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Après les blocages routiers

La FNSEA accentue la pression sur le gouvernement

Sur plusieurs médais nationaux hier et aujourd'hui, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, a exprimé son impatience. Quelques avancées ont pu être réalisées mais le gros du travail reste à faire. « Avant le Salon de l’agriculture », a-t-il averti.

La FNSEA accentue la pression sur le gouvernement
« Il faut maintenant que les ministres descendent dans la soute ». Tel est l’avertissement lancé par le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau. Illustration France Info 12 février © capture écran ACTUAGRI

 « Il faut maintenant que les ministres descendent dans la soute ». Tel est l’avertissement lancé par le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau qui constate que le Gouvernement ne tient pas le calendrier auquel il avait promis de s’astreindre. « On n’est pas dans le bon tempo. Depuis dix jours, je n’ai pas vu le ministre de l’Agriculture ni le Premier ministre (…) Les annonces, on les veut avant le Salon de l’Agriculture », s’est exprimé, Arnaud Rousseau au micro de BFMTV le 11 février.

S’il reconnait que sur le terrain les réunions entre les préfectures et les représentants FDSEA et JA se passe « relativement bien », il ne voit aucune impulsion au plan national. Il se dit inquiet de n’avoir eu aucune perspective concrète sur de nombreux sujets comme le plan Ecophyto, la superposition des zonages, ou encore le plan Elevage.

« Nous n’avons pas eu le début du commencement d’une réunion ou d’un coup de fil » sur ce sujet, a-t-il indiqué. De même, il constate « un décalage entre les très fortes attentes exprimées ces quinze derniers jours et la réalité de la dynamique constatée sur le terrain. On sent même quelques freins se mettre en place dans l’administration, et ce n’est pas tenable », a-t-il indiqué au Parisien (édition du 11 février). Il en veut pour preuve le curetage des fossés et des cours d’eau qui sont, en partie, à l’origine des inondations dans le Nord-Pas-de-Calais. « Une fois que les grues sont prêtes à faire le travail, on nous explique que, finalement, ce n’est plus vraiment possible partout et complètement où cela est nécessaire à cause de la réglementation sur les zones humides et protégées ! », a-t-il ajouté, relatant le sentiment des agriculteurs sur le terrain : « On se moque de nous ». Or la FNSEA attend des réponses concrètes du Gouvernement sur un grand nombre de dossiers. « Personne n’a intérêt à nous balader », a clairement averti Arnaud Rousseau.

« On reviendra »

Exigeant un point d’étape toutes les 48 heures, il a annoncé qu’à l’initiative de syndicats locaux, des actions allaient être menées, notamment en direction des grandes surfaces pour contrôler que la matière première agricole (MPA) soit bien prise en compte dans les prix affichés par la grande distribution.

Une réunion sur Ecophyto se tient le 12 février à Paris. L’occasion pour le président du syndicat majoritaire de rappeler, au micro de France Info « qu’entre 2009 et aujourd’hui, le tonnage de produits CMR 1* est passé de 5 000 tonnes à 47 tonnes. Or cet indicateur n’apparaît pas au plan français », a -t-il précisé, souhaitant « donner une dynamique » à ce plan aussi bien décrié par les ONG environnementales que par les agriculteurs eux-mêmes.

Le mardi 13 février, une réunion est programmée dans l’après-midi à Matignon avec le Premier ministre. « Si les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances au moment du Salon de l'Agriculture, on reviendra », a-t-il conclu.

Christophe Soulard

(*) Certains produits phytopharmaceutiques sont classés "Cancérogènes, Mutagènes et toxiques pour la Reproduction" (CMR) en première catégorie. D’autres le sont en 2e catégorie (CMR 2).