La Drôme, au cœur de la plus grande ferme de France

Comme d'ordinaire, le Salon international de l'agriculture reste un moment important pour l'ensemble de ses participants. Les professionnels, malgré les difficultés qu'ils peuvent connaître tout au long de l'année, sont particulièrement heureux et fiers de présenter leur production et leur savoir-faire. Les visiteurs, eux, s'en mettent plein les yeux... et le ventre. Et lorsque l'on est plutôt urbain, cet événement permet aussi - au gré des rencontres et des échanges - d'appréhender les problématiques rurales et les défis agricoles de demain.
Les Drômois bien présents
Cependant, cette 55e édition restera mémorable dans le cœur de certains Drômois. Il y a tout d'abord toutes ces exploitations qui ont raflé bon nombre de médailles lors du Concours général agricole. Les habitants du Parc naturel régional du Vercors garderont en tête d'autres souvenirs. Pour la première fois en effet, le cheval du Vercors de Barraquand faisait son entrée sur le grand ring du Salon. Rappelons-le, cette race chevaline a été officiellement reconnue le 18 juillet dernier par le ministère de l'Agriculture.
L'AOP du Bleu du Vercors-Sassenage y aura aussi fêté ses vingt ans. Dimanche après-midi, un grand gâteau d'anniversaire a d'ailleurs été partagé. Daniel Vignon, producteur fermier à Saint-Martin-en-Vercors (Gaec de Rocherousse), était là. « Ce fut un moment fort. On en a profité pour rassembler les générations, raconte-t-il. Le but d'une AOP, c'est de transmettre un savoir-faire. Nous avons aussi présenté un film qui réunissait les anciens, les actifs et les graines d'éleveurs. Ces derniers sont les enfants qui ont l'intention de reprendre l'exploitation. »
Opération communication
D'autres produits phares drômois étaient également brandis dans les allées, tel l'aïl, les vins ou encore le picodon. « On ne s'imaginait pas ne pas être au Salon international de l'agriculture. Il s'agit d'une vitrine mondiale », commente Olivier Moyersoen, président du Syndicat du Picodon AOP. Une clairette de Die bio faisait également, lundi, l'objet d'une dégustation. « Les retours sont bons. Beaucoup de gens ne connaissent pas forcément. On nous pose également des questions sur l'agriculture biologique : qu'est-ce que c'est, pourquoi, quelles contraintes », expliquent Grégoire Armand et Nicolas Vivenzio, respectivement viticulteurs à Montmaur-en-Diois et Solaure-en-Diois. L'entreprise drômoise Carbon Bee, qui a rejoint la ferme digitale du Crédit Agricole, était également présente. L'occasion de présenter aux chambres d'agriculture et aux coopératives leurs solutions en matière de détection des maladies.
Le salon international de l'agriculture reste aussi un passage obligé pour de nombreux élus politiques. De la Drôme, a-t-on croisé, entre autres, les députées Célia de Lavergne et Emmanuelle Anthoine, le vice-président du conseil départemental André Gilles et la présidente Marie-Pierre-Mouton, le conseiller régional Aurélien Esprit, le conseiller départemental Gérard Chaumontet...
Le Salon international de l'agriculture se poursuit jusqu'au 4 mars. D'ici là, les produits drômois continueront à se faire remarquer. À vrai dire, difficile de rater le stand du Département de la Drôme à l'entrée du pavillon 4 : 140 mètres carrés pour goûter aux spécialités gastronomiques, découvrir le département et échanger avec les producteurs. Cet espace doit encore mettre à l'honneur, ces jours prochains, l'agriculture 2.0 ou encore l'agritourisme.
A. T.

De son côté, Marie-Pierre Mouton a mis en avant la diversité des productions agricoles, l'excellence des produits, l'agritourisme. « Avec 33 % d'attaques supplémentaires en 2017, le loup en Drôme est une vraie problématique, qui perturbe une tradition séculaire, a-t-elle dit. Il faut préserver le pastoralisme. » Par ailleurs, elle a mis en avant l'accompagnement des jeunes et des filières d'excellence ainsi que la volonté du Département d'utiliser des produits locaux frais pour les restaurants scolaires.
D'autres sujets ont été évoqués lors de cette cérémonie, comme celui des zones défavorisées simples. Et, en aparté avec le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, a aussi été abordé la clairette de Die rosé et les bouteilles en stock. Ce dernier a dit vouloir mettre en place une médiation entre les vignerons de Die et ceux du Cerdon.

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La députée drômoise Célia de Lavergne ici aux côtés de Michel Barnier (négociateur en chef de l'Union européenne pour le Brexit), Phil Hogan (commissaire européen à l'agriculture et au développement rural) et Grégory Besson-Moreau (député de l'Aube).