La Région à l'écoute des besoins de la filière fruitière

Avec 30 000 hectares et 7 000 exploitations, la filière fruitière d'Auvergne-Rhône-Alpes représente un quart du verger national. Après un hiver doux, les épisodes de gel de février et mars ont considérablement impacté le potentiel des fruits à noyaux, notamment de pêches et d'abricots. Selon les représentants de la filière, c'est une crise majeure sans précédent depuis 1975. Pour connaître précisément la situation et réfléchir à la possibilité d'une intervention de la Région, Emilie Bonnivard, vice-présidente du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, déléguée à l'agriculture, à la forêt, à la ruralité, à la viticulture et aux produits du terroir, a rencontré à sa demande les acteurs de la filière, le 17 mai à Tain-l'Hermitage (au GIE). Lors de cette réunion de travail, à laquelle participait aussi le directeur de la DDT de la Drôme, les membres du Comité stratégique fruits régional présidé par Gilbert Chavas et les représentants de la Chambre régionale d'agriculture, dont son président, ont estimé les pertes globales à environ 50 à 60 % d'une récolte normale en Vallée du Rhône. Le gel a également frappé le plateau ardéchois, la Drôme des collines, la Loire et les coteaux du Lyonnais. Les dégâts pourraient encore s'accentuer du fait des chutes physiologiques. De plus, localement en Drôme et Ardèche, la grêle a accentué les pertes.
Projet stratégique fruits
Ces aléas climatiques vont fragiliser les exploitations arboricoles et leurs structures collectives. Un appui conjoncturel s'avère nécessaire pour passer ce cap. Les membres du Comité stratégique fruits ont également insisté sur l'accompagnement structurel et l'amplification des soutiens à l'investissement. Ainsi, ils ont présenté à Emilie Bonnivard le « projet stratégique fruits », projet formalisé dans un contrat régional d'objectif filière (Crof) signé en novembre 2015. Trois axes le définissent. Le premier concerne le renforcement de la compétitivité (capacité d'investissement, rénovation du verger...). Le second a trait à la sécurisation de la production (prévention des aléas sanitaires et climatiques...). Et le troisième cible la recherche et le développement, autrement dit le financement des stations d'expérimentation (Sefra, Senura...). La rencontre a permis de faire le point sur la mise en place de ce Crof par la nouvelle majorité régionale. Tout en restant dans le cadre du budget de la Région, Emilie Bonnivard a souhaité réfléchir à la manière d'aller plus loin dans l'accompagnement. « C'est important pour moi de vous manifester mon soutien », a-t-elle indiqué. A suivre...