La pyrale, un ravageur à prendre au sérieux

La pyrale Ostrinia nubilanis est un papillon qui pond ses œufs sur la face inférieure des feuilles de maïs en début d'été. La larve issue de l'œuf se déplace vers la tige dans laquelle elle creuse des galeries qui fragilisent la plante et perturbent son fonctionnement. La larve peut aussi s'installer dans les épis, au niveau des grains ou du pédoncule. En fin de cycle, elle migre vers le bas de la tige où elle passe l'hiver en diapause.
Rendement et qualité dégradés
Les dégâts occasionnés sont de plusieurs natures : perte de rendement plante entière et grains par défaut d'alimentation de la plante (et notamment par la baisse du poids de mille grains), perte de valeur alimentaire par défaut de remplissage du grain (teneur en amidon) et baisse de qualité de la partie « tige + feuilles », perte de rendement par casse de tige ou de pédoncule, risque d'installation des fusarium sur les grains, et donc risque de production de mycotoxines.
En maïs fourrage, la nuisibilité peut être significative. Les premiers essais font ressortir une perte de rendement de 0,7 t MS/ha en moyenne dans des parcelles ayant entre 10 et 50 % de plantes présentant un symptôme de présence de pyrale avant la récolte (5 essais Arvalis en Bretagne 2015-2017).
En maïs grain, la perte estimée est de 7 % du rendement par larve par galerie. La campagne 2017 s'est caractérisée par une forte pression de la pyrale. Le ravageur est également très présent cette année. Le pic de vol de la 1ère génération est passé dans les zones de plaine. Il faut maintenant attendre l'émergence de la deuxième génération pour envisager des interventions. Le Bulletin de santé du végétal (BSV), disponible en ligne, fait état des observations de ravageurs sur le territoire chaque semaine.
La lutte commence sitôt la récolte
Les producteurs qui se savent concernés en 2018 ont déjà organisé leur stratégie de protection pour ce début d'été. Pour les autres, le suivi des BSV et les comptages de larves en veille de récolte permettront de mieux définir les zones à risque qui nécessiteront une lutte sitôt la récolte (fourrage ou grain) 2018. Les méthodes de lutte sont agronomiques, biologiques et chimiques. Le broyage des cannes et des bases de plantes juste après la récolte et l'enfouissement des résidus sont les premières mesures à mettre en place. Cette pratique permet de diminuer significativement la population de larves à l'entrée de l'hiver. Cette mesure prophylactique est nécessaire dans toutes les régions où la pyrale est présente, pour freiner son développement. Ensuite, dans le cas d'une lutte biologique avec des trichogrammes, prévoir dès le début du printemps la commande de ces micro-hyménoptères prédateurs de la pyrale. Concernant la lutte chimique, comme pour la lutte biologique, l'efficacité du traitement est liée au bon stade d'application : au début du vol des papillons pour le dépôt des trichogrammes, au pic de vol des papillons pour les solutions insecticides chimiques. La lecture des BSV permettra une application au bon moment.
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