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Marché aux bestiaux

La garantie de paiements : une petite révolution pour le négoce

Le foirail de la Chambière à Bourg-en-Bresse (Ain) devient le premier marché de gré à gré sécurisé de France.

La garantie de paiements : une petite révolution  pour le négoce

Chaque mardi matin, près de 1 900 animaux (en moyenne) sont acheminés au foirail de la Chambière, premier marché aux bestiaux de France. Dès 8 heures, les acheteurs autorisés, munis d'un carnet d'achat du marché, débutent les transactions...

Gilles Rousseau, président de la Fédération française des marchés de bétail vif (FMBV).
Depuis mai dernier, le foirail de la Chambière applique la garantie des paiements. L'idée, lancée lors du congrès de la FMBV (Fédération française des marchés de bétail vif) en 2012, est devenue réalité. Les opérateurs conservent la facilité et la rapidité de la vente de gré à gré mais bénéficient désormais de garanties. Le principe : les vendeurs amènent leurs animaux, les installent et les vendent comme auparavant. Les acheteurs, quant à eux, doivent aujourd'hui présenter des garanties bancaires suffisantes afin d'être autorisés à acheter. A l'aide d'un carnet édité par le marché, chaque opérateur doit enregistrer ses transactions auprès du personnel du foirail. Un système sans faille, sécurisé et rassurant puisque le marché assure les paiements aux vendeurs à échéance de six jours et ne facture aux acheteurs qu'à vingt jours. Exit les risques d'impayés car le marché supporte l'avance de fonds et gère la facturation.

Un dispositif efficace et transparent

Une petite révolution dans le monde du négoce, qui vise à stopper la baisse régulière des apports sur les marchés de gré à gré, tout en développant les services apportés aux éleveurs et aux opérateurs. « En 2014, nous étions sur une fin de cycle du foirail. Une période pénible et douloureuse à cause de la FCO. La seule solution pour sortir d'une situation de crise est d'en sortir par le haut. Grâce à la mise en place de cette garantie de paiements, nous avons pu réaligner les planètes et redresser la barre », a souligné Paul Dresin, son président, lors d'une démonstration du logiciel de gestion organisée, le 24 octobre en présence d'acteurs majeurs de la filière, dont Gilles Rousseau, président de la FMBV, et Alain Comte, président du syndicat des commerçants en bestiaux de l'Ain, d'élus et de représentants de l'administration (DDPP et DGAL). Ce logiciel de gestion du marché, appelé « GMB – gestion d'un marché aux bestiaux », se présente comme un système simple, intuitif et transparent. « Le projet a été soutenu dès le départ par la direction générale de l'alimentation, convaincue de l'avancée technologique d'un tel système. Le dispositif renforce la gestion et la traçabilité des animaux. La garantie sanitaire est la garantie élémentaire d'un commerce serein », a indiqué le représentant de la DGAL, M. Primont. Ce nouveau fonctionnement présente donc un triple intérêt : le rapport qualité/prix de la garantie de paiement, la simplification administrative et financière (un seul décompte pour les ventes et une seule facture pour les achats par semaine, une seule opération bancaire dématérialisée), ainsi que des délais de paiement optimisés. Le logiciel, dont les coûts ont été mutualisés, se veut un outil d'avenir pour les autres marchés de France. 
Patricia Flochon

 

La FMBV  

La fédération française des marchés de bétail vif (FMBV) compte 49 marchés adhérents pour 1 180 000 têtes de bétail en 2016 (186 000 gros bovins boucherie, 300 000 broutards, 130 000 gros bovins maigres, 275 000 petits veaux et le même nombre d’ovins, 20 000 caprins et équins). Avec 91 000 têtes enregistrées en 2016, Bourg-en-Bresse reste sur le haut du podium.