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Projet de mandature

La chambre d’agriculture trace sa feuille de route

La chambre d’agriculture de la Drôme vient de dévoiler son projet stratégique 2025-2030. Un projet pour être « moteur d’une agriculture porteuse de sens, créatrice de valeur et d’épanouissement pour le monde rural ».

La chambre d’agriculture trace sa feuille de route
©CL-AD26
Le 26 juin à Bourg-lès-Valence, Thierry Mommée, Jordan Magnet, Jean-Pierre Royannez et Margaux Petit ont présenté le projet stratégique 2025-2030 de la chambre d'agriculture de la Drôme.

Depuis leur installation en février dernier, à la suite des élections de janvier, les 34 élus de la chambre d’agriculture de la Drôme ont planché pour élaborer un projet de mandature. Celui-ci a été dévoilé à la presse le 26 juin à Bourg-lès-Valence. « Il s'agit d'un projet partagé avec l'ensemble des nouveaux élus et construit sur les cicatrices des actions syndicales de 2024 et des frustrations générées par l'absence de réponses apportées aux agriculteurs un an et demi plus tard, contextualise Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d'agriculture. Nous sommes aussi dans une incertitude politique et budgétaire. Et une nouvelle réforme de la PAC commence à s'écrire. »

Affirmer son rôle d’acteur central

Climat, économie, société : les repères traditionnels de l’agriculture sont en pleine transformation. Dans ce contexte mouvant, la chambre d’agriculture de la Drôme souhaite agir en partenaire engagé et structurant pour les agriculteurs du territoire. À travers sa nouvelle feuille de route, elle entend répondre aux grands défis agricoles actuels et affirmer son rôle d’acteur central. « Nous souhaitons être le moteur d’une agriculture porteuse de sens, créatrice de valeur et d’épanouissement pour le monde rural », affirme Jean-Pierre Royannez.

Le projet stratégique 2025-2030 s’appuie à la fois sur les forces du département - une agriculture diversifiée, des filières dynamiques, un ancrage territorial fort - et sur la nécessité de répondre aux bouleversements environnementaux, économiques et sociaux.

De l'installation à la transmission

L’une des priorités est d’assurer un accompagnement à toutes les étapes de la vie des exploitations. La chambre d'agriculture souhaite devenir un interlocuteur de référence pour chaque projet d’évolution. « Notre objectif est d'accompagner les agriculteurs de l'installation à la transmission de leur exploitation et répondre à toutes les attentes », précise Jordan Magnet, secrétaire de la chambre d'agriculture.

Le projet ambitionne aussi de favoriser la création de valeur au sein des exploitations, des filières et des territoires. Cela passe par le soutien à la diversification, au développement de nouveaux débouchés et à la structuration de circuits économiques solides et durables. « Nous devons être attentifs à tout ce qui se passe sur les territoires pour, par exemple, aboutir à la création de nouvelles filières, saisir les opportunités de marché... », explique Jordan Magnet.

« Sécuriser les choix des agriculteurs »

Dans un contexte de changement climatique et de pression sur les ressources, la chambre d'agriculture de la Drôme place la résilience des systèmes agricoles au cœur de sa stratégie. L’objectif est de permettre à chaque agriculteur de faire évoluer son exploitation vers plus d’autonomie, de stabilité et de capacité d’adaptation. « Nous souhaitons apporter des solutions les plus concrètes possibles pour sécuriser les choix des agriculteurs », indique Margaux Petit, membre du bureau en charge de l'élevage.

L’innovation - qu’elle soit technologique, organisationnelle ou agronomique - est pleinement intégrée dans la démarche. La chambre d'agriculture entend jouer un rôle moteur pour faire émerger, accompagner et valoriser les initiatives innovantes. « L'innovation fait partie et fera toujours partie des exploitations, affirme Thierry Mommée, vice-président. Le bien-être de l'agriculteur en fait partie au même titre que la performance économique, la création de références techniques ou encore l'investissement dans la recherche et l'expérimentation. » Jean-Pierre Royannez ajoute : « Nous consacrons plus de 600 000 euros par an à soutenir les travaux de nos stations expérimentales* ».

Enfin, la chambre d'agriculture réaffirme son rôle de représentation et souhaite porter la voix des agriculteurs auprès des décideurs et du grand public, participer aux débats de société, et élaborer une vision constructive et lisible de l’avenir agricole. « Nous devons continuer à travailler avec les collectivités locales pour notamment préserver le foncier agricole, l'accès à l'eau, le développement des énergies renouvelables..., indique Jean-Pierre Royannez. Nous voulons aussi bâtir une communication sur les réalités de l'agriculture, la diversité des métiers pour donner envie aux jeunes de s'installer et aux salariés de choisir le monde agricole. »

Christophe Ledoux

* À Étoile-sur-Rhône : l'AGFE (grandes cultures, semences), la Sefra (arboriculture) et la plateforme TAB (techniques alternatives et systèmes de culture innovants) ; à Mévouillon, l'Ardema (cultures de montagne sèche).

Les 24 et 25 septembre, le 10e Salon Tech&Bio

Tech&Bio revient les 24 et 25 septembre à Bourg-lès-Valence, sur les terres du lycée agricole du Valentin. Créé en 2007 par la chambre d’agriculture de la Drôme, ce salon professionnel international attire plus de 20 000 visiteurs et 375 exposants à chaque édition. 

« Tech&Bio a pour particularité d'être un salon ultra-technique en extérieur, avec beaucoup de démonstrations et utile à toutes les formes d'agriculture », fait remarquer Jordan Magnet, élu en charge de l'événement. Dédié à l'agriculture biologique et aux techniques alternatives, « plus de la moitié des visiteurs de Tech&Bio sont en agriculture conventionnelle », indique Jean-Pierre Royannez.

Cette édition anniversaire sera l’occasion de nombreuses nouveautés, annoncent les organisateurs. « Tout est réuni pour avoir une superbe édition », prévient Jordan Magnet.

C.L.

Conjoncture agricole

Alors que les travaux agricoles battent leur plein, les responsables de la chambre d'agriculture ont fait un point rapide sur l'état des récoltes. En céréales, quantités et qualités semblent être au rendez-vous cette année. Sur les prix, il est encore trop tôt pour se prononcer. 

Hormis sur les secteurs touchés par des aléas climatiques (comme la récente tornade sur Manthes et Lapeyrouse-Mornay qui a tout détruit), les récoltes fruitières sont une fois de plus hétérogènes. 

La viticulture du Sud-Drôme et de la Clairette de Die restent dans de grandes difficultés économiques. Même chose avec la lavande et le lavandin, en proie à une crise de marché depuis plusieurs années. 

Par ailleurs, les fortes chaleurs génèrent de la tension sur la ressource en eau. Plusieurs bassins versants ont été placés en vigilance le 26 juin. Les élus réaffirment la nécessité de pouvoir stocker l'eau.

En élevage, la prédation reste un problème important. Les attaques de loups sur les troupeaux sont en augmentation et touchent de plus en plus de bovins. Autre inquiétude, la FCO et la MHE. Il semble que la couverture vaccinale des troupeaux soit bien engagée.

C.L.