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Aléas climatiques

La Région rappelle son soutien aux agriculteurs sinistrés

Deux Drômois élus de la Région Auvergne-Rhône-Alpes se sont rendus sur une exploitation agricole multisinistrée afin d'évoquer les soutiens de la collectivité régionale.

La Région rappelle son soutien aux agriculteurs sinistrés

Grêle et neige dévastatrices, deux incendies criminels puis la Covid-19. En une année, c'est une série noire qui s'est abattue sur l'EARL Grand Bois, située à Châtillon-Saint-Jean. Les intempéries ont anéanti une bonne partie du verger (36 hectares de noyers dont dix en production et douze en entrée de production). Et la crise sanitaire, elle, a vidé le village de gîtes pouvant accueillir simultanément une centaine de personnes (notamment lors de mariages, cousinades et autres évènements) ainsi que le parc de loisirs attenant. « Nous avons peu de demandes de réservations, a confié Alexandre Bois, gérant de l'EARL, le 19 juin, lors d'une visite de Claude Aurias, conseiller régional délégué à l'économie de proximité, et Marie-Hélène Thoraval, conseillère régionale. Le problème, ce sont les règles sanitaires. Nous ne savons pas comment les appliquer. »

Un traumatisme durable

Dans l'un de ses gîtes, Alexandre Bois confie son désarroi. Pour poursuivre l'exploitation de ses noyeraies, il s'est associé avec un autre agriculteur. Si les assurances ont payé ce qu'elles devaient, aucune autre aide n'est encore arrivée.
© journal L'Agriculture Drômoise

Dans l'un de ses gîtes, l'agriculteur confie son désarroi. Pour poursuivre l'exploitation de ses noyeraies, il s'est associé avec un autre agriculteur. Si les assurances ont payé ce qu'elles devaient, aucune autre aide n'est encore arrivée. « En agriculture, il nous faudrait une année de trésorerie non fiscalisée pour faire face à de tels sinistres », a indiqué Alexandre Bois. Une proposition mainte fois revendiquée par les organisations syndicales agricoles mais restée sans aboutissement satisfaisant.Autour de la table, Jean-Baptiste Vye a signalé le suicide, le mois dernier, d'un agriculteur quadragénaire de la commune, accablé par les dettes. Le traumatisme des aléas climatiques exceptionnels de l'an dernier est profond et les marques durables. « Quand on investit un euro dans une plantation, il faut dix-huit ans pour couvrir l'investissement », a expliqué Jean-Baptiste Vye. « Faire un crédit pour fonctionner, c'est dur », a confié Alexandre Bois.

Des indemnités attendues

L'assurance récolte a été abordée, notamment son coût trop élevé, ses caractéristiques qui ne favorisent pas les exploitations diversifiées et ne prennent pas en compte les pertes de fonds. Celles-ci sont indemnisables par le dispositif des calamités agricoles. Une mission d'enquête s'est rendue sur le terrain fin mai. « Il faut que l'on nous règle au plus vite l'indemnité de pertes de fonds consécutives à la grêle, a réclamé Jean-Baptiste Vye. Et que les dossiers de demande pour les pertes liées à la neige arrivent au plus vite. » Claude Aurias s'est engagé à solliciter les services de la Région pour « voir comment il serait possible d'intervenir, par exemple sous la forme d'une aide à la replantation ». Par ailleurs, il a rappelé l'enveloppe de six millions d'euros votées par les élus régionaux pour venir soutenir les agriculteurs sinistrés. La Drôme en a déjà consommé 1,3 million pour 162 dossiers. Toutes les aides ne sont pas encore arrivées dans les exploitations mais cela ne devrait pas tarder.
En présence du maire de Châtillon-Saint-Jean, un point a également été fait sur les aides attribuées par la Région aux communes. « Laurent Wauquiez est très attaché à soutenir les communes rurales », a fait remarquer Claude Aurias. Marie-Hélène Thoraval, elle, a évoqué le « bonus ruralité ». Ces aides aux communes permettent de financer tout type de projets menés jusqu'en fin d'année, à l'exception de ceux liés à la voirie.

Christophe Ledoux