmé la hausse continue des prix depuis au moins cinq campagnes. Les prix moyens des vins de France rouges/rosés commercialisés en vrac se sont élevés à 76,90€/hl, en hausse de 12%. Ils se situaient à moins de 40 €/hl en 2008-2009. Quant aux prix moyens des IGP, toutes catégories et couleurs confondues, ils ont progressé de 13 % à 91,71€/hl en 2014-2015 et ont pratiquement doublé en moins de dix ans. Les tendances à l'exportation sont également favorables. Selon le bilan annuel établi par Agreste, les exportations françaises de vin ont affiché en 2014-2015 un résultat en nette hausse en valeur par rapport à la campagne passée (+ 5 %), malgré un recul en volume (- 2 %). Le chiffre d'affaires des exportations françaises de vins passe au-dessus de la barre les 8 milliards d'€ en 2014-2015, les volumes exportés atteignant 14,28 millions d'hl, le plus bas niveau de ces quatre dernières années. Les quelques motifs d'inquiétude portent sur le recul de la France en volume vers l'Allemagne et le Royaume-Uni, ses principaux marchés européens. La concurrence italienne, dont la récolte 2015 est en hausse, se fait sentir fortement sur les marchés du vrac. Autre indice favorable pour l'ouverture de cette campagne, les stocks sont équilibrés. « Avec 48 Mhl d'hectolitres répartis entre stock à la production et au commerce, ils représentent une année de commercialisation, ni trop ni trop peu », a estimé Anne Haller. Enfin la qualité du raisin est jugée excellente dans la plupart des régions viticoles françaises dont aucune, phénomène devenu rare, n'a été frappée par des incidents climatiques majeurs.
La vendange 2015 revue à la hausse
La récolte française de vin s'élèverait en définitive à 47,7 millions d'hectolitres, en hausse de 1% par rapport à 2014 et de 4% par rapport à la moyenne des cinq dernières années, estime Agreste dans sa dernière estimation arrêtée au 1er octobre. Ce chiffre relève de 1 million d'hectolitres l'estimation précédente, les pluies abondantes du mois de septembre ayant contribué à gonfler les volumes. A noter que la récolte de vins AOP serait en légère baisse (- 2 %), tandis que les vins pour eau-de-vie et vins IGP connaitraient une hausse assez nette, respectivement de 6 % et 5 %. Ce phénomène s'explique par la récolte en hausse sensible en Languedoc-Roussillon (+ 4 %), principale région de production de vins IGP. Tous les vignobles connaissent une hausse de production hormis la Bourgogne-Beaujolais (-8 %), la Champagne (- 2 %), l'Alsace (- 2 %) et la Savoie (- 2 %).