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Cuniculture

« La filière cunicole manque cruellement de producteurs »

Pour tenter d’enrayer le déclin de la production de lapins, des actions sont menées.
« La filière cunicole manque cruellement de producteurs »

«Nous sommes presque arrivés à une situation de non-retour », lance gravement Philippe Marcoux, président de l'interprofession Lapin Grand Sud. Depuis sa création en 2016, les équipes travaillent d'arrache-pied à la promotion de la filière cunicole, qui manque cruellement de visibilité, notamment dans les lycées agricoles. « Nous venons de mettre en place 300 kits USB à distribuer dans tous les lycées et organismes qui en auront besoin pour présenter en détail notre filière, explique-t-il. Nous espérons que ce nouvel outil, très facile d'accès, permettra aux professeurs qui le souhaitent d'offrir à leurs élèves la possibilité de découvrir cet élevage ». Objectif, s'insérer plus systématiquement dans les modules optionnels des lycées agricoles. Pour l'heure, seul le centre de formation de Brioude (43) propose un véritable enseignement sur la filière : « Les installations s'accompagnent surtout par la réalisation de stages ou par des parrainages mais nous souhaiterions qu'il y ait un vrai parcours », explique Philippe Marcoux. De quoi créer des vocations et grossir les rangs d'un secteur qui compte, aujourd'hui, 77 élevages sur la zone de l'interprofession (qui intègre la Drôme).

La Région, un espoir

« Nous tentons de mener une campagne de communication avec nos moyens », souligne Nicolas Bardy, élu à la chambre d'agriculture du Cantal et référent pour la filière. Des moyens qui pourraient s'alourdir avec le plan Ambition filière lancé par la Région Auvergne-Rhône-Alpes. « Un plan qui redonne de l'espoir », ajoute-t-il. Deux personnes viennent d'être embauchées pour centraliser les projets de financement. Affaire à suivre. 
Eva Simonnot

 

En Rhône-Alpes-Auvergne / Un plan pour la filière cunicole

La Région Auvergne-Rhône-Alpes met en place un plan « ambition filière » de 664 500 euros pour l’élevage cunicole à raison de 221 000 euros d’aide par an (2018-2020). La première des aides concerne des investissements pour les conditions d’élevage, le bien-être animal, la biosécurité, l’environnement. La seconde vise les projets de création, agrandissement, rénovation de bâtiments. La troisième porte sur l’accompagnement des éleveurs dans la lutte contre les maladies avec notamment une aide pour reconstituer un cheptel. La quatrième action vise à maintenir la performance des élevages. La cinquième mesure est un accès aux financements de projets via des fonds de développement ou des prêts à taux zéro. La dernière action cible la redynamisation de la consommation à travers une promotion de la production régionale.