Accès au contenu
Organisation agricole

La chambre d'agriculture met l'accent sur la proximité

Dans sa matinée, la dernière session de la chambre d'agriculture de la Drôme est revenue sur 2017 et a traité de sujets d'actualité.
La chambre d'agriculture met l'accent sur la proximité

2017 a été une année de salon Tech&Bio, qui a connu un record d'affluence (18 500 visiteurs) et la venue du ministre de l'Agriculture. A la session de la chambre d'agriculture de la Drôme du 8 mars, sa présidente, Anne-Claire Vial, l'a rappelé. Pour l'activité 2017, choix a été fait de remettre un document aux participants à la session et de visionner une vidéo sur la plateforme Tab (techniques alternatives et bio). Car cette plateforme « traverse tous les champs d'expérimentation conduits par la chambre d'agriculture », a souligné la présidente.

Une nouvelle politique

Anne-Claire Vial a annoncé la mise en place d'une nouvelle politique dont l'ambition est de « donner sens à la proximité, d'être encore plus prêts et visibles des agriculteurs ». Un portefeuille clients sera attribué à chaque collaborateur de la chambre d'agriculture. Dans un premier temps, les agriculteurs ayant sollicité un service auprès d'elle ces trois dernières années seront informés par courrier du nom de leur référent. Celui-ci sera leur interlocuteur pour analyser leurs besoins, les conseiller et leur proposer une offre de services adaptée à leur exploitation.

Modernisation des exploitations

Elus et invités ayant pris part à la session de la chambre d'agriculture de la Drôme, le 8 mars.

Par ailleurs, un éclairage sur les investissements et la modernisation des exploitations agricoles a été apporté par Jean-Luc Pommarel, chargé de l'ingénierie financière au sein de la compagnie consulaire. En termes de politique de soutien aux investissements, il y a le PCAE(1) et d'autres dispositifs : OCM, FranceAgriMer, plans ambition filières, Département... L'intervenant a mis en avant une volonté politique d'accroître les aides à l'investissement. L'enveloppe Feader(2) est supérieure à celle de la précédente programmation. Et les cofinanceurs - Etat, Région, Département - ont fait « un gros effort ». Plus de 15 conseillers chambre d'agriculture accompagnent les porteurs de projets. Pour les bâtiments d'élevage, deux tiers de ces derniers questionnent la chambre d'agriculture et un dossier sur trois est monté par celle-ci.

Du dynamisme

 

« Le PCAE est une belle mécanique, il y a une forte dynamique derrière », a constaté Jean-Luc Pommarel. Mais des points sont à améliorer : des paiements à accélérer, un besoin d'informer les porteurs de projet le plus tôt possible, d'anticiper sur la communication du lancement des appels à candidature, de régularité dans la sélection des dossiers, de souplesse et de simplification des procédures. A ce sujet, « on a des encombrements dans les paiements (300 en attente) et les dossiers à instruire (400) », a indiqué Dominique Chatillon, chef du service agriculture de la DDT de la Drôme. Elle a aussi noté que les dossiers sur lesquels intervient la chambre d'agriculture sont « très bien montés ». Pour désengorger, « la Région (qui est autorité de gestion) a mis un agent dans chaque DDT en janvier ». Et le directeur de la DDT, Philippe Allimant, a ajouté : « On a candidaté pour un deuxième agent. La Drôme est de loin le département de la Région qui a déposé le plus de dossiers ». Pour le préfet, Eric Spitz, « cela montre le dynamisme des exploitants drômois qui, malgré les aléas économiques, climatiques ou sanitaires, savent s'adapter et construire pour l'avenir ».

SIE : une décision « incohérente »

Les participants à la session de la chambre d'agriculture.

Autre sujet, les intercultures comptabilisées en surfaces d'intérêt écologique (SIE). En 2018, leur période de présence obligatoire (huit semaines) doit être déterminée au niveau départemental, par la CDOA(3). La profession qualifie cette décision du gouvernement français d'« incohérente » et la dénonce. Explication : Il n'y aura pas de versement d'aides Pac avant la fin de cette période, même pour les agriculteurs n'ayant pas de SIE. En Drôme, la période la plus propice pour semer ces intercultures se situe souvent entre le 1er et le 10 septembre, a noté Anne-Claire Vial, ce qui porterait cette période jusqu'à novembre. Les aides Pac ne pourraient donc pas être versées comme d'habitude, mi-octobre. Le vice-président de la chambre d'agriculture Jean-Pierre Royannez a aussi soulevé un problème de levée d'ambroisie en cas de semis précoces.
A cette session, un temps a également été consacré à l'emploi agricole. Parmi les autres interventions, l'élu Yvon Palayer a exprimé son inquiétude concernant la basse vallée de la rivière Drôme. A la confluence avec le Rhône, 7 000 peupliers ont été plantés par des écologistes. « C'est du non-sens », a-t-il dit. Et Anne-Claire Vial a questionné : « L'Etat est-il au courant de cette plantation ? Qui en a donné l'autorisation ? Et quelles seront les conséquences en cas de pluies torrentielles ? » Quant à l'élu François Monge, il a interpellé le préfet au sujet du loup et a dit : « On demande à pouvoir être plus réactifs, sinon des éleveurs disparaîtront ».

