La polyvalence, un atout de Valsoleil
« Un chiffre d'affaires total stable qui reflète la polyvalence de l'activité de la coopérative », tel est le constat fait par le directeur de Valsoleil, Christophe Pelletier, en assemblée générale le 12 février à Charpey. Au cours de son exercice 2017-2018 (clos le 30 septembre dernier), ce chiffre s'est en effet élevé à 91 millions d'euros (M€), comme le précédent. La part des ventes en agrofournitures est de 39 % et celle des apports des adhérents de 61 %. Le résultat de l'exercice, lui, est de 544 000 €.
Un record en agrofournitures
Plus en détails, la section agrofournitures a dépassé la barre des 35 M€ (+ 2 %) pour la première fois, a dit son responsable, Thierry Maingourd. Les ventes d'engrais, en tête dans cette section (32 %), ont progressé de 5 % en volume et 7 en valeur. Explications données : grâce à de bonnes performances à l'achat, la coopérative a pu proposer une offre technique et commerciale pertinente et les cours relativement bas des matières premières ont incité les agriculteurs à rattraper des retards de fertilisation des années précédentes. L'aliment du bétail a suivi la même tendance (+ 8 % en valeur), du fait de faibles réserves fourragères. En vente de semences, Valsoleil a assisté à une bascule des cultures de printemps (maïs, tournesol) vers celles d'automne (en particulier le blé dur), à cause surtout des cours et des économies en irrigation. La vente de produits phytosanitaires (8,2 M€) a aussi reculé (- 2 %), du fait du climat et d'une demande s'orientant vers des solutions alternatives. Pour les autres agrofournitures, « l'activité a encore été soutenue ».
Fruits, légumes, semences
La section fruits et légumes a réalisé un chiffre d'affaires de 7,3 M€, a indiqué son responsable, Guillaume Caël. En noix, la récolte a été belle et la campagne assez dynamique. Celle en cours sera plus délicate (quantité et qualité inférieures et marché compliqué). En abricots, gel, grêle et pluies ont fortement réduit les apports en volume et qualité. Comme autres fruits sont produites des cerises, pêches, poires, prunes. En tomates industrie, la campagne a été mauvaise (printemps froid et pluvieux, attaques de mildiou). L'activité semence (4,1 M€), elle, regroupe uniquement la production (oléagineux, maïs, céréales, fourragères, pois chiches et bulbes) pour le compte de l'union Top Semence.
Les volailles dominent
Les productions avicoles ont représenté 47,5 % du chiffre d'affaires de Valsoleil : 28,8 M€ en volailles de chair (31 %) et 15 en ponte (16,5 %). La production des premières poursuit sa progression (+ 6 %) du fait de la construction de nouveaux bâtiments, a précisé le responsable de cette section, Julien Chantepy. En ponte, elle devrait s'accroître dès 2020, des bâtiments étant en cours de construction. Quant au centre de conditionnement d'œufs construit à Montéléger (5,5 M€ au 30 septembre 2018, hors terrain), il n'a pas eu d'impact significatif sur 2017-2018 car il était encore en cours d'installation à la fin de l'exercice. « Il est en phase de lancement mais va monter en puissance », a signalé le directeur. Par contre, la production de lapins ayant atteint un niveau bas (0,6 M€), une restructuration est envisagée.
Enfin, le secteur grand public a progressé, « c'est une belle performance dans ce secteur-là », a commenté Béatrice Fiorese, responsable administratif et financier. Mais « on a été assez chahutés sur le résultat et la partie marge » du fait de la concurrence. « Les coopératives appartiennent à des agriculteurs, a souligné à cette assemblée le président de Valsoleil, Christian Veyrier. Notre engagement, c'est d'améliorer le revenu des adhérents. Nous essayons d'y parvenir tout au long de l'année. »
Annie Laurie
Phytos chimiques / La séparation du conseil et de la vente des produits phytosanitaires chimiques préoccupe les responsables de Valsoleil, qui se mobilisent aussi sur les solutions alternatives.Conseil et vente : « dans le flou »
La séparation du conseil et de la vente des produits phytosanitaires chimiques devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2021. « Ce dossier nous préoccupe beaucoup, a confié le président de Valsoleil, Christian Veyrier, en assemblée générale. La dernière mouture de l'ordonnance n'est pas encore connue. » Le projet d'ordonnance organisant cette séparation est soumis à consultation publique jusqu'au 24 février. Et l'ordonnance devrait être publiée avant fin avril. « Elle en est à sa quatrième version, a expliqué Thierry Maingourd, responsable de la section agrofournitures de la coopérative. Valsoleil devra choisir entre le conseil et la vente, trouver des solutions. Mais, aujourd'hui, on est vraiment dans le flou. »A ce sujet, Christine Marion a délivré un message de la députée Célia de Lavergne, dont elle est attachée parlementaire : « Elle tient vous dire que l'objectif de la loi n'est pas d'aller à la perte des coopératives. Et elle est prête à vous accompagner si des points doivent être revus, affinés, précisés ».Alternatives
Valsoleil se penche sur les méthodes alternatives aux produits phytosanitaires chimiques tels que bio-contrôle, désherbage mécanique... Mais aussi les outils d'aide à la décision pour guider les agriculteurs dans les stratégies de traitement. Et les robots, domaine dont est chargé Simon Cornut, technico-commercial et technicien au sein de la coopérative. Pour les robots désherbeurs, « la technologie devient performante et la rentabilité de l'investissement s'améliore », a-t-il observé. « Ils peuvent être un élément de réponse », ont noté le directeur et le président de la coopérative. Mais « des solutions financières sont à trouver pour les rendre plus abordables » : aides, mutualisation ? Des robots, Valsoleil en propose depuis l'an passé et, selon son directeur, des ventes sont en cours de concrétisation.
A. L.
