La qualité des maïs fourrage très hétérogène

La qualité du maïs fourrage est analysée à travers les données de composition et de valeurs nutritives de la récolte 2016 obtenues auprès des organismes : MiXscience avec Sanders, Laboratoire Cesar, Germ-Services, Élevage conseil Loire Anjou, Groupe Oxygen, Ocelia, Néalia, DFP Nutraliance, Bretagne conseil Élevage Ouest, Clasel, Eilyps, Optival, Union laitière de la Meuse, chambre d'agriculture régionale Centre Val de Loire, chambre d'agriculture de l'Oise.
Au total, l'analyse porte sur 5 137 échantillons France entière, dont 1 298 proviennent de la zone Nord-Ouest (frange côtière Nord Ouest, moins touchée par le stress hydrique).
L'exploitation de cette base de données a permis de mener une étude spatiale complète, dont les moyennes par zone sont reprises dans le tableau. Les résultats France entière des deux années précédentes sont indiqués à titre indicatif, les provenances des échantillons étant différentes.
À partir des données météorologiques, les quatre zones définies pour synthétiser les résultats de composition et valeurs alimentaires des maïs fourrages de la récolte 2016 sont : zones
Nord-Ouest, Est, Sec et Stress + Zone Nord-Ouest : une bonne année
Les teneurs en MS moyennes à la récolte ont été moins élevées sur cette frange côtière Nord-Ouest où la médiane se situe à 33,7 % MS contre 35,2 % pour les trois autres zones. La teneur en amidon médiane est de 32,9 % avec une variabilité (soit deux écart-type) de 8,2 points contre 13,6 à l'échelle de la France. Sur cette zone, la composition chimique des maïs est assez proche de celle observée en 2014. Les maïs 2016 se démarquent de 2015 notamment sur la digestibilité des tiges et feuilles (dMOna) qui était historiquement élevée l'an passé. Par conséquent, les valeurs énergétiques estimées sont bonnes (0,91 UFL/kgMS) mais restent inférieures de 0,02 UFL/kg MS à 2015. L'encombrement est aussi plus élevé de 0,02 UEL/kgMS par rapport à 2015. Les teneurs en MAT observées, nettement moins élevées que l'année dernière, ont fait chuter les valeurs PDI des maïs 2016 de 7 g PDIN par rapport à 2015.
Pour cette zone, la qualité des maïs fourrage est donc bonne, avec une valeur énergétique soutenue par un bon équilibre « amidon » - « digestibilité tiges-feuilles ».
Zone « sec » et « stress ++ » : peu à très peu d'amidon
Dans les régions de l'Ouest (Pays de la Loire, Sud Bretagne) fortement touchées par le stress hydrique, certaines récoltes ont été faites courant août sur des plantes partiellement vertes dont le dessèchement s'accélérait. Dans ces conditions, les rendements ont été pénalisés par un faible développement de l'appareil végétatif et surtout par un remplissage incomplet des grains. La teneur en MS à la récolte est en moyenne de 35 % avec une variabilité importante : seulement 50 % des échantillons relevés entre 32,1 % et 38,1 %.
Les teneurs en amidon sont très variables avec de nombreux silos à moins de 15 % d'amidon (25 % des échantillons ont présenté moins de 26,7 % d'amidon pour les zones « sec » et moins de 22,2 % pour la zone « stress ++ »). Pour des teneurs en amidon inférieures à 15 %, les teneurs en glucides solubles relevées vont de 10 à 25 %. A la récolte, la digestibilité des tiges et feuilles est restée très élevée, ce qui a permis de conserver une très bonne valeur énergétique pour ces maïs « stressés » : 0,91 UFL/kgMS comme sur les autres zones.
Les maïs fortement stressés se caractérisent également par une teneur en MAT aussi élevée qu'en 2015 avec une teneur moyenne à 7,3 %. Les valeurs azotées PDIN et PDIE des maïs sont donc assez élevées avec 45 g/kg MS de PDIN et 69 g/kg MS de PDI.
Alexis Ferrard -
Arvalis-Institut du végétal
Marché des grains / Le cabinet Agritel a présenté le 31 janvier un nouvel indicateur montrant un consensus « plutôt haussier » sur le marché des grains.
Un consensus “ plutôt haussier ” pour 2017
La note de 3,56 sur une échelle de 1 à 5 (de très baissier à très haussier) a été donnée par les 150 congressistes du Paris Grain Day, principalement des collecteurs, traders et industriels d'une quinzaine de pays, reflétant leur vision du marché des matières premières agricoles pour cette année. Si l'impact des fondamentaux sur les prix céréaliers est jugé quasi neutre (note de 2,98) en 2017, il est vu haussier pour les oléagineux (3,79). D'autres « drivers », éléments qui influencent le marché, font pencher la balance dans le même sens : la macroéconomie (3,28), les fonds d'investissement (3,57) et la météo (3,27). « Le cycle de baisse des prix des matières premières agricoles pourrait s'achever avec une légère reprise dans les mois qui viennent », a déclaré le 31 janvier en conférence de presse Pierre Begoc, directeur du Paris Grain Day, résumant le consensus des opérateurs présents à la conférence du 27 janvier. D'ailleurs, les autres commodités ont déjà rebondi en 2016, à la faveur d'un contexte macroéconomique plutôt favorable, ont souligné les analystes d'Agritel.L'appétit des fonds
Les fonds d'investissement ont montré leur appétit pour les grains lors de la publication en janvier du dernier rapport de l'USDA : l'annonce de surfaces en baisse pour le blé et le maïs aux Etats-Unis a été suivie d'un regain d'achats des céréales américaines. Car les fonds considèrent celles-ci comme des produits attractifs sur le long terme, selon la synthèse du Paris Grain Day. « Les fonds regardent la situation des agriculteurs en Europe, aux États-Unis, qui ont des prix inférieurs aux coûts de production en blé et maïs, c'est intenable », a expliqué Sébastien Poncelet, consultant chez Agritel. Les fondamentaux neutres en céréales s'expliquent par des stocks qui freinent la remontée des cours. Abondants en maïs aux États-Unis, en blé aux États-Unis, en Australie et Russie, ils compenseront en partie la baisse des surfaces américaines et la normalisation attendue des rendements après les records de l'an dernier. C'est aussi la domination des origines mer Noire qui frappe. « Les seuls agriculteurs qui continuent de gagner de l'argent se trouvent en mer Noire, peut-être en Roumanie, aussi en Argentine, a relevé le directeur général d'Agritel, Michel Portier. Dans les autres pays, ils souffrent. » Et selon lui, la production céréalière en Ukraine, Russie, Kazakhstan peut encore augmenter dans les années à venir. Si les fondamentaux restent porteurs côté oléagineux, c'est en partie grâce à une huile de palme soutenue par la montée en puissance du biodiesel en Indonésie, selon la synthèse du Paris Grain Day dressée par Agritel. Un soja tiré par la consommation mondiale de tourteaux, notamment en Chine. Les perspectives en colza semblent plus nuancées : les surfaces emblavées se révèlent insuffisantes en France et en Allemagne pour 2017, mais la filière est confrontée à une remise en cause des taux d'incorporation du biodiesel.