Accès au contenu
Partenariat

La chambre d'agriculture et RTE conventionnent

La chambre d'agriculture de la Drôme et RTE (Réseau de transport d'électricité) viennent de signer une convention réaffirmant leurs interactions et proposant des actions à conduire.
La chambre d'agriculture et RTE conventionnent

Près de 75 % des ouvrages du réseau de transport d'électricité sont implantés sur des terrains agricoles. Aussi, les interactions entre les chambres d'agriculture et RTE sont multiples. Pour la Drôme, le délégué régional du premier, Frédéric Dohet, et la présidente de la seconde, Anne-Claire Vial, ont signé une convention de partenariat le 31 mars à la chambre d'agriculture à Bourg-lès-Valence. Cette convention réaffirme ces interactions et propose des actions à conduire pour les années à venir. « Elle va un peu au-delà de celles signées habituellement avec les chambres d'agriculture », a précisé Frédéric Dohet.

Risque électrique

Par exemple, le risque vis-à-vis des ouvrages de transport d'électricité notamment lors du déplacement de tuyaux d'irrigation. « Il y a une question de sécurité permanente, a noté le délégué régional de RTE. Et les risques sont plutôt à la hausse car la taille des engins agricoles a grandi. Nos ouvrages sont généralement haut (car haute tension) mais, dans certaines circonstances, les agriculteurs peuvent les oublier (notamment lors de travaux de nuit). » Plus basses car de tension moindre, les lignes électriques d'Enedis sont davantage accrochées. Aussi, via cette convention, la chambre d'agriculture s'engage à diffuser l'information à ses ressortissants sur les moyens à mettre en œuvre pour limiter ce risque électrique et éviter des accidents. « "Prudence sous les lignes" et "attention à l'électricité" sont les deux mots d'ordre », a ajouté le délégué de RTE. « C'est un sujet de sécurité du monde agricole », a appuyé Anne-Claire Vial, avant d'évoquer les courants parasites en élevages.

Veille urbanistique

Autre sujet, la veille urbanistique. Les collectivités notifient les modifications de PLU(1), Scot(2) aux chambres d'agriculture car elles sont des personnes publiques associées. RTE n'en est pas une. La chambre d'agriculture, comme l'a dit sa présidente, pourra donc lui donner de la visibilité sur l'organisation des grands projets et être un relais d'alerte auprès des gestionnaires de l'urbanisme des collectivités. Grâce à elle, RTE sera informée et, ainsi, pourra traiter la compatibilité de ses ouvrages existants avec des développement urbains. « Concrètement, a expliqué Frédéric Dohet, il n'est pas interdit d'avoir des maisons sous des lignes haute tension. Mais il vaut mieux que ces dernières soient au-dessus de parkings ou jardins, c'est du bon sens. Et, parfois, il est nécessaire de réserver des endroits pour de futures lignes. »

Formation d'agents RTE

Sur les 8 500 salariés de RTE, 4 à 5 000 interviennent sur le terrain pour entretenir les ouvrages, la végétation sous les lignes... La chambre d'agriculture de la Drôme contribuera à la formation de certains de ces agents pour les familiariser avec l'activité agricole, sa saisonnalité, ses spécificités, évolutions (nouvelles pratiques, Pac...). C'est faire prendre conscience que les travaux programmés de RTE (sur des tronçons concernés par l'agriculture) sont à prévoir à des périodes où ils ont le moins d'impact possible sur les cultures. Concernant la réglementation, Bertrand Chareyron, chef du service développement de la chambre d'agriculture, a pris l'exemple de l'interdiction de circuler sur les bandes enherbées. Si des ornières y sont visibles, en cas de contrôle Pac, l'agriculteur perd ses primes. « Il est du rôle de la chambre d'agriculture, a résumé sa présidente, de faciliter le travail des agriculteurs mais aussi de permettre aux entrepreneurs nationaux de l'énergie - dont on a tous besoin - de pouvoir circuler sereinement sur le territoire. »

Tech&Bio

Cette convention acte aussi la participation de RTE pour la deuxième fois au Tech&Bio (les 20 et 21 septembre au lycée agricole du Valentin à Bourg-lès-Valence). RTE apporte une contribution financière à ce salon et exposera ses activités sur le pôle biodiversité. Elle a une politique d'engagement à l'égard de la biodiversité, a précisé son délégué régional. Est également prévue une conférence de RTE sur la manière de gérer plus durablement les emprises. Une expérimentation a été mise en place dans quelques départements, avec une convention pour l'aménagement d'emprises forestières. RTE propose de dessoucher des emprises et de les transformer en prairies à destination d'agriculteurs déjà présents. Ainsi, l'entretien est assuré par des animaux sans que RTE n'ait besoin de faire intervenir une entreprise. Du gagnant-gagnant là aussi.
A noter encore, RTE a une fondation, dont la vocation est le développement de l'économie sociale et solidaire en milieu rural, de projets d'intérêt général. Anne-Claire Vial a espéré qu'il pourra y en avoir en Drôme.

Annie Laurie

(1) PLU : plans locaux d'urbanisme.
(2) Scot : schémas de cohérence territoriale.