La fête de la fleur d’olivier aura les 30 et 31 mai
Trois questions à Maxime Laurent, président du syndicat des olives de Nyons et des Baronnies.

Comment se porte l’appellation AOP Olives de Nyons et des Baronnies ?
Maxime Laurent : « Nous avons environ 700 adhérents, répartis sur 53 communes de l’appellation, 35 dans la Drôme et le reste dans le Vaucluse. La filière se porte très bien. C’est même inquiétant pour l’avenir. Nous craignons la sur-plantation d’oliviers qui risque d’arriver avec les crises viticoles. Nous avons 50 % de la production de l’AOP commercialisés par la coopérative de Nyons, le plus gros acteur de la filière. La coopérative, c’est l’indicateur des tarifs et c’est une vraie locomotive pour l’appellation. Nous exportons assez peu la production. L’huile d’olive de l’AOP représente environ 4 % de la consommation française. Nous sommes dans un marché de niche, notamment en raison des tarifs plus élevés que d’autres productions. Nous pouvons quand même dire que l’huile d’olive de l’AOP a le vent en poupe. »
Comment se déroule la saison pour les producteurs ?
M.L : « Nous avions projeté une production de 350 t d'huile et 350 t d'olives (contre 457 t d'huile et 741 t d'olives en 2023-2024). Ce sont des chiffres plutôt corrects et nos projections s’avèrent justes, nous sommes dans cette tranche. L’année dernière était une année record en termes de production. Nous avons eu des pluies au printemps, de quoi nous rassurer sur le risque de sécheresse sur la floraison. Cette année, il ne devrait pas y avoir de stress hydrique. Les arbres ont fait des réserves d’eau. La pression de la mouche s’est calmée. Au mois d’octobre, il a fait très chaud et la mouche était présente. Mais le climat est revenu à la normale. La variété tanche, assez emblématique de l’AOP, est certes plus soumise aux alternances mais nous y sommes habitués. La taille des oliviers régule ce phénomène. Étant donné que cette année s’annonce bien, les stocks devraient être bons. »
Quels sont les enjeux pour l’AOP et ses leviers d’évolution?
M.L. : « Le syndicat poursuit ses campagnes de communication pour faire connaître la filière et essayer de faire face aux nouvelles plantations. Nous avons encore une vision sur plusieurs années car l’olivier ne produit qu’a partir de la dixième année. L’oléotourisme nous permet de communiquer sur les bienfaits de l’olive et nous espérons absorber les nouvelles plantations. C’est dans ce cadre que nous organisons des événements festifs. Vendredi 30 et samedi 31 mai aura lieu la deuxième édition de la Fête de la fleur de l'olivier à Nyons. Cette manifestation a été créée à l’occasion des 60 ans de la confrérie des Chevaliers de l’olivier de Nyons et des 30 ans de l’AOP. Le public pourra profiter de démonstrations culinaires, de balades et de randonnées dans les vergers, d’un grand marché de producteurs, du chapitre de la confrérie, des concours d’omelettes aux olives et nous avons demandé aux écoles des communes de l’AOP de participer à un concours de dessin. L’événement se passera sur la place de la Libération à Nyons. La fête de la fleur est importante pour nous car la floraison conditionne la future récolte. Nous attendons plus de 1 000 personnes sur le week-end. Avec la confrérie, nous travaillons main dans la main. Elle joue un rôle important dans la promotion de l’AOP. Leurs démonstrations sont super instagrammables et le public apprécie beaucoup leur présence.
Nous aurons aussi les Olivades à Nyons en juillet, un événement organisé par la confrérie avec de grands défilés et des concerts. Enfin, le 20 décembre, nous célébrerons la fête de l’olive piquée qui existe depuis environ 25 ans. Elle met en avant cette méthode moins connue et dont la production est beaucoup moins commercialisée que l’olive saumurée. L’olive piquée, prête en une dizaine de jours, doit se consommer rapidement. C’est un événement qui rassemble au moins un millier de personnes car nous sommes en pleine saison des marchés de Noël.