La ferme du Valentin se lance dans les yaourts et desserts de fruits
L’exploitation du lycée du Valentin a inauguré récemment deux ateliers de transformation. Ils permettront de commercialiser des desserts de fruits à base de pommes et des yaourts brassés, sucrés et aromatisés, le tout labellisé agriculture biologique.
Transformer 45 tonnes de fruits et 100 000 litres de lait par an. C’est l’objectif des deux ateliers de transformation désormais opérationnels sur le site de l’exploitation agricole du lycée du Valentin à Bourg-lès-Valence. L’atelier fruits est destiné à travailler les fruits de l’exploitation - qui compte 4,3 ha de vergers - mais aussi, à façon, ceux des arboriculteurs du territoire. L’atelier lait sera dédié exclusivement à la production de la ferme du Valentin. L’ambition est de transformer en yaourts 30 % des volumes produits par le troupeau de 45 vaches de race montbéliarde, le reste étant collecté par le groupement de producteurs Biolait.
Restauration collective, GMS et magasins spécialisés
Yaourts et desserts de fruits sont destinés à la restauration collective du territoire, aux grandes et moyennes surfaces (GMS), aux magasins spécialisés bio et à la restauration commerciale. Pour s’affranchir des démarchages commerciaux et de la distribution, la ferme du Valentin a choisi de travailler avec deux partenaires. L’association Agri Court distribuera les produits principalement pour la restauration collective locale et les magasins de proximité sous la marque « Le petit Valentin ». L’entreprise Bio&Lo se chargera de la distribution auprès des GMS1, de la restauration commerciale et des magasins spécialisés sous la marque « La Ferme du Valentin », reprenant l’identité graphique propre à Bio&Lo. Cette startup, basée à Craponne dans le Rhône, a également équipé l’atelier avec son concept de micro-laiterie, « un véritable outil semi-industriel », souligne Guillaume Fichepoil, directeur de l’exploitation du lycée du Valentin. La micro-laiterie, sous la responsabilité d’une seule personne, devrait produire environ 500 kg de yaourt par jour.
Un outil pédagogique au service du territoire
À l’occasion de l’inauguration, Frédéric Lalanne, directeur de l’EPLEFPA2 du Valentin a insisté sur les trois objectifs de ce « projet ambitieux », qui renforce le pôle agroalimentaire de l’établissement. Pédagogie tout d’abord, puisque ces ateliers permettront de créer de nouvelles unités d’enseignement et de réaliser des stages en situation professionnelle. Production ensuite, puisque cette unité de transformation ambitionne de créer de la valeur ajoutée sur les produits de l’exploitation du lycée. Impact sur le territoire enfin avec la volonté d’ouvrir l’atelier fruits aux arboriculteurs locaux mais aussi de développer une activité recherche & développement (R&D) pour les PME du territoire. « Cet outil pourra servir pour la formation des jeunes et des agriculteurs. Nous souhaitons capitaliser sur l’expérience du Valentin pour établir des références sur les coûts de production, le temps de travail… Notre ambition est que le projet mené sur la ferme du lycée puisse être reproductible », a déclaré Guillaume Fichepoil.
Connecter les élèves à la réalité économique
Régis Aubenas, arboriculteur et représentant de la chambre d’agriculture de la Drôme au sein du conseil d’administration de l’EPLEFPA du Valentin, a rappelé que ces ateliers étaient « le dernier maillon d’un projet beaucoup plus vaste conduit depuis 2004 ». Celui-ci a permis dans un premier temps de rénover les bâtiments d’élevage pour les rendre plus fonctionnels et réaliser leur mise aux normes3. Un investissement de 1,8 million d’euros financé par la Région Auvergne-Rhône-Alpes, propriétaire du bâti, et opérationnel depuis le 1er décembre 2019. Avec cette seconde phase du projet, dédiée à la valorisation et à la commercialisation des produits de l’exploitation, Régis Aubenas a souligné la « volonté forte » du conseil d’administration de « connecter les élèves aux réalités économiques du territoire ».
La réalisation des deux ateliers de transformation a représenté un budget total de 1,5 million d’euros (ingénierie, construction et équipements compris), subventionné à hauteur de 185 000 euros par le plan France Relance et 56 000 euros par le Feader. Deux personnes ont été embauchées pour faire tourner ces nouveaux équipements.
Sophie Sabot
1 Début août, les yaourts en poche « La ferme du Valentin » ont fait leur entrée chez Intermarché à Soyons et Bourg-lès-Valence, Super U à Saint-Donat et Romans et E.Leclerc à Bourg-lès-Valence.
2 EPLEFPA : établissement public local d'enseignement et de formation professionnelle agricoles.
3 Trois bâtiments constituent ce pôle élevage : un de 1 800 m² qui abrite les animaux et la salle de traite, un de 450 m² pour le stockage de la paille et du foin et un de 600 m² pour le matériel et l’atelier technique.
