La Région mise sur le développement touristique

Auvergne-Rhône-Alpes a une carte à jouer en matière touristique et de nombreux atouts à valoriser. C'est en tout cas ce que pense le conseil régional qui a fait du tourisme « un axe fort de sa politique », convaincu que c'est « l'un des secteurs qui peut contribuer au développement économique régional et créer de l'emploi ». C'est ce que Laurent Wauquiez affirmait dernièrement à Lyon, à l'occasion des premières Assises du tourisme en Auvergne-Rhône-Alpes. Les acteurs et partenaires du tourisme régional étaient venus en nombre à l'hôtel de Région pour prendre connaissance de la nouvelle politique orchestrée par le Drômois Nicolas Daragon, vice-président délégué au tourisme et au thermalisme. Ce dernier, après avoir sillonné les douze départements de la région pendant six mois, a défini les grandes orientations. Le président Laurent Wauquiez a dit vouloir « un changement total de paradigme », une façon de se démarquer de ses prédécesseurs et imprimer sa propre empreinte. Il a d'ores et déjà annoncé « la fin des contrats de développement rural Rhône-Alpes » (CDDRA), préférant que la politique touristique fasse « l'objet d'un volet à part entière du schéma régional de développement économique, d'innovation et d'internalisation (SRDEII) 2017-2021 ». Une volonté qui se traduit aussi de façon sonnante et trébuchante, avec l'octroi d'une enveloppe pour le tourisme de plus de 32 millions d'euros dont 10 dédiés à la promotion.
Cinq thématiques d'excellence
« La nouvelle Région Auvergne-Rhône-Alpes a fait le choix d'une politique économique du tourisme, qui s'appuie à 100 % sur les atouts du territoire. L'action en faveur de la croissance touristique sera bâtie à partir de cinq thématiques d'excellence », explique Nicolas Daragon. Ces thématiques qui, selon lui, semblent porteuses sont : les stations de montagne ; le thermalisme ; la pleine nature ; le tourisme itinérant et les randonnées ; l'œnotourisme et la gastronomie. Elles constitueront le cadre d'intervention privilégié en termes d'investissements, d'accompagnement de projets, de professionnalisation et de stratégie marketing. « L'objectif est de créer une identité commune à ce territoire touristique d'excellence tout en favorisant ses spécificités », précise le délégué au tourisme et au thermalisme.
L'agriculture, au cœur de l'aménagement, de l'entretien et de l'animation des territoires, devrait pouvoir se trouver en bonne place pour s'inscrire pleinement dans cette stratégie, participer et contribuer activement à la réussite de cette volonté politique. « Même si elle n'est pas explicitement affichée et citée dans le cadre général de notre politique en faveur du tourisme, l'agriculture et l'agritourisme seront évidemment concernés par le volet œnotourisme et gastronomie, mais aussi par les autres thématiques avec par exemple des projets liés à l'hébergement ou à la capacité des agriculteurs à proposer des activités ou des animations autour des grands sites touristiques. Des appels à projets seront lancés. Et tous les agriculteurs porteurs d'initiatives en lien avec les thématiques régionales sont invités à y répondre », assure Nadège Riotte, chargée de mission auprès de Nicolas Daragon.
Travailler sur l'hébergement touristique
Plusieurs axes de travail ont été mis sur le chantier, dont un concerne l'hébergement touristique. « Avec 22 millions de nuitées réservées en 2014 en Auvergne-Rhône-Alpes, la qualité de l'hébergement touristique tient un rôle central dans le déclenchement des séjours. Soutenir les investissements permettant aux établissements de gagner en qualité et de s'adapter à l'évolution des attentes des clientèles constitue donc un enjeu majeur pour la Région », indique un communiqué. Dans ce dernier, est annoncé le déblocage d'un dispositif transitoire d'un million d'euros en faveur de l'hôtellerie indépendante de l'ancienne région Rhône-Alpes (un dispositif similaire existe déjà en Auvergne) avant de prévoir un dispositif global en faveur de l'hébergement touristique à l'échelle d'Auvergne-Rhône-Alpes en 2017. Un autre axe annoncé concerne le développement de la professionnalisation des emplois touristiques, « de façon à valoriser les métiers du tourisme et d'agir sur l'offre pour qu'elle soit lisible et adaptée aux besoins des entreprises. »
C. Dézert
Organisation : fusion des comités régionaux de tourisme
Pour mettre en œuvre la stratégie touristique régionale, la fusion des deux comités régionaux de tourisme (CRT) Auvergne et Rhône-Alpes est aussi à l’ordre du jour. « Ce rapprochement permettra de disposer de la plateforme performante au service des destinations infra-régionales, de définir une stratégie marketing partagée et collective, de renforcer la promotion digitale et la présence de la région Auvergne-Rhône-Alpes à l’international, notamment sur les marchés fortement émetteurs comme l’Asie. L’accompagnement des professionnels sera au cœur des préoccupations des actions du futur comité du tourisme », détaillait dernièrement Nicolas Daragon.
Ainsi, la création d'« Auvergne-Rhône-Alpes tourisme » est en cours. « La politique régionale touristique devra entrer en vigueur le 1er janvier 2017. Je l’envisage comme une stratégie de croissance dont nous mesurerons les résultats sur le terrain », affirme Laurent Wauquiez. Les acteurs du tourisme ne manqueront donc pas de tenir les comptes des retombées de cette nouvelle politique.