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Viticulture

La Cave de Tain s’ancre dans une belle dynamique

L’assemblée générale de la Cave de Tain a rassemblé une centaine de personnes, le 25 novembre à Tain-l’Hermitage. De bons résultats et un vrai dynamisme caractérisent la saison 2018-2019.
La Cave de Tain s’ancre  dans une belle dynamique

Tout le monde ne peut pas en dire autant. Mais pour la Cave de Tain, la saison 2018-2019 a été synonyme de bons résultats. « Dans un contexte commercial tendu, marqué par la chute des ventes de vins rouges et des prix de nombreuses appellations comme le Bordeaux, nous pouvons nous féliciter de nos bons résultats, récompense d'un dynamisme collectif », estime Jacques Alloncle. Le président de la Cave de Tain ajoute : « Nous sommes globalement parvenus à surmonter les aléas climatiques, grâce à nos stocks et à nos fonds propres. Preuve que la constitution de réserves financières n'était pas vaine ! »
Quant à la campagne 2019-2020, Jacques Alloncle indique : « La grêle a durement frappé certaines parcelles, et la sécheresse n'a pas joué en notre faveur. Nous aurons un millésime faible en quantité, mais toutefois d'excellente qualité. »

Revalorisation des prix au producteur

La Cave de Tain présente de bons ratios de rentabilité et d'endettement, souvent supérieurs à ceux constatés dans ce secteur d'activité. Avec un chiffre d'affaires de 27,5 millions d'euros (M€) et une marge nette stable, cette cave est classée parmi les entreprises « fortes » du marché français du vin.
Le dynamisme de l'année écoulée aura d'ailleurs des effets concrets pour les coopérateurs : « Nous prévoyons des investissements dans nos lignes de tirage. Nos bons résultats nous permettent aussi d'augmenter les prix payés aux producteurs, soit + 0,40 €/l pour les appellations et + 0,10 € pour les IGP, signale le directeur général, Xavier Gomart. Nous allons également raccourcir les délais de paiement des récoltes. »

Reprise des ventes en GMS

Présente sur tous les circuits de distribution, la Cave de Tain a repris en 2017 son activité commerciale auprès de la grande distribution, qui occupe aujourd'hui une place considérable dans le chiffre d'affaires. Les ventes de vins de pays en GMS1 représentent en effet 12 M€ en 2018-2019. Le marché « Trad France » représente quant à lui 6 M€ mais devrait voir sa part se réduire l'an prochain. « Compte tenu de la baisse des volumes produits, nous allons suspendre les ventes en Bib2 pour pouvoir honorer en priorité les autres marchés », explique Xavier Gomart.
L'export représente quant à lui 2,5 M€, un débouché stable et principalement le fait de compagnies aériennes (Japan Airlines, AirFrance). La Grande-Bretagne représente 39 % des ventes à l'export et l'Europe 20 %. Quant à la nouvelle taxation américaine sur les vins français, elle n'inquiète guère le directeur : « Le marché nord-américain, représenté essentiellement par le Canada, constitue seulement 11 % de nos exportations. »

Reconquête progressive du foncier

Le dynamisme de la commission « bio » a également été souligné, de même que celui de la commission « Jeunes ». « Les nouveaux installés ont insufflé un vrai dynamisme au sein de la cave », se réjouit son président. Il souligne aussi les avancées réalisées par la commission « foncier » et notamment la création d'un groupement foncier viticole (GFV) ou encore la mise en place d'aides à la plantation sous forme de prêts visant à accroître la surface plantée. La Cave de Tain a également pu faciliter l'accès au foncier par la mise à disposition de surfaces, plantées ou nues. Résultat : en quatre ans, onze jeunes vignerons coopérateurs ont été installés et trois consolidés, soit l'équivalent de 23 hectares.
Mylène Coste
1 GMS : grandes et moyennes surfaces.
2 Bib : bag-in-box.

 

Hermitage / Avec Terres de Syrah, sa structure dédiée, la Cave de Tain mise sur le développement de l’œnotourisme.

La Cave de Tain joue la carte de l’œnotourisme

Le boom de l’œnotourisme dans la vallée de l’Hermitage n’a échappé à personne. Et la Cave de Tain compte bien en tirer partie : alors que les destinations de Cornas en Saint-Péray et d’Hermitage en Saint-Joseph viennent de renouveler leur label Vignobles & Découvertes pour trois ans, Tain-Tournon figure désormais sur la carte de la toute nouvelle « Vallée de la gastronomie France ».
Le long de son tracé, de Dijon à Marseille, pas moins de 188 offres gourmandes (visites d’exploitations, cités et routes gastronomiques, restaurants) dont 110 en Auvergne-Rhône-Alpes sont à découvrir. Trente « expériences gourmandes », définies comme étant « à faire au moins une fois dans sa vie », seront également proposées. Un exemple : un atelier travail de la vigne avec les anciens. « Ce que veulent avant tout les touristes, c’est la rencontre, l’émotion, l’expérience », souligne Bruno Faure, président de l’office de tourisme Ardèche Hermitage. Le lancement grand public est prévu pour le printemps 2020. En attendant, il est possible de candidater en ligne pour proposer une expérience gourmande.