La députée C. de Lavergne sensibilisée aux enjeux de la filière Ppam

Le 5 avril, la députée Célia de Lavergne s’est rendue dans les Baronnies provençales pour une journée consacrée à la filière des plantes à parfum, aromatiques et médicinales (Ppam). Le programme, élaboré en lien avec la chambre d’agriculture de la Drôme, a débuté à Chaudebonne où la parlementaire a échangé avec des producteurs bio. A Nyons ensuite, elle a visité l’établissement Bleu Provence spécialisé depuis 1939 dans la distillation des lavandes et des plantes aromatiques.
L’après-midi, à Montguers, lui ont été présentées les anciennes et vastes installations de la Sicalav, lesquelles abritent aujourd’hui plusieurs entreprises dont la coopérative France Lavande, objet de ce déplacement. Pour cette visite, elle était accompagnée d’une demi-douzaine de personnes, producteurs et responsables de la filière. La coopérative regroupe trois pôles d’activités : les plantes à parfum, les plantes aromatiques et le tilleul officinal. Elle collecte la récolte d’une centaine de producteurs (des Baronnies, du Diois, de la Vallée du Rhône, du Sud-Ardèche et des Alpes-de-Haute-Provence) et les accompagne dans le choix des variétés, la production et la transformation des différentes espèces, ceci afin d’améliorer la qualité dans le respect de l’environnement. La coopérative produit des huiles essentielles de lavande et de lavandin (70 tonnes), des fleurs séchées (30 tonnes), des bouquets (60 000 unités) ainsi que des plantes aromatiques (romarin, sarriette, thym, origan, tilleul, herbes de Provence).
Les échanges entre les producteurs et la députée ont permis de faire remonter quelques inquiétudes et requêtes. La limitation actuelle à la zone traditionnelle de production semble inadaptée à la forte demande du marché. Son extension est souhaitée, avec un travail vers une IGP* lavande. De plus, les huiles essentielles sont soumises au même règlement que les produits chimiques, ce qui interdit aux producteurs conseils et préconisations pour leur utilisation aux consommateurs. Et il manque un statut en aromathérapie.
Par ailleurs, la forte demande en Ppam fait grimper les prix et le marché devient spéculatif. « Tout le monde a envie de faire de la lavande, a fait remarquer Alain Aubanel, producteur à Chamaloc et président de la fédération des producteurs de lavandes, lavandins et Ppam de Drôme et Ardèche. Notre principal souci n’est pas le réchauffement climatique mais l’aspect règlementaire qui devient stratégique pour l’avenir. »
A Mévouillon ensuite, la députée Célia de Lavergne a découvert la ferme expérimentale de l’Ardema, qui mène des essais sur Ppam. Elle a rencontré les responsables de la ferme expérimentale, dont sa présidente Nathalie Gravier, qui lui ont fait un état des lieux sur les dernières avancées dans la lutte contre la cicadelle, parasite de la lavande. Une sortie sur le terrain jusqu’à des plantations de lavandins, lavandes et plantes aromatiques a clôturé cette visite. La députée a assuré les producteurs de son soutien, indiquant qu’elle fera remonter leurs inquiétudes et requêtes au plus haut niveau.
José-Manuel Pereira
* IGP : indication géographique protégée.