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Filière viticole

La députée Célia de Lavergne à l’écoute du monde viticole

Après l’annonce le 11 mai par le gouvernement du plan de soutien à la viticulture, la députée drômoise Célia de Lavergne a organisé une visioconférence avec plusieurs acteurs de la filière viti-vinicole de la Drôme.
La députée Célia de Lavergne  à l’écoute du monde viticole

Loin de ressembler à une réunion de crise, la visioconférence organisée le 19 mai à l'initiative de Célia de Lavergne, députée de la Drôme, a permis aux représentants des viticulteurs et vignerons du département de s'exprimer sur les récentes annonces faites par le gouvernement au sujet d'un plan de soutien à la viticulture. « La filière me sollicite déjà depuis plus de deux mois pour me faire part de ses inquiétudes. Au-delà de l'annulation des salons des vins du printemps et de la fermeture des restaurants, les viticulteurs étaient déjà impactés par les taxes Trump et le gel. Les inquiétudes sont donc nombreuses », prévient la parlementaire.
Après l'annonce du plan de soutien, la filière drômoise s'est montrée globalement satisfaite, malgré quelques points de vigilance sur la mise en œuvre des aides. La députée a avoué qu'elle se montrerait vigilante sur la répartition de l'enveloppe dédiée à la distillation : « Les besoins en distillation ne seront pas les mêmes selon les territoires et selon le calendrier : j'alerterai le ministre tant sur la nécessité d'un bon dimensionnement de l'enveloppe dédiée à la distillation de crise que sur sa répartition équitable sur le territoire national et lissée dans le temps, pour qu'il n'y ait pas de laissé-pour-compte. Ça ne peut pas être la logique du " premier arrivé, premier servi ", chacun doit être aidé lorsqu'il en aura vraiment besoin ».

Quid des exonérations de cotisations ?

Le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, a d'ores et déjà évoqué l'hypothèse d'une éventuelle rallonge des volumes, fixés dans un premier temps à 2 millions d'hectolitres. La clause de revoyure devrait permettre, cette semaine, d'annoncer les mesures définitives.
Parmi les autres propositions de la profession à faire remonter au gouvernement, Célia de Lavergne insistera sur la question des exonérations sociales et patronales, et notamment le verrou de 50 M€. « Les grosses coopératives sont handicapées par cette limite d'exonérations. Une réflexion est menée sur le fait d'associer ces aides à la baisse du chiffre d'affaires. Nous devons faire en sorte que les viticulteurs puissent passer cette crise et reprendre un chemin de vente et d'équilibre financier viable », assure-t-elle.
En dialogue régulier avec Didier Guillaume et Bruno Le Maire, la députée veut faire entendre la voix des représentants viticoles du département. « S'ils sont déjà conscients des problématiques rencontrées par la filière viticole grâce aux remontées des syndicats, j'ai la possibilité de leur apporter une vision territoriale, au plus proche du terrain, en fonction des appellations : Crozes-Hermitage, clairette de Die, Côtes-du-Rhône.... »

Célia de Lavergne a réaffirmé son soutien à l’ensemble de la filière viticole.

Accompagner la filière vers d'autres marchés à l'export

D'ici la fin de l'année, Célia de Lavergne entend réunir une nouvelle fois la filière pour dresser un bilan de la commercialisation sur 2020. Et pour compenser les pertes engendrées par les taxes Trump, la députée entend soutenir les viticulteurs dans la recherche de nouveaux marchés, dans d'autres pays. « C'est le rôle des députés et, plus largement, du gouvernement d'accompagner nos filières de production françaises à trouver d'autres débouchés de vente dans le long terme », assure-t-elle.
Pour finir, les participants ont souligné l'importance de la reprise de l'activité café-hôtellerie-restauration (CHR) et du tourisme pour rouvrir les débouchés. « Nous avons beaucoup d'espoir pour la relance avec la réouverture des cafés, bars et restaurants dès le 2 juin dans la Drôme. Cela concerne en moyenne 30 % du chiffre d'affaires de la filière drômoise, souvent couplé à des activités d'œnotourisme, d'évènementiel et de salons, qui font l'attractivité de notre territoire, précise Célia de Lavergne. J'envisage aussi de travailler avec les brasseries artisanales, nombreuses en Drôme, qui sont actuellement en vraies difficultés et auront besoin d'un soutien spécifique ».

Un rebond pour l'œnotourisme ?

Pour les mois à venir, la députée note que « le retour à un équilibre viable pour les salons des vins, notamment ceux prévus à l'automne, sera assez long du fait des règles sanitaires à respecter ». En revanche, elle se montre assez confiante pour la reprise de l'œnotourisme durant la saison estivale, parfois sous des formes différentes : balades dans les vignes en plus petits groupes, organisation de concerts dans les vignes plutôt que dans les caveaux... « Durant cette crise sanitaire, les Français ont renoué avec les agriculteurs, constate-t-elle. L'émergence des circuits courts, la médiatisation positive de l'agriculture, la mise en valeur des productions françaises... ont redonné confiance dans l'agriculture française à beaucoup de consommateurs. C'est aussi une opportunité intéressante pour l'œnotourisme. » 
Amandine Priolet