La FNB plaide pour une meilleure organisation de la filière

Contrairement au secteur laitier, aucune organisation de producteurs (OP) ne s'est saisie des outils inscrits dans la loi Egalim pour construire un prix à la production à partir des coûts de production et le proposer à leurs clients, y compris les distributeurs, déplore la Fédération nationale bovine (FNB), à quelques jours de son assemblée générale qui se déroulera à Anse dans la banlieue lyonnaise, les 5 et 6 février. Dans la viande bovine, le prix payé aux éleveurs continue d'être fixé « à l'ancienne », en remontant la filière, à partir des exigences de la grande distribution. Bref, la plupart du temps, les OP et les coopératives se font concurrence pour emporter le marché, plutôt que de se préoccuper du prix à payer aux éleveurs. « Le logiciel initié par la loi Egalim n'a pas été enclenché », constate, amer, Bruno Dufayet, le président de la FNB.
Stratégie « perso »
C'est ce que la FNB veut changer. Elle a décidé d'engager une réflexion en ce sens à son assemblée générale. « Il y a un déficit d'organisation de la filière, les OP pourraient se regrouper en association d'organisations de producteurs (AOP) et les coopératives pourraient mieux négocier pour aller chercher de la valeur et la faire remonter aux éleveurs », poursuit le président. Au final, les éleveurs pointent le manque de stratégie collective, y compris des coopératives pour peser dans la filière. Idem à l'exportation, les entreprises jouent trop souvent leur carte personnelle. Il a fallu le voyage d'Emmanuel Macron en Chine, accompagné par des professionnels de la viande, en novembre dernier, pour développer un courant d'exportation. « Les entreprises se contentent trop de vendre de la matière première et non l'image de la France, ses races prestigieuses (la charolaise et la limousine...), son modèle d'élevage artisanal, l'attention portée à l'environnement et au bien-être animal », observe pour sa part Guy Hermouet, vice-président de la FNB. L'objectif est de porter à 50 000 tonnes/an l'exportation en Chine, sur de la viande bien valorisée. Même chose en Italie pourtant très demandeuse de broutards français. Les opérateurs se contentent d'écouler les animaux sans chercher à mieux les valoriser quand ils ne se font pas concurrence. Cette recherche de valeur, les éleveurs aimeraient également la trouver dans la montée en gamme et dans la segmentation du marché de la viande bovine, y compris sur le steak haché qui représente une bonne partie des ventes au détail. C'est notamment l'un des objectifs du plan filière de positionner le label rouge, reconnu pour ses qualités, à 40 % de l'offre nationale française.