La coopérative XR Repro étoffe son offre

« Le cœur de métier de XR Repro est l'insémination bovine (essentiellement) et caprine », souligne Pauline Valette, responsable des relations extérieures de cette coopérative qui vient de tenir son assemblée de section Drôme-Ardèche en présence de son président et de son nouveau directeur général, Bernard Chalendard et Julien Ségalen. C'était le matin du 10 janvier à Crépol (Drôme des collines). L'après-midi, deux rendez-vous étaient proposés au choix, sur l'élevage de vaches laitières de Laurent Givet (EARL Les Guignons) à Crépol ou celui de chèvres de Thierry Deygas à Saint-Donat-sur-Herbasse.
Depuis plusieurs années, le contexte fait que l'activité principale de cette coopérative est baissière ; le nombre d'inséminations suit la décroissance du nombre d'élevages bovins adhérents. En caprins, c'est l'inverse, son activité a progressé au cours de son exercice 2018-2019 (clos fin septembre), la conjoncture laitière étant assez porteuse. Le contexte bovin avait déjà, voici quelques années, amené la structure à développer d'autres services « pour maintenir son activité et apporter des services supplémentaires aux éleveurs ». En caprins, sa volonté est de « pousser l'accompagnement et l'expertise ».
Des nouveautés
XR Repro a trois domaines d'activité : la reproduction avec notamment les inséminations artificielles, échographies et suivis de reproduction ; la génétique ; les produits d'approvisionnement (minéraux, produits diététiques, outils de monitoring pour les chaleurs, vêlages). En 2019, elle a refondu son offre bovine en proposant aux éleveurs différents niveaux d'accompagnement avec suivis échographiques plus ou moins poussés. Avant, une seule formule était proposée : « le tout payé à l'acte ». Deux autres ont été ajoutées. L'une avec un forfait puis des tarifs préférentiels. L'autre est un forfait à la vache qui donne accès à des échographies en illimité. En 2019, près de 30 % des élevages sont allés sur ces deux dernières formules. Une nouvelle offre caprine (sur le même principe) a été lancée ce début d'année.
Génotypage, plan d'accouplements...
En 2019, XR Repro a réalisé 900 génotypages en Drôme-Ardèche (9 % de plus que l'exercice d'avant) et près de 6 000 au niveau de la coopérative. Entre 2017 et 2019, la progression est de 42 %. En caprins, il n'y a pas de génotypage mais une nouveauté (expliquée l'après-midi du 10 janvier sur l'élevage de Thierry Deygas) est proposée depuis ce début d'année : le plan d'accouplements micro (Pam). Déjà existant pour les bovins, cet outil informatique (logiciel) « fait partie intégrante de l'accompagnement de la stratégie de sélection », note Pauline Valette.
Quant aux produits d'approvisionnement proposés par XR Repro, ils sont sur une tendance baissière (- 1,8 % de chiffre d'affaires). C'est l'un des postes qui ont « trinqué », explique Pauline Valette : avec la sécheresse, les éleveurs ont mobilisé leur trésorerie sur l'achat de fourrage. « Mais on ne s'en sort pas trop mal, le contexte national est encore plus déficitaire. » Elle constate d'ailleurs une tendance au développement dans la gamme bien-être animal, hygiène de la mamelle, des onglons et la qualité de l'eau.
Sur le plan comptable, XR Repro a clos son exercice 2018-2019 avec un chiffre d'affaires de 15,9 millions d'euros (+ 0,8 %) et un résultat d'exploitation de - 96 000 euros, « très proche de l'équilibre, commente Pauline Valette. L'objectif annoncé par le conseil d'administration était d'atteindre l'équilibre. On y est presque. Le résultat de l'exercice précédent était de - 225 000 euros ».
Annie Laurie
XR Repro /Julien Ségalen, nouveau directeur général
Repères XR Pro 2018-2019
BovinsEn Drôme-Ardèche : 623 élevages bovins adhérents, soit - 7 % comparé à l'exercice précédent (XR Pro : 5 031, soit - 4,5 %). 22 566 inséminations artificielles (IA) bovines, soit 9 % du total de la coopérative, qui en a réalisé 248 184 (- 3,6 % par rapport à N-1). 13 711 XtremiA* (+ 20,5 %), dont 643 en Drôme-Ardèche. 900 génotypages sur les deux départements (9 % de plus qu'en 2017-2018) et près de 6 000 au niveau de la coopérative entre 2017 et 2019 (progression de 42 %).Caprins
En Drôme-Ardèche : 99 élevages caprins adhérents (sur les 204 que compte XR Repro). 4 174 IA, soit 56 % du total de XR Repro (7 407). 40 217 échographies, soit près de 70 % du total de la coopérative.* XtremiA : protocole lancé en 2016 (en bovins uniquement) permettant l'insémination profonde (au fond de la corne utérine à ovuler).
Reproduction / Thierry Deygas va s'appuyer sur le plan d'accouplements micro proposé depuis ce début d'année par XR Repro. Objectif : faire progresser la génétique de son troupeau caprin.Optimiser les accouplements

Pour la reproduction, 120 inséminations artificielles (IA) sont réalisées annuellement : autour de 100 avec synchronisation des chaleurs et de 20 sur chaleurs naturelles. Le reste est en monte dirigée. Pour les inséminations, des échographies sont faites avant afin de détecter des pseudo-gestations puis 60 jours après pour vérifier si les chèvres sont pleines. Celles qui ne le sont pas sont mises en lactation longue (deux ans) ou réformées. Dans cet élevage, le taux de réussite avoisine 85 % tous types de reproduction confondus et 60 % en IA.
Thierry Deygas va utiliser le plan d'accouplements micro (Pam) proposé par XR Repro dès cette année. Jusqu'à présent, « je prévoyais les accouplements chèvre par chèvre en amont, explique-t-il. C'est assez fastidieux. Mon but est d'essayer de progresser en volume de lait, taux de matière grasse, matière protéique, concentration cellulaire et morphologie des animaux. Avec le Pam, le logiciel calculera les meilleurs accouplements en fonction de mes objectifs. On verra si, avec cet outil, la reproduction est mieux optimisée. »A. L.