Emmenée par Philippe Meunier, vice-président de la Région délégué aux partenariats internationaux et Alain Marleix, conseiller régional et président de la commission relations internationales et accord agricole, la délégation d’élus régionaux a pu nouer des liens très forts avec ses partenaires marocains. Un contrat commercial a ainsi été signé entre les éleveurs de la région de Rabat-Salé-Kenitra et l’entreprise Deltagro Export basée à Roanne (Loire).« Ce contrat a pour nous une importance extrême, souligne Philippe Meunier. Il concrétise l’ensemble des démarches et des échanges entre nos deux régions. Le premier déplacement du président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, était ici, à Rabat-Salé-Kénitra, ce qui témoigne de l’importance de cette coopération entre nous. Ces échanges économiques gagnants-gagnants vont se développer de plus en plus à l’avenir. Nous suivons cela de très près car c’est pour nous une priorité absolue ». Le territoire de Rabat-Salé-Kenitra est en effet l’une des trois régions prioritaires du mandat pour les échanges francophones bilatéraux aux côtés du Québec et de la Côte d’Ivoire.

Le Maroc : un potentiel important

La signature du contrat s’est déroulée lors de la conférence sur la promotion de l’élevage d’Auvergne-Rhône-Alpes en présence des têtes de réseaux du monde agricole marocain et des interprofessions de l’élevage bovin viande et lait. Avec plus de 220 000 têtes de bétail exportées chaque année, Deltagro Export, filiale du groupe Sicarev, est leader national. La signature de ce nouvel accord confirme sa présence sur le marché marocain. La première expédition de taurillons est prévue à la fin de la période estivale par camions de 60 têtes, dans le respect des règles du transport et du bien-être animal. Cet accord commercial s’inscrit dans une démarche de valorisation des animaux d’Auvergne-Rhône-Alpes face à la concurrence des pays du sud de l’Europe. « Ce sont en effet les critères de qualité et de productivité des animaux régionaux qui attirent les acheteurs marocains », explique Caroline Guélon-Bevillard, conseillère régionale, membre de la délégation. Du Maroc à la Turquie, « la zone périméditerranéenne demande toujours plus de vif, rapporte l’Institut de l’élevage dans une étude intitulée : Marché du boeuf, cap à l’Est (1). En 2017, pas moins de 1,65 million de bovins (hors reproducteurs) y ont été expédiés, soit une modeste hausse sur un an (+ 2 %), mais largement significative en cinq ans (+ 65 % par rapport à 2012) ». Si la France vend des animaux à l’Algérie, au Maroc, au Liban et en Israël, les livraisons ne portent que sur quelques milliers de têtes. « Le marché de la viande bovine en Méditerranée reste dominé par le Mercosur (60 % des tonnages importés) et l’Inde (29 %). L’Union européenne occupe une place modeste (7 %) mais croissante (+ 12 % par rapport à 2016) », rapporte l’Idele. Les marges de progrès sont donc importantes pour la filière française, qui ne manquera pas d’accueillir les opérateurs marocains notamment, du 2 au 4 octobre prochains en Auvergne, à l’occasion du Sommet de l’élevage.

Sophie Chatenet

(1) - Perspectives n°489 de mai 2018

20 ans de partenariat