EGA, Grand plan d'investissement...

Dans son allocution, le préfet est entre autres revenu sur la Pac, les calamités agricoles. Il a également évoqué les Etats généraux de l'alimentation et le projet de loi « pour l'équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable », qui doit être débattu fin mars au Parlement. Mais aussi le Grand plan d'investissement au service de l'accompagnement de la transformation des structures, qui devrait être précisé fin mars. Le ministre en a récemment donné les trois axes : la transformation de l'amont agricole et forestier (3 milliards d'euros, notamment pour l'installation des jeunes et la méthanisation) ; l'amélioration de la compétitivité de l'aval agricole (1,4 milliard) ; favoriser l'innovation et la structuration des filières agricoles (500 millions).

Annie Laurie

(1) PCAE : plan de compétitivité et d'adaptation des exploitations agricoles.
(2) Feader : fonds européen agricole pour le développement rural.
(3) CDOA : commission départementale d'orientation de l'agriculture.

 

Main-d'œuvre / A la session de la chambre d'agriculture, l'emploi salarié agricole dans la Drôme a été mis en lumière et une convention a été signée.
L'emploi salarié agricole en Drôme
A la session de la chambre d'agriculture, Anne-Claire Vial (sa présidente), Grégory Chardon (président de l'Adefa) et Daniel Bignon (président de la Meef) ont signé une convention dédiée à l'emploi et aux ressources humaines agricoles dans la Drôme. A leurs côtés, Sophie Paye (chargée de mission à la Meef), Alain Aubanel (président d'Agri Emploi 26) et Régis Aubenal (élu chambre d'agriculture).
En termes d'emploi salarié agricole, la Drôme est à la dixième place au plan national et à la première en région Auvergne-Rhône-Alpes, ont rappelé, en session, la présidente de la chambre d'agriculture, Anne-Claire Vial, et l'élue Sandrine Roussin.
Sophie Paye, chargée de mission à la Maison de l'emploi, l'entreprise et la formation (Meef), a présenté une analyse de l'emploi réalisée avec la chambre d'agriculture à partir de données MSA. Le département compte 9 700 ETP (équivalents temps plein) agricoles dont 6 500 employés par des exploitations ou entreprises, les autres dans des coopératives et organismes de service ou conseil. Dans les exploitations, sont dénombrés 2 400 CDI. Avec près de 32 000 salariés par an, l'emploi saisonnier prédomine. Ces dix dernières années, l'effectif salarial est relativement stable, a ajouté Rémy Merlot, chargé de mission à la chambre d'agriculture. 130 millions d'euros de salaires par an sont versés. Le vieillissement de la population des salariés est un point de vigilance qui doit amener à la réflexion pour l'avenir.
Des pistes de réflexion
L'emploi partagé est très présent dans la Drôme avec 26 groupements d'employeurs (GE) : 19 locaux, 5 de service de remplacement et 2 départementaux. Fin 2017, à eux tous, ils occupaient 102 salariés permanents. L'un des GE départementaux, Agri Emploi 26, « est en constante progression », a indiqué son président, Alain Aubanel : 160 000 heures de travail en 2017 (85 000 en 2016), 208 entreprises adhérentes (124 en 2016) et 720 salariés (336 en 2016).
« On a besoin, dans la Drôme, d'une véritable stratégie en ressources humaines », a observé Régis Aubenas, élu chambre d'agriculture. Et il a donné des pistes de réflexion : intégrer la pyramide des âges des saisonniers dans la gestion prévisionnelle des emplois et compétences, repérer et qualifier les saisonniers présents trois à six mois sur les exploitations en perspective de consolider leur emploi, professionnaliser la fonction d'employeur... Pour consolider ces pistes tracées, la chambre d'agriculture, l'Adefa (association départementale emploi formation en agriculture) et la Meef ont signé une convention de partenariat.
A. L.

 

Calamités agricoles /
Le point sur les dossiers 2017
L'état d'avancement des dossiers calamités agricoles est l'un des sujets évoqués par le préfet à la session de la chambre d'agriculture.
A la session de la chambre d'agriculture de la Drôme, le préfet a fait le point sur les calamités agricoles. Le comité départemental d'expertise a validé deux dossiers de demande de reconnaissance, le 8 février, et les a transmis au comité national de gestion des risques en agriculture (CNGRA) pour présentation à sa session du 13 mars. Il s'agit des dossiers gel d'avril 2017 (pertes de récoltes fruitières et pertes de fonds sur vignes pour les zones Diois, Baronnies, Sud-Drôme et quelques communes du Nord) et sécheresse d'été-automne 2017 (pertes de récoltes fourragères en Nord-Drôme, Royans, Vercors, secteur Dieulefit et Baronnies). Le dossier des pertes de fonds sur lavandes et lavandins, lui, sera présenté au CNGRA du 13 juin.