La Région a un plan pour le vin

C'est au Domaine des Combat à Mercurol qu'a été signé, le 31 août, le plan filière vins de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Un budget de 3,4 millions d'euros sur la période 2018-2021 est consacré à ce dispositif élaboré en concertation avec la profession.
Quatre axes
Ce plan régional s'articule autour de quatre axes correspondant aux priorités déterminées par la filière viticole. Le premier d'entre eux cible le développement d'une viticulture compétitive et pérenne : accompagnement d'investissements (matériel de travail du sol, traitement, pour culture en coteaux, protection contre les aléas climatiques, drones en collectif...). Le deuxième vise le développement économique des entreprises : accompagnement dans leur professionnalisation ainsi que la conquête de nouveaux marchés en France et à l'export (salons, conception d'outils de communication, sites internet, études stratégiques...). Le troisième axe est dédié au développement de l'œnotourisme, qui a été défini comme thématique prioritaire au niveau régional : en poursuivant la restructuration de l'offre et la promotion. Enfin, le quatrième a pour objectif de renforcer la notoriété des vins de la région en communiquant collectivement sur l'œnothèque Auvergne-Rhône-Alpes.
Tirer l'économie viticole vers le haut
Avant la signature de ce plan, le vice-président de la Région délégué à l'agriculture, la viticulture et aux produits du terroir, Jean-Pierre Taite, a rappelé « la volonté forte » du président Laurent Wauquiez de soutenir l'agriculture. La viticulture est un « moteur de l'économie » et « un facteur d'identité territoriale » d'Auvergne-Rhône-Alpes, a souligné le conseiller régional Jérémy Thien (vigneron dans le Beaujolais). Il a mis avant le besoin, pour cette filière, d'être performante sur le plan économique, environnemental, de maîtriser ses coûts de production. Aussi, la Région continuera à l'aider dans la protection des vignes contre les aléas climatiques, la valorisation des coteaux, l'innovation (comme les drones pour traiter au plus près de la végétation), l'œnotourisme, à l'export. « L'idée, a dit Jérémy Thien, c'est de tirer toute l'économie viticole régionale vers le haut. »
Une « opportunité »
Pierre Combat, président du Comité vin Auvergne-Rhône-Alpes*, a considéré ce plan comme une « opportunité » pour investir dans du matériel, pérenniser les coteaux « qui sont des vitrines », protéger les vignes contre les aléas climatiques, développer les marchés. Quant à l'œnotourisme, « c'est un très grand sujet, a noté Pierre Combat. Le souhait est de faire d'Auvergne-Rhône-Alpes la première région œnotouristique de France ». Jean-Luc Monteillet, vice-président du Comité vin et du Comité du tourisme Auvergne-Rhône-Alpes, a salué le soutien de la Région, notamment dans l'œnotourisme. Et Jean-Luc Flaugère, qui représentait la chambre régionale d'agriculture Auvergne-Rhône-Alpes (dont il est le premier vice-président), a qualifié ce soutien de « capital ». Il a en outre remercié le conseil régional « d'avoir eu l'intelligence » de s'appuyer sur la chambre régionale d'agriculture et la filière viticole pour élaborer son plan vin.
Annie Laurie
* Comité vin Auvergne-Rhône-Alpes : comité régional rassemblant les organisations de la filière viticole.
Le Domaine des Combat

- 20 hectares de vignes en AOC Crozes-Hermitage (vendangés à la machine), dont 18 de rouge et 2 de blanc, et 12 d'abricotiers en production.
- Une cave achevée juste à temps pour vinifier la récolte 2017. Parmi ses équipements : 11 cuves classiques et 5 coniques en inox (1 500 hectolitres de capacité pour une production théorique de 1 000 hectolitres) avec système de régulation de la température, un petit chais à barriques... Un investissement de 1,2 million d'euros au total, aidé par l'Union européenne.
La filière viticole d'Auvergne-Rhône-Alpes
- 7 500 exploitations professionnelles, dont 5 300 spécialisées.- 50 000 hectares de vignes en production.
- 4 500 caves particulières, 50 caves coopératives et 50 négociants.
- 47 AOP et 16 IGP.
- En moyenne 2,3 millions d'hectolitres de vin et 310 millions de bouteilles.
- 620 millions d'euros de chiffre d'affaires.
- Quatrième production régionale.
- 9 000 emplois directs et 30 000 indirects.