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Ovins

La Pac, le loup... mobilisent la FDO

En 2016, la fédération départementale ovine (FDO) de la Drôme a œuvré pour défendre et accompagner les éleveurs. Elle a agit dans plusieurs domaines, dont la prédation et la politique agricole commune (Pac).
La Pac, le loup... mobilisent la FDO

A l'assemblée générale de la FDO, le 14 février à Crest, son co-président Nicolas Peccoz a qualifié 2016 « d'année syndicale classique : la Pac, le loup... ». La prédation, un sujet qui revient dans la plupart des réunions de la FDO depuis 25 ans, a regretté Bernard Magnon, vice-président. Et le bilan empire. En 2016 dans la Drôme, 128 attaques ont été enregistrées (contre 78 en 2015, soit + 64 %) et 403 animaux indemnisés (206 en 2015, donc le double). S'ajoutent 124 bêtes disparues. Des tirs de prélèvement ont été autorisés sur les secteurs de Lus-la-Croix-Haute, Val de Quint et Brette-Volvent. Deux loups ont ainsi été abattus à Volvent et un autre, sur arrêté de tirs de défense, en limite de Bouvante/La-Chapelle-en-Vercors. En tout, quatre ont été prélevés depuis deux ans.

Révision du cercle 1

A la tribune de l'assemblée (de gauche à droite) : Nicolas Peccoz, Frédéric Gontard, Sébastien Rigaud (respectivement co-président, administrateur et trésorier de la FDO), Bertrand Toulouse (directeur de la DDPP).

Pour le loup encore, une demande de révision du zonage des cercles 1 et 2 a été adressée à la DDT en janvier 2016. Mais aucune réunion de concertation n'a été organisée. Dominique Chatillon, chef du service agricole de la DDT, a signalé qu'un projet d'arrêté prévoit l'entrée dans le cercle 1 de trois nouvelles communes : Oriol-en-Royans, Saint-Martin-le-Colonel et Saint Andéol. Et peut-être aussi Saillans. L'arrêté sera publié lorsque l'ONCFS(1) aura rendu la conclusion de son expertise pour cette dernière commune. Pour Didier Beynet, tout le Diois devrait faire partie du cercle 1.
La commission examinant les dossiers litigieux d'attaques de loups (décidant d'attribuer ou non une indemnisation), elle, n'a pas été réunie en 2016. « Nous avons été en priorité mobilisés sur la Pac et les paiements, a expliqué Dominique Chatillon. S'il y a une demande, un vrai enjeu, on organisera une commission cette année. »

Chiens de protection

 La DDT met à disposition des panneaux (trois types) pour informer les promeneurs traversant des zones pastorales sur la conduite à tenir vis-à-vis des chiens de protection.  La DDT met à disposition des panneaux (trois types) pour informer les promeneurs traversant des zones pastorales sur la conduite à tenir vis-à-vis des chiens de protection.  La DDT met à disposition des panneaux (trois types) pour informer les promeneurs traversant des zones pastorales sur la conduite à tenir vis-à-vis des chiens de protection.

La FDO s'est également investie sur les problématiques de conflits d'usages pastoraux et de promeneurs mordus par des chiens de protection des troupeaux : défense d'éleveurs, réunions de concertation et de travail avec des acteurs du tourisme... Au sujet des plaintes suite à morsures de chiens, Yves Feydy a indiqué avoir demandé aux parlementaires de sa circonscription de se saisir de ce problème afin que les éleveurs soient dépénalisés. Car « cela ne dépend pas de la convention de Berne, c'est du franco-français ». Technicienne à l'Adem(2), Dominique Narboux a signalé un travail (en cours) des services pastoraux du massif des Alpes avec une juriste sur le multi-usage des espaces pastoraux et la responsabilité des éleveurs. A savoir, une plainte à la gendarmerie pour morsure par un chien est traitée au niveau pénal. Une personne mordue peut, si elle est compréhensive, seulement demander des dommages et intérêts, au lieu de porter plainte. « Cela fait une grande différence, pour vous éleveurs », a confié Dominique Narboux. Maires des communes concernées, gestionnaires d'alpages... seront informés sur cette possibilité.

