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Nucléaire

La centrale du Tricastin renforce la sécurité en cas de crue extrême

Dans le cadre des 4ème rencontres du bassin Rhône Méditerranée, EDF a inauguré des ouvrages de sécurisation sur le canal Donzère-Mondragon à 15 km en amont de la centrale du Tricastin en Drôme. Coût de la facture : 15 millions d’euros.
La centrale du Tricastin renforce  la sécurité en cas de crue extrême

13 700 m3/s, c'est le nouveau débit auquel peuvent résister les ouvrages hydrauliques du canal de Donzère-Mondragon. Jusqu'ici, ils ne pouvaient subir que 9 900 m3/s. Le débit moyen sur le Rhône est de 1 650 m3/s et lors de la crue de 2008, il a approché les 8 000 m3/s. « Nous parlons d'une protection en cas d'une « crue millénale majorée » qui est susceptible de se produire tous les 10 000 ans. Nous ne la verrons probablement pas de notre vivant », estime Daniel Pépin, directeur délégué à la coordination de l'eau Alpes Méditerranée.
Ce niveau de protection permettrait aussi de répondre à un cataclysme naturel, comme un séisme qui engendrait une rupture d'un barrage en amont sur le Rhône et donc l'arrivée d'une vague majeure à gérer. Si ces travaux ne sont pas présentés directement comme une conséquence de l'accident de Fukushima (Japon) en 2011, la catastrophe est entrée en ligne de compte. « Nous réexaminons tous les dix ans les conditions de sûreté des centrales nucléaires et nous nous servons de tous les retours d'expérience dont Fukushima », notent les responsables de la centrale.

Trois chantiers

Premier des trois grands travaux réalisés en 2014 : le redimensionnement de la passe navigable. Cette passe sert à la navigation quand elle est ouverte et elle se ferme pour contrôler le débit d'eau pour protéger la centrale du Tricastin en aval. Le tablier de la vanne a été élargi de 2,50 m et a gagné 1,90 m en hauteur. Des vérins plus puissants ont été installés en conséquence.
Deuxième chantier, les digues en aval du canal et du pont du robinet ont été consolidées afin de maîtriser le débit d'eau entrant dans le canal et empêcher que l'eau ne contourne le barrage.
Enfin, dans le cas où le canal accuserait une brusque montée des eaux, ce qui en théorie ne peut intervenir qu'en cas de problème technique majeur, EDF a créé un déversoir « de sécurité ultime » sur la rive droite de celui-ci, à environ 2,5 km du barrage de garde. L'enjeu est de préserver la centrale mais aussi les zones urbanisées. Le déversoir est dirigé vers une zone essentiellement agricole. Il n'y a que deux habitations sur le secteur, anciennes puisque désormais la zone n'est pas constructible. « En cas de crue majeure, cette zone serait déjà inondée. Le déversoir ne rajouterait que 5 à 10 cm d'eau », poursuit Sylvie Richard, directrice de la centrale du Tricastin.

Compensation écologique

Enfin, EDF a dû mettre en place des mesures de compensation écologique en contrepartie de ces travaux. Et en la matière, l'entreprise s'est montrée plutôt volontariste. Les chantiers ont entraîné le déboisement de 3,7 ha, elle en restaura 11, soit un rapport de 3 pour 1 alors que la loi exige du 1 pour 1. « Ce n'est pas systématique, explique Daniel Pépin, c'est en fonction du contexte local, de l'intérêt écologique du site. » Ces mesures seront réalisées en collaboration avec les associations environnementales et les collectivités. EDF s'est engagé à gérer le site pour les vingt prochaines années. Elle assurera notamment un suivi de la faune et de la flore. 
DB