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VINS

La Cave Costebelle investit

En assemblée générale à Tulette, les coopérateurs de la Cave Costebelle ont dressé le bilan de l’exercice 2017-2018. Malgré une récolte historiquement faible et précoce, le millésime 2017 reste marqué par une excellente qualité, avec des vins francs, fruités, équilibrés et aptes au vieillissement.
La Cave Costebelle investit

Devant plus d'une centaine de coopérateurs et professionnels de la filière viticole, le 29 janvier à Tulette, Michel Bellier, président de la cave Costebelle, et Bernard Roustan, directeur, sont revenus sur les faits marquants du millésime 2017. La récolte a été l'une des plus faibles (1 951 hectares pour 9 102 tonnes de raisins, soit 73 000 hectolitres de vin) et des plus précoces de l'histoire de la Cave Costebelle, se rapprochant des déboires déjà connus en 2013. Un phénomène qui s'explique avant tout par le gel de printemps, qui a fortement affecté la production dans certaines zones, et notamment sur les IGP. Par la suite, deux épisodes de grêle, suivis d'une absence cruelle de pluie, de la canicule et du vent ont contribué à diminuer la production et à accélérer la véraison. C'est donc face à une précocité inégalée qu'ont dû faire face les viticulteurs, puisque les vendanges ont débuté le 21 août 2017. Pour autant, la qualité des vins élaborés était au rendez-vous : les blancs et rosés se sont révélés très aromatiques, fruités, tandis que les rouges offraient de belles couleurs, des tanins ronds, fondus et fins.

12,7 M€ de chiffre d'affaires

Le marché, quant à lui, s'est bien comporté avec des achats conclus rapidement par les principaux partenaires, qui plus est avec des prix majorés de 20 à 30 euros l'hectolitre pour certaines catégories. Les comptes - arrêtés au 31 juillet 2018 - affichent un chiffre d'affaires en évolution, d'un montant dépassant les 12,7 millions d'euros (+ 4,4 % par rapport à l'exercice précédent). L'ensemble de l'activité permet ainsi de dégager un excédent net confortable de près de deux millions d'euros.

Michel Bellier, président de la Cave Costebelle.

Des efforts d'investissements

Concernant les investissements, la Cave Costebelle a acheté pour les vendanges 2018 du matériel de macro et micro-oxygénation (coût total de 13 000 euros), sur la demande de l'Union des vignerons des Côtes-du-Rhône. Ceci afin d'obtenir la quintessence des vins élaborés, avec plus de rondeur et de sucrosité en bouche, avec des tanins fondus. Pour la campagne 2019, la cave poursuit ses efforts en termes d'entretien et de maintenance du matériel. Elle a donc investi dans deux nouvelles pompes à vin (pour un montant d'environ 35 000 euros), adapté aux normes actuelles, afin de remplacer peu à peu les pompes vieillissantes. Les dirigeants étudient également l'achat d'une nouvelle technique de débourbage des moûts blancs et rosés, la flottation. Celle-ci permettrait une rapidité d'action mais également une économie de terres de filtration et une baisse de rejets dans les effluents. Enfin, pour conserver un volume de stockage intéressant, la rénovation de quelques cuves en béton est programmée.
Après le renouvellement des membres du conseil d'administration et le vote des nombreuses résolutions qu'une assemblée générale ordinaire exige, Michel Bellier a ouvert une séance extraordinaire afin de modifier les statuts de la coopérative, certains articles devant être mis en conformité.
A. P.

 

En savoir plus / Le millésime 2018 restera dans les annales

De par des conditions climatiques exceptionnelles en Vallée du Rhône méridionale, le millésime 2018 restera dans les mémoires. Le printemps a été atypique, mêlant conditions chaudes et humides et entraînant une forte pression des maladies cryptogamiques. Le mildiou a causé d’importants dégâts sur le vignoble, conduisant à des pertes de récolte, notamment sur le cépage grenache. Fin juin 2018, le stade de la fermeture de la grappe était quasiment atteint sur la majorité des parcelles. Le mois de juillet caniculaire a conduit à des phénomènes de stress hydrique mais les pluies du mois d’août (80 à 100 mm) ont permis de redonner du volume aux baies, tout en retardant la maturité. Les faits marquants de ce millésime sont des acidités très basses et des pH parfois très élevés. Au niveau du négoce, les prix ne sont pas encore fixés. Mais les cours sont stables et le marché est actuellement plutôt orienté vers une baisse significative de l’ordre de cinq à dix euros l’hectolitre pour les Côtes-du-Rhône rouge.

 

La récolte 2018 en chiffres

- 2 095 hectares, y compris les jeunes vignes sans production.
- 11,45 tonnes de raisins.
- 91 400 hectolitres de vin, 80 % en AOP et 20 % en IGP.
- Degré moyen : 13,58.
- Rendement moyen de la cave : 43,61 hectolitres/hectare.