La promotion de la viande de chèvre se poursuit

«En 2016, nous avons observé un redressement, la filière lait a évolué favorablement mais il y a eu pas ou peu d'installations, a déclaré Christian Nagearaffe, président du syndicat caprin de la Drôme, en assemblée générale le 22 mars à la MFR de Divajeu. Notre mission est avant tout de répondre à vos besoins », a-t-il rappelé aux adhérents.
Elina Harinck, coordinatrice, chargée de développement filière, a parlé d'abord de la vie du syndicat et, notamment, des missions de Valérie Béroulle, qui conseille et suit les éleveurs caprins et les porteurs de projet sur des thèmes tels que la réglementation fermière. 61 éleveurs ont été accompagnés dans leurs questionnements. Le Syndicat a réalisé 43 appuis techniques avec un déplacement sur le terrain, en particulier pour la mise en place et la mise à jour du guide des bonnes pratiques d'hygiène (GBPH). Christian Nagearaffe a insisté sur ce point : « C'est une exigence règlementaire, dites-le à vos collègues qui n'ont pas encore fait le nécessaire ». Les plans des fromageries, la diversification fromagère, les accidents sanitaires sont parmi les autres domaines concernés par ces accompagnements. « N'hésitez pas à nous solliciter, par exemple sur les rations » a noté Elina Harinck.
Le syndicat caprin s'est félicité de la fréquentation de son site internet et page Facebook, ainsi que du nombre des participants aux formations (une soixantaine d'éleveurs). Des témoignages ont été donnés, sur la thématique « yaourts et desserts lactés » notamment. Ou encore « pâte molle, pâte pressée », session réalisée avec un support vidéo. « Il va falloir qu'on s'empare des outils de ce type qui nous permettent aussi de communiquer avec le public », a souligné le président, avant d'évoquer ensuite longuement les filières chevreau et viande de chèvre.
Une race à viande spécifique
Pour cette dernière, il a expliqué : « Le Pida(1) est terminé mais nous continuons à travailler. Le Département nous accompagne toujours. Le syndicat sensibilise les éleveurs avec la découverte de plats cuisinés, de charcuterie... ». Cinq exploitants ont ainsi été accompagnés dans leur démarche de valorisation de viande, en particulier par des croisements avec des chèvres de race Boer. Les témoignages apportés lors de cette réunion indiquent, qu'outre leur morphologie proche de l'agneau et leur tempérament plus doux, les chevreaux ont une viande tendre et appréciée. L'objectif, ainsi que l'a expliqué le président, est d'obtenir des boucs en race pure pour les chevreaux de boucherie. « Nous souhaitons que cette race soit développée dans la Drôme, à part du troupeau laitier, pour assurer une plus-value aux exploitations, a expliqué Christian Nagearaffe. C'est une façon de vous diversifier sans avoir de gros investissements à faire. »
Les actions de promotion des viandes de chevreau et d'agneau ont été citées, notamment la démonstration et dégustation d'un tajine au Salon de l'agriculture. Le partenariat avec le FiBL(2), qui possède une antenne à la MFR depuis janvier, a été évoqué. Sa responsable, Florence Arsoneau, a présenté le travail qu'elle poursuit à Divajeu, en particulier sur le parasitisme sous la forme d'un essai avec des feuilles de chêne et de noyer. Il a été question enfin du forum entre éleveurs portant sur leurs pratiques en phyto-aromathérapie, en élevage caprin mais aussi ovin et bovin.
Elisabeth Voreppe
(1) Pida : programme intégré de développement agricole.
(2) Fibl : institut helvétique de recherche en agriculture biologique.
Fédération nationale des éleveurs de chèvre (Fnec) /
Intermédiaire entre éleveurs caprins et pouvoirs publics
Franck Moreau, vice-président de la Fnec, éleveur dans le Cher et président de la section caprin d’Interbev*, a pris la parole à plusieurs reprises durant l’assemblée. « Le niveau national - qui concerne plutôt les questions de masse - et le niveau régional - qui s’intéresse à la valorisation des animaux au travers des circuits courts - ne s’opposent pas » a-t-il déclaré.Lors d’un échange sur l’abattage, il a affirmé qu'« il est important de garder les abattoirs prestataires. Pour l’abattage à la ferme, il va falloir attendre dix ans ! »
Franck Moreau a aussi présenté les missions de la Fnec dans tous les secteurs. Parmi celles-ci, on peut citer les négociations des accords interprofessionnels sur le paiement du lait ou les travaux sur la contractualisation caprine et l’organisation des producteurs. Pour les fermiers : le suivi de la réglementation (notamment l’étiquetage nutritionnel), les inspections et la transparence des contrôles mais aussi la suivi du GBPH fermier et la transition vers le GBPH européen ou encore la formation des techniciens produits laitiers fermiers. Et pour la viande caprine (dans le cadre de la commission viande) : la modification du code des usages de la charcuterie ou la négociation des tarifs d’équarrissage caprin. Aujourd'hui, la Fnec rassemble 45 structures parmi lesquelles le syndicat caprin de la Drôme.
* Interbev : interprofession bétail et viande.
