Accès au contenu
Assemblée générale

« La MSA doit rester une maison humaine, ancrée et solidaire »

Avec émotion, le 19 juin à Valence, Henry Jouve, président de la MSA Ardèche-Drôme-Loire, a présenté son dernier rapport moral, entre bilan combatif et transmission engagée.

« La MSA doit rester une maison humaine, ancrée et solidaire »
©CL-AD26
« Je tourne une page… mais je ne ferme pas complètement le livre, je resterai engagé », a déclaré Henry Jouve.

Après plus de vingt années d’engagement, le président de la MSA Ardèche-Drôme-Loire a livré son dernier rapport moral, mêlant émotion, lucidité et volonté de transmission. Une prise de parole marquée par la fierté du chemin parcouru et la conscience des défis à venir.

Revenant sur les grandes étapes de son mandat, il a rappelé la fusion des caisses départementales en 2010, perçue à l’époque comme un pari risqué mais devenue une réussite collective. La création d'un nouveau siège à Privas symbolise aussi cette ambition partagée : offrir un lieu fonctionnel et ouvert, reflet d’une MSA enracinée dans ses territoires.

« Pas de grands discours mais des actes »

Dans son intervention, Henry Jouve a largement évoqué l’année 2024 secouée par la colère paysanne. « Le fracas des tracteurs a exprimé un ras-le-bol profond », a-t-il dit, pointant la surcharge administrative (« toujours plus de normes, toujours moins de reconnaissance »), la concurrence déloyale et le « regard injuste porté sur le métier à travers l’agri-bashing ». Dans ce climat tendu, la MSA est restée présente, discrète parfois mais utile toujours, a-t-il souligné. « Pas de grands discours mais des actes », a-t-il ajouté en évoquant le soutien psychologique, les reports de cotisations et toutes les autres formes d'accompagnement face aux crises sanitaires et climatiques… « Cela illustre pleinement notre rôle de soutien de proximité », a-t-il fait remarquer.

Autre chantier majeur : la prévention du mal-être agricole. « Nous avons redoublé d'efforts pour prévenir les situations de rupture. Notre réseau des Sentinelles, désormais fort de plus de 408 personnes, témoigne d’une mobilisation inédite », a-t-il indiqué. Des journées départementales ont permis de renforcer ce dispositif jugé essentiel, en lien avec les élus, les partenaires locaux et l’État.

« Les années à venir seront exigeantes »

Henry Jouve n’a pas éludé les inégalités persistantes : retraites agricoles trop faibles, difficultés d’accès aux soins dans les zones isolées, fracture numérique… Mais il a aussi salué des actions concrètes, comme la journée santé des femmes à Nyons, « emblématique d’une MSA attentive à tous ses adhérents ».

En passant le relais, Henry Jouve a exprimé sa confiance en l’avenir et annoncé avec enthousiasme l’accueil des Journées nationales de la MSA à l’automne 2026. « Une reconnaissance pour la caisse et ses équipes. »

Cependant, « les années à venir seront exigeantes, a-t-il prévenu. […] La MSA se doit donc plus que jamais, de renforcer sa posture de soutien, non seulement face aux urgences mais aussi pour accompagner nos adhérents dans la prévention, la résilience et l'adaptation aux nouveaux défis ». Et d'ajouter : « Je pars sans regret, mais avec le souhait que cette maison reste humaine, ancrée et solidaire », a-t-il confié, avant de citer le philosophe André Comte-Sponville : « Le bonheur n'est pas dans l'avoir, ni dans l'être, mais dans le faire ». 

Sans tirer un trait sur son engagement, Henry Jouve a tenu à transmettre un message fort : rester fidèle à l’humain, au terrain et à l’esprit mutualiste. Après avoir remercié chaleureusement toutes celles et ceux qui ont œuvré à ses côtés, c’est debout que la salle l’a longuement ovationné.

Christophe Ledoux