Ces dernières années, les contraintes sur les rythmes de travail ont évolué fortement. Un salarié sur trois dit avoir des difficultés à concilier activité professionnelle et vie personnelle. En moyenne, dans une entreprise de 1 000 salariés, les arrêts maladie représentent chaque année 40 équivalents temps plein ! Quant à la perception de l'avenir professionnel et économique, seulement 35 % des TPE peuvent estimer leur chiffre d'affaires à six mois et 36 % des salariés ne se disent pas confiants1. De ce fait, l'engagement au travail faiblit, ce qui a des conséquences pour les entreprises.
Devant pareils constats, rechercher de la performance devient essentiel. Un des outils pour y arriver se nomme la QVT. Autrement dit, la qualité de vie au travail. La QVT désigne et regroupe sous un même intitulé les actions qui permettent de concilier à la fois l'amélioration des conditions de travail pour les salariés et la performance globale des entreprises. « Il s'agit de combiner efficacité économique et sociale, résume Patricia Gillardo, ergonome et psychologue du travail. Notamment lorsque des organisations de travail sont devenues incohérentes. ».

Six champs d'action

Lors du séminaire « Santé sécurité au travail » organisé par la MSA Ardèche-Drôme-Loire à Saulce-sur-Rhône le 22 novembre, Patricia Gillardo a expliqué aux dirigeants, secrétaires de CSHCT2 ou encore référents sécurité d'entreprises présents comment procéder. Un diagnostic préalable s'impose autour de six champs d'action : climat social, santé au travail, compétences et parcours professionnels, contenu du travail, égalité professionnelle, engagement et management. Pour le réaliser, des groupes de travail sont à constituer à tous les niveaux de l'entreprise. « Il s'agit de co-construire le diagnostic et d'identifier les axes QVT prioritaires », a-t-elle expliqué. La phase suivante est celle de l'expérimentation des objectifs de QVT dans le fonctionnement de l'entreprise. Puis d'assurer la pérennité de l'action. La réussite de l'opération repose sur l'implication et l'adhésion. « D'où la nécessité de créer des espaces de discussion avec les salariés, d'inscrire des plans d'actions et de poser des indicateurs », a ajouté Patricia Gillardo.

L'exemple d'une coopérative

Des exemples concrets ont été donnés avec une cave coopérative de 80 salariés qui a réalisé une démarche QVT. Trois axes d'amélioration étaient attendus : une vision globale du processus de production pour tous par une meilleure organisation et connaissance des contraintes de chacun ; une meilleure régulation du travail de chacun ; une structuration interne de l'entreprise qui corresponde aux évolutions des dernières années. A l'issue de la démarche QVT, des objectifs de production ont été revus, l'achat de machines a été concerté, l'isolation thermique des locaux refaite avec une meilleure ventilation... Par ailleurs, l'échange d'informations entre services s'est accru afin d'anticiper des pics de production. Pour structurer la démarche, la coopérative s'est appuyé sur « le jeu de la QVT », qui comprend 32 cartes à positionner sur un plateau divisé en quatre parties.
« La QVT est un outil phare d'accompagnement du changement dans l'entreprise, a souligné Patricia Gillardo. Et, avec le jeu de cartes, c'est un outil adapté aux petites entreprises ». Elle a ajouté : « C'est le temps qui va faire la réussite de la démarche. »

C. L.

(1) Sources OCDE « mesures management santé » 2012.
(2) CSHCT : comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail.

Des kits et des outils facilitant la mise en œuvre d'une démarche QVT sont disponibles sur le site de l'Aract Paca : http://www.actmediterranee.fr/

Manutention manuelle de charges /

Supprimer les risques