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COOPÉRATIVE

La CDC tournée vers l’avenir

L’assemblée générale de la Drômoise de céréales (CDC) a été l’occasion de dresser un bilan de l’année écoulée mais aussi de se projeter dans l’avenir.
La CDC tournée vers l’avenir

La coopérative Drômoise de céréales (CDC), réunie en assemblée générale ordinaire le 14 décembre à Charpey, a statué sur son exercice 2016-2017 (clos au 30 juin). Un exercice un peu particulier, la CDC ayant fusionné l'an dernier avec Terres Dioises. Un point sur la collecte de la dite période, les débouchés, les cultures de la campagne 2017, les marchés, l'actualité des filiales ou encore le travail d'Agrosolutions : c'est en résumé quelques aspects mis à l'honneur par la CDC tout au long de ce temps fort de l'année.

Anne-Claire Vial, aux côtés de Christian Veyrier, président de la CDC. Lors de son discours, la présidente de la chambre d’agriculture de la Drôme est revenue sur les changements qui sont peu à peu en train de s’opérer. « Nous ne sommes pas en crise mais à un changement de paradigme », a-t-elle aussi indiqué.

Progression de la collecte

Lors de cette période, les céréales à paille ont à nouveau vu leur volume de collecte progresser : + 11 % en blé tendre, + 21 % en orge, + 43 % en blé dur. La culture du blé dur a été favorisée par une bonne performance agronomique conjuguée à une bonne valorisation. Le colza connaît quant à lui, un même dynamisme, avec une collecte en hausse de 38 % grâce à des rendements records. Le maïs, concurrencé par la sole des céréales à paille, voit sa récolte reculer de 2 % à 123 000 tonnes, tandis que le sorgho progresse de 15 % à 9 620 tonnes, encouragé par une charge moindre en irrigation. Les tournesols croissent pour leur part de 9 % à 7 120 tonnes. Le soja est, lui, dopé par des débouchés ouverts par l'alimentation humaine, + 12 % à 7 120 tonnes. Enfin, la collecte bio de 14 073 tonnes se trouve renforcée par les apports de Terres Dioises (2 029 tonnes). Au total, la collecte 2016-2017 s'élève à 295 823 tonnes, soit une augmentation de 8 %.

Chiffre d'affaires en hausse

Le volume commercialisé lors de cette même période est quant à lui de 303 649 tonnes, dont 15 985 de production biologique ou de reconversion. Si ce volume est supérieur à la collecte, cela est simplement dû au report important de récolte 2015 non vendue. La part export représente 40 % des ventes. Parmi les débouchés intérieurs, notons l'Ucab, qui maintient un bon régime de fabrication et permet d'écouler près d'un quart de la collecte. Les qualités de blé étant satisfaisantes, les ventes sur la meunerie du Sud-Est s'améliorent, malgré un marché qui se réduit. Ucabio poursuit aussi son développement, permettant d'écraser 30 % de la collecte bio 2016.
Au final, le chiffre d'affaires est en hausse de 17,8 % à 65,9 millions d'euros, bénéficiant donc pour partie du stock de report de la récolte précédente.

Et demain ?

Pour l'exercice 2017-2018, si les volumes collectés resteront à peu près stables, le chiffre d'affaires pourrait être affecté en raison d'une abondance de la production mondiale. L'inquiétude vient surtout du contexte climatique très sec qui rend l'activité à venir dépendante de la régularité des pluies. La coopérative annonce ainsi qu'elle limitera cette année ses investissements aux seuls besoins immédiatement productifs.
Selon les périodes, l'objectif reste en tout cas le même : continuer à améliorer durablement le revenu des adhérents, ce qui n'est pas sans effort. La parole a d'ailleurs été confiée à Delphine Tailliez-Lefebvre, directrice développement d'Agrosolutions, la filiale expertise-conseil en agroenvironnement d'InVivo. Un discours qui se voulait être rassurant quant à l'accompagnement des agriculteurs au fil des années et des modèles agricoles. Produire, tout en respectant l'environnement et les règles juridiques, et tout en assurant un revenu à l'agriculteur : l'équation n'est pas forcément simple. Oui, il y a des enjeux. La question est de savoir comment l'agronomie et la technique peuvent accompagner ces transitions. « On ne travaille pas tout seul. Nous avons la chance de travailler en réseau », a-t-elle aussi indiqué. La CDC participe d'ailleurs à diverses expérimentations.
Une intervention qui a su trouver une résonnance avec le rapport d'orientation présenté quelques instants plus tard par le président Veyrier. Lequel a rappelé le rôle de « producteur » attendu des agriculteurs dans le cadre de la future Pac 2020, tout en notant que les contraintes économiques et sociétales n'étaient pas oubliées. « Nous devons nous engager pleinement dans cette révolution « techno-sociale » », a-t-il souligné. La politique d'amortissements rapides des investissements menée depuis vingt ans le permettra notamment. « Nous n'avons pas pour ambition d'agir seuls mais le temps est compté pour la survie des exploitations de nos adhérents. Aussi, nous agirons vite. Notre action se renforcera en amont en termes d'accompagement de nos producteurs et en aval en renforcement des filières. Avec pour objectif de faire de notre coopérative le plus grand des circuits courts », a-t-il conclu. 

A. T.

 

ÉLECTION / Philippe Armand entre au conseil d’administration

Quatre mandats d’administrateurs arrivaient à échéance. L’assemblée a ainsi décidé de réélire Lionel Eydant, Philippe Royannais, Michel Thibaud pour quatre ans. Denis Ogier, parti à la retraite, a souhaité laisser sa place. Le conseil d’administration a proposé donc la candidature de Philippe Armand. Âgé de 49 ans, il est installé à Beaumont-en-Diois (70 ha de fourrages, 20 de céréales et 10 de Ppam en agriculture biologique). Lors d’une allocution, Christian Veyrier a rappelé que M. Ogier avait d’abord été administrateur de la coopérative de Saint-Paul-lès-Romans avant d’être celui de la CDC. Le président a tenu à le remercier pour ses participations régulières et les efforts réalisés depuis 1994.