La Drôme attrayante pour les semences

Après un record en 2014 de plus de 10 000 hectares de semences, la Drôme est repassée sous cette barre en 2015. L'assemblée générale du syndicat des agriculteurs multiplicateurs de semences (Sams) de la Drôme l'a constaté, le 12 février à La Répara-Auriples. Chiffres communiqués par Guillaume Petit-Blanc, du Gnis(1), 9 348 hectares de semences ont été cultivés pour 31 entreprises dans le département l'an passé, soit 12 % de moins qu'en 2014 (où la surface était en hausse de 9 %). Cependant, « la Drôme est attrayante pour la production de semences », a souligné le représentant du Gnis. La diversité des espèces multipliées en atteste (cliquez ici pour visualiser le tableau des semences en Drôme).
Le maïs domine
Le maïs (surtout) et le sorgho représentent près de la moitié des emblavements semenciers drômois (42 % en 2015, 49 % en 2014). Or, l'an passé, ils ont perdu 24 % de surface. « Une grosse baisse », a constaté Philippe Almoric. Elle est liée à une forte production et des résultats techniques exceptionnels en maïs semence au plan national en 2014, qui ont permis de reconstituer les stocks. Mais aussi à la baisse des surfaces de maïs consommation, du fait de la faiblesse des cours. 2015 reste tout de même « la troisième plus grosse année depuis pas mal de temps », a remarqué Philippe Almoric.
En maïs biologique, des pieds et des épis manquaient. Les cultures ont souffert du chaud en 2015 et sont difficiles à maintenir propres. C'est pourquoi les agriculteurs multiplicateurs demandent une revalorisation, d'autant plus que des semenciers cherchent de la production. La discussion est en cours et « semble en bonne voie », s'est-il dit. Le maïs doux semence, « récemment cultivé en Drôme, a lui aussi souffert de la chaleur, a indiqué le président du Sams de la Drôme, Jacques Chirouze. Certaines variétés ont obtenu de bons résultats, d'autres non. » Lui comme Frédéric Lerat ont observé : « Cette production peut se développer. Il y a des opportunités. »
Les oléagineux au mieux stables
En semences oléagineuses en 2015, la Drôme a cultivé autour de 3 000 hectares de tournesol (premier département de France), 300 de colza et 100 de soja. « Sans être exceptionnelle, cette campagne est meilleure que 2014, a priori sans problèmes sanitaires, avec des fécondations correctes mais des PMG(2) faibles », d'après Philippe Rogani, directeur technique de l'Anamso(3). Les surfaces 2016 seraient « au mieux stables ».
En céréales à paille, Joël Gresse a qualifié la récolte d'à peine moyenne en volume mais de très bonne qualité (faculté germinative). Les poids spécifiques, eux, sont très faibles, d'où un tri énorme et beaucoup de déchets.
La luzerne en expansion
Côté fourragères, en luzerne, Lise Colomb a annoncé des rendements allant de 300 à 1 000 kilos à l'hectare avec une moyenne de 700. Cette légumineuse est « en phase d'expansion, du fait de son intérêt agronomique et économique ». Des surfaces sont recherchées pour 2016. Les producteurs demandent à la Fnams(4) de mettre en place des essais afin de connaître le potentiel grainier des variétés proposées à la multiplication. La Fnams régionale a mis en place une commission économie « fourragères ». Au sein de cette commission, « des agriculteurs vont prendre en compte leurs coûts de production et discuter des prix avec les établissements semenciers », a précisé Louis-Marie Broucqsault, ingénieur régional Fnams.
Résultats variables en potagères
En semences potagères de plein champ, le président du Sams a parlé de résultats très bons en navets, bons en chicorée, betterave et courgette, bons à moyens en oignon et moyens en pois. Et Jean-Luc Judan a décrit la « petite » production de semences potagères sous abri : douze agriculteurs multiplicateurs en Vallée du Rhône et cinq en Limagne, 35 800 mètres carrés de courgette (semences de base), chicorée, laitue, radis, betterave, oignon et fleurs.
Pour 2016, les besoins seraient importants en semences de base de courgette et en hausse en hybrides (de l'ordre de 15 %), stables en laitue, chicorée, navet et oignon et en baisse en betterave. En semences potagères biologiques, Michel Thibaud a indiqué des résultats 2015 hétérogènes (chaleur, positionnement des parcelles...). En ail semence, selon Raphaël Reboul, les résultats sont satisfaisants sur le plan cultural comme des rendements.
Annie Laurie
(1) Gnis : groupement national interprofessionnel des semences et plants.
(2) PMG : poids de mille grains.
(3) Anamso : association nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences oléagineuses.
(4) Fnams : fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences.
Phytofnams : les produits phytos homologués sur cultures porte-graine
Sur le site internet www.phytofnams.fr, la Fnams recense les produits phytosanitaires homologués en France pour des usages spécifiques sur cultures porte-graine de betteraves industrielles et fourragères, graminées fourragères et à gazon, légumineuses fourragères, cultures florales, potagères ainsi que plantes à parfum, aromatiques, médicinales et condimentaires. L'accès à ce site est gratuit.Gestion des intercultures / A l'assemblée du Sams de la Drôme, Jean Pauget, ingénieur régional Arvalis-Institut du végétal, est intervenu sur la gestion des intercultures dans une rotation semencière.Les couverts végétaux dans une rotation semencière

Le couvert est un moyen de limiter les adventices et repousses pendant l'interculture. Plus il s'installe rapidement et plus il est développé, meilleur sera l'effet. Mais attention au risque de grenaison : il faut implanter le couvert sur sol propre et surveiller les espèces à cycle court en semis précoce. Est-ce une solution pour éviter les adventices dans la culture suivante ? La présence d'un couvert pendant l'interculture ne semble pas avoir d'effet majeur, a indiqué Jean Pauget. Mais recul et références manquent encore.
Les conseils d'Arvalis-Institut du végétal sur le choix des espèces de cultures intermédiaires sont consultables sur internet (http///www.arvalis-infos.fr/view-10538-arvarticle.html?region