La conduite du sorgho : variétés et désherbage

Le sorgho est une culture exigeante à l'implantation. La taille de sa graine et ses besoins en température nécessitent donc une préparation soignée (lit de semences fin) et un sol réchauffé (la température du sol doit être supérieure à 12°C). De fait, la période optimale de semis se situe autour de fin avril pour les zones du sud de la Drôme jusqu'à mi-mai pour les situations où les sols se réchauffent plus lentement. La densité de semis est un élément primordial pour la réussite de la culture. Les semoirs monograine sont à privilégier, mais les distributions électriques des semoirs à céréales récents offrent des performances équivalentes. Les essais sur le sujet ont montré qu'il n'y a pas plus de perte à la levée avec les semoirs à céréales à paille. Mais il faut avoir des roulettes de rappui pour être certain que le contact sol-grain soit assuré. Semer à 12 cm d'écartement n'impacte pas le rendement mais limite l'utilisation des outils de désherbage mécanique. L'utilisation d'un semoir monograine ou à céréales à paille se réfléchit donc en fonction de l'organisation matériel sur l'exploitation et de la pression adventice.
L'importance de la densité de semis
La densité de semis dépend de plusieurs facteurs. La précocité à l'épiaison de la variété conditionne fortement le nombre de grains à semer. Plus une variété est précoce, plus faible est l'indice foliaire et le nombre de grains sur sa panicule. En conséquence, pour maximiser les composantes du rendement, les plus précoces nécessitent des densités de culture plus élevées que des variétés plus tardives. Le fort développement d'une variété tardive et son fort potentiel de grains par panicule permettent de viser de faibles peuplements (200 000 plantes/ha). La réserve hydrique dépend à la fois du type de sol et de la capacité d'enracinement de la culture. En conditions séchantes, les peuplements élevés favorisent une forte production de biomasse précoce (tiges et feuilles) et exacerbent la concurrence entre plantes. Des évapotranspirations et compétitions excessives accélèrent l'épuisement de la réserve en eau pénalisant souvent la formation des grains dès l'épiaison. En situation irriguée ou dans les milieux à forte réserve en eau, la densité de peuplement est valorisée. Des peuplements plus élevés permettent de maximiser les composantes de rendement. Dans tous les cas, il faut tenir compte aussi d'un taux de perte à la levée de 15 à 20 %. Autre élément de réussite de l'implantation : la localisation d'un engrais starter à base de phosphore au semis est efficace pour améliorer la vigueur au départ. Une protection au semis peut aussi s'avérer nécessaire dans les parcelles à risque de taupins avec un insecticide micro-granulé. Pour assurer une répartition optimale de l'insecticide dans la ligne de semis, il est nécessaire d'utiliser des diffuseurs. Les tableaux ci-dessous résument les objectifs de densité de semis à respecter selon les conditions hydriques, les types de sol rencontrés et le choix de la variété semée. La capacité d'adaptation du sorgho au stress hydrique est bien connue. Cependant, elle a des limites qui ont été bien mises en évidence ces dernières années. Des différences de l'ordre de 40 q/ha ont été obtenues entre des cultures irriguées et des conduites en sec.
Yves Pousset