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SYNDICALISME

La session Montagne des Jeunes agriculteurs réunie en Ardèche

Début janvier, une quarantaine de jeunes agriculteurs de toute la France étaient réunis à Sagnes-et-Goudoulet, sur le plateau ardéchois, à l’occasion de la session Montagne du syndicat.

La session Montagne des Jeunes agriculteurs réunie en Ardèche
Des jeunes agriculteurs de tous les massifs français étaient réunis à Sagnes-et-Goudoulet (Ardèche) les 5, 6 et 7 janvier pour la session nationale Montagne de JA. ©AAA

Les prairies enneigées du plateau ardéchois ont constitué un décor idéal à la session Montagne des Jeunes agriculteurs (JA), les 5, 6 et 7 janvier. « Presque tous les massifs français étaient représentés, se félicite Benoit Breysse, président de JA Ardèche. Cela nous tenait à cœur d’organiser cet événement en Ardèche, pour pouvoir mettre en avant nos spécificités. » Des spécificités qui n’ont pas échappé aux participants, à l’instar de Justine Fusi, éleveuse de vaches laitières en Haute-Savoie et responsable nationale du dossier Montagne chez JA : « On ne s’attendait pas à rencontrer un tel climat en Ardèche, avoue-t-elle. Le climat de la Montagne ardéchoise est très rude. Avec les sécheresses à répétition, on prend la mesure des difficultés engendrées ici par le réchauffement climatique. »

Prédation, patous et promeneurs

Justine Fusi est productrice de lait en Haute-Savoie et responsable nationale du dossier Montagne chez Jeunes agriculteurs. ©AAA

La prédation a, cette année encore, fait l’objet de vives discussions. La fédération nationale des communes pastorales, créée il y a tout juste un an, est intervenue sur ce sujet lors de la session. « Nous avons notamment parlé des chiens de troupeaux et randonneurs, et de la manière dont on peut communiquer auprès du grand public pour éviter toute situation de danger », explique Benoit Breysse. Justine Fusi d’ajouter : « Cette année, avec la crise sanitaire, la fréquentation touristique des zones de montagne a explosé. Or, les randonneurs ignorent parfois qu’ils peuvent se retrouver confrontés à des chiens de troupeau, ce qui peut conduire à des attaques. Nous avons émis l’idée de nous doter d’outils de communication uniformes (panneaux de signalisation, etc.) au niveau de tous les massifs français, afin de sensibiliser et d’informer au mieux les promeneurs. »

Le renouvellement des générations

Véritable enjeu sur tout le territoire, le renouvellement des générations a fait l’objet de nombreux échanges. « Sur le plateau [ardéchois], peu de jeunes prennent la succession de leurs parents, et les installations hors cadre familial sont encore moins nombreuses, observe Benoit Breysse. Nous avons débattu de certaines initiatives visant à redynamiser les installations sur ces territoires. Les JA de Savoie, en lien avec la MSA, expérimentent par exemple un système de dégrèvement des cotisations sociales pour les cédants qui s’engagent dans un dispositif de transmission. Pourquoi ne pas généraliser ce dispositif ? »

M.C.

Future Pac : « Il faut limiter la course à l’hectare ! »

Dans le cadre de la session Montagne des Jeunes agriculteurs début janvier en Ardèche, une demi-journée a été consacrée à la Pac, en prévision d’une session sur ce sujet prévue en février à Langres (Haute-Marne). L’ICHN végétale a été vivement débattue. « Lors de la précédente session montagne, il avait été question de demander la suppression de l’ICHN végétale, car nous craignions qu’elle soit élargie et diluée à d’autres zones (zones défavorisées, intermédiaires). Mais lors des discussions, nous avons réalisé qu’elle était très importante pour des territoires de montagne sèche comme les Alpes-de-Haute-Provence, pour des productions telles que la lavande, l’arboriculture, ou encore les céréales pour l’autoconsommation. Nous avons donc acté le maintien de l’ICHN végétale, mais uniquement pour les zones de montagne sèche », a déclaré Justine Fusi, membre du bureau national JA et responsable du dossier Montagne. Au sujet du foncier, notamment en zone de montagne, les JA proposent pour la future Pac « des surprimes sur les 25 premiers hectares et un plafonnement à 52 ha » pour, a redit la jeune syndicaliste, « limiter la course à l’hectare ». Concernant l’ICHN, le syndicat souhaite que l’aide « soit réservée aux agriculteurs actifs n’étant pas en capacité d’avoir une retraite à taux plein, pour limiter les abus. Nous proposons aussi une dégressivité des aides pour ceux touchant d’autres revenus que le revenu agricole, voire une suppression de l’ICHN au-delà de deux Smic non-issus de l’activité agricole. L’exploitation doit également avoir au minimum 80 % de SAU en zone de montagne ou défavorisée pour accéder à l’ICHN ».

M.C.