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Evènement

La foire aux béliers doit faire sa place

La troisième édition de la foire aux béliers de Crest a connu un léger recul de fréquentation.
La foire aux béliers  doit faire sa place

La foire aux béliers qui s'est tenue pour la troisième fois à Crest, jeudi 4 février, n'a pas connu autant de succès que l'an dernier. On dénombrait un peu moins d'éleveurs qu'en 2015 et une vingtaine de reproducteurs en moins. Peut-être à cause de la fièvre catarrhale ovine. Elle est la cause en effet de la non-participation des éleveurs de Paca : les départements des Alpes-de-Haute-Provence, des Alpes Maritimes et du Var sont indemnes et leurs bêtes ne peuvent en sortir à moins d'être vaccinées (ce n'est pas le cas) ; ainsi que l'a expliqué François Monge, le président de la FDO (fédération départementale ovine). Peut-être aussi en raison du malaise général qui touche en particulier les éleveurs, comme l'a avancé Bernard Magnon, d'Autichamp, vice-président de la fédération. « Les contraintes administratives, ajoutées à la prédation démotivent... On est un peu à un tournant », a-t-il noté, avant d'ajouter : « Le nombre d'éleveurs diminue, particulièrement ici, mais pas forcément le nombre de têtes puisque les troupeaux ont tendance à grossir ».

Davantage de races bouchères

Les races bouchères (charollais, suffolk en particulier) étaient bien représentées, les races rustiques (mérinos, préalpes-du-sud...) un peu moins, comme c'est le cas dans les élevages. « Pour les Préalpes, c'est de plus en plus difficile , a expliqué Nathalie Groulard, l'animatrice de la FDO. Il y a de moins en moins d'éleveurs de cette race. Donc de moins en moins de souches différentes, ce qui pose problème au niveau de la consanguinité. Pourtant elles sont indispensables pour le cheptel souche. » Et François Monge a constaté : « Les races bouchères attirent plus car elles sont sources de davantage de revenus en raison de leur poids supérieur ».
Favoriser l'activité
Au moment de l'inauguration, François Monge a remercié la mairie de Crest, représentée par Béatrice Rey, pour la mise à disposition du bâtiment. « J'espère que cette foire ne déclinera pas. Ìl est important de favoriser l'activité pour les sélectionneurs et les éleveurs », a-t-il déclaré. « On vous accompagnera dans la mesure de nos moyens, a répondu l'adjointe au député-maire Hervé Mariton. Vous montrez une passion pour votre métier, sans elle ça ne pourrait durer. » Quant au sous-préfet de Die, Clara Thomas, elle a une nouvelle fois déclaré : « On connaît vos difficultés, l'Etat est là et je suis prête à vous accompagner. N'oubliez pas vos tirs de défense. Vous êtes des vecteurs de communication, parlez-en ». 

Elisabeth Voreppe

 

Rencontre / Pour Jean Ginot, sélectionneur, il faudrait attirer davantage les acheteurs à la foire aux béliers de Crest.

La passion de la sélection

Pour Jean Ginot, éleveur d'ovins charollais à Saint-Antoine-l'Abbaye (38) et sélectionneur de l’Upra, la relative désaffection de la foire aux béliers de Crest tient à l'insuffisance de communication en direction des acheteurs. « Je pense qu'il aurait fallu développer les ventes sur quatre ou cinq ans pour ne pas décourager les éleveurs et les organismes de sélection qui viennent de loin (de Saône-et-Loire par exemple). Il faut que la foire se fasse un nom », estime-t-il.
Il a participé volontiers à cette manifestation qu'il fréquente depuis la première édition, expliquant le grand plaisir qui est le sien à être sélectionneur. Eleveur depuis 1990, il a choisi d'être sélectionneur dans les années 2000. Il possède un troupeau de 200 mères et vend 90 % de ses moutons en reproducteurs (mâles et femelles) « J'y trouve un grand intérêt. Je travaille ma génétique, c'est passionnant. J'ai aussi des noyers et des poules pondeuses. La reproduction, c'est le moins rémunérateur mais le plus intéressant. On maîtrise tout. » Il a déjà obtenu deux prix au salon de l'agriculture à Paris. « J'espère bien le “racler” cette année », conclut-il. 
E. V.