Tracasseries, retard dans les aides

Côté Pac, Nicolas Peccoz a déploré la lenteur du système et, du coup, les retards de paiement des aides. « Cela fragilise des trésoreries déjà bien basses. » La FDO a fait remonter auprès de la DDT et de l'ASP(3) les difficultés rencontrées par les éleveurs pour les déclarations et lors des contrôles. Parmi les points abordés, les visites dites « rapides » de l'ASP, destinées à vérifier si les prorata déclarés des surfaces peu productives (bois, landes et parcours) étaient corrects. La profession avait demandé qu'elles soient pédagogiques. Or, « elles ont donné lieu à des sanctions, qui peuvent être catastrophiques sur certaines exploitations », a remarqué Frédéric Gontard, administrateur de la FDO. « Pour Bruxelles, elles ne peuvent être complètement pédagogiques. Par contre, le régime de sanctions 2015 a été allégé », a répondu Dominique Chatillon, lorsqu'elle a fait le point sur les chantiers Pac de la DDT relatifs aux campagnes 2015, 2016 et 2017 ainsi que sur les paiements des aides. Concernant les prorata, suite aux visites, de gros écarts ont été constatés. 28 contre-visites ont été sollicitées. Elles devraient se faire à partir de fin mars.

Annie Laurie

(1) Adem : association départementale d'économie montagnarde.
(2) ASP : agence de services et de paiements.

 

Parmi les autres sujets

Cours de l'agneau
Au premier semestre 2016, le cours de l'agneau n'a pas dépassé la moyenne des cinq dernières années. La fin de l'année a été plus favorable. Mais début 2017 est « catastrophique » en raison de l'arrivée en masse d'agneaux aveyronnais et britanniques sur le marché mais aussi d'une forte dépréciation de la livre sterling qui rend la production française bien moins compétitive.
Sanitaire
La FCO est un sujet sanitaire peu préoccupant dans le département (peu de symptômes, pas d'avortements), a dit le directeur de la DDPP(1), Bertrand Toulouse. Il a cependant rappelé que des vaccins sont disponibles (gratuits jusqu'au 30 juin). Le statut sanitaire étant satisfaisant, la brucellose est à présent dépistée tous les cinq ans, sauf dans les cheptels transhumants collectivement. 2017 verra le déploiement de la visite sanitaire des petits ruminants. Ainsi, chaque année, la moitié des cheptels drômois aura la visite d'un vétérinaire sanitaire.
Plan ovin Drôme
Un plan ovin départemental(2) animé par la FDO, bâti avec la chambre d'agriculture et le Département a été mis en place en 2016. Il vise notamment à améliorer la productivité des cheptels. Des diagnostics de situation (gratuits) sont proposés aux éleveurs et du petit matériel de bergerie est subventionnable. Nathalie Groulard, animatrice de la FDO, a dressé un bilan positif de ce plan qui « devrait être reconduit à l'identique en 2017 » : 50 éleveurs ont contacté les techniciens, 21 diagnostics ont été réalisés et l'enveloppe dédiée aux investissements a été consommée en quasi-totalité.
Fermes de références
Six fermes de références sont suivies en ovins pour l'année 2016. Elles entrent dans le cadre d'un réseau porté par l'institut de l'élevage. Il s'agit de l'EARL de la Côte Belle (Montclar-sur-Gervanne), du Gaec du Savel (Gigors-et-Lozeron), du Gaec des Cimes (Rimon-et-Savel), de l'EARL le Théron (La Roche-sur-le-Buis), du Gaec Guilhot à Miscon et du Gaec de la Grange Neuve (Saint-Nazaire-le-Desert). Maeva Anthème, conseillère ovins et pastoralisme à la chambre d'agriculture, a présenté leurs caractéristiques.
A.L.
(1) DDPP : direction départementale de la protection des populations.
(2) Plan ovin départemental : voir présentation en pages 2 et 3 de L'Agriculture Drômoise du 14 juillet 2016 ou sur www.agriculture-dromoise.fr

 

La quatrième foire aux béliers

L'assemblée générale de la FDO (le matin) a été suivie (l'après-midi) par la quatrième foire aux béliers reproducteurs de Crest. Etaient représentées des races à viande, à petits effectifs, rustiques. 92 béliers étaient ainsi rassemblés, de races île de france, charollais, hampshire, berrichon du cher, mérinos précoces, mérinos d'arles, mourérous, préalpes du sud. Et 20 ont changé de propriétaire.
En plus des animaux à la vente, les partenaires de la filière étaient présents pour informer les éleveurs sur la gestion du sanitaire, de l'alimentation et communiquer sur les signes officiels de qualité.