Accès au contenu
Développement durable

Lâchers de chrysopes au Valentin

Dans le cadre d'un atelier, des élèves du lycée agricole Le Valentin ont élevé des chrysopes, insectes prédateurs des pucerons, avant de les lâcher dans un verger.
Lâchers de chrysopes au Valentin

Il y avait un peu d'effervescence le 21 mars au sein du groupe d'élèves du club Chrysoperlis au lycée agricole Le Valentin, à Bourg-lès-Valence. Ce jour-là, ils ont lâché des chrysopes, fruit d'un élevage mené dans le cadre d'un atelier de développement durable. Grande consommatrice d'insectes, notamment de pucerons, thrips, aleurodes..., la larve de ce névroptère est un auxiliaire de culture utilisé, entre autres, en arboriculture, horticulture et maraîchage.

Du matériel de récupération

Une chrysope adulte dont les larves consomment des pucerons, thrips, aleurodes...
© journal L'Agriculture Drômoise
L'élevage s'est fait dans des bouteilles en plastique avec comme support de ponte des chrysopes adultes du papier kraft.
© journal L'Agriculture Drômoise

Tout a débuté en septembre avec l'envie de sept élèves* de créer un club d'insectes. Le petit groupe s'est retrouvé chaque mercredi après-midi pour construire des boîtes d'hivernage. Du matériel de récupération a été utilisé. « Nous avons testé plusieurs solutions, expliquent les élèves. Dans des bouteilles en plastique, nous avons mis de la laine comme support de ponte des chrysopes adultes. Finalement, nous avons opté pour le papier kraft. » Leur encadrante, Catherine Çaldumbide, a fait jouer ses relations et obtenu de la société If Tech le don d'une dizaine de chrysopes « fondatrices ». Lorsque les insectes ont été mis dans les boîtes, en novembre, de la gaze et des pinces médicales ont été utilisées pour obturer le contenant tout en y laissant entrer l'air. Et du papier absorbant humidifié a servi à l'abreuvement des chrysopes.

Des œufs collectés trois fois par semaine

Des pucerons déposés au pinceau ont nourri les larves de chrysope.
© journal L'Agriculture Drômoise

Le nourrissage des chrysopes s'est fait avec une substance composée de miel, levure et pollen (un tiers de chaque). Chaque lundi, mercredi et vendredi, les élèves ont récupéré les œufs pondus sur les papiers kraft. Placés eux aussi dans des boîtes, ils ont donné naissance à des larves. Celles-ci ont été nourries avec des pucerons « produits » sur place, en utilisant comme support des feuilles de féveroles. Les larves de chrysope ayant un appétit sans fin, « nous avons mis au fond des boîtes des cosses de sarrasin pour permettre aux larves de se cacher et ainsi ne pas s'entredévorer », ajoutent les élèves. Pendant les vacances scolaires, les élèves ont emmené les boîtes chez eux.

Un mémo technique

Avec une dizaine de chrysopes femelles au démarrage, quatre générations d'insectes sont nées entre novembre et mars. Au final, une centaine d'adultes a pu être lâchée la semaine dernière dans un verger de pommiers du Valentin. Les élèves ont également fourni des bandelettes d'œufs de chrysope à l'exploitation, laquelle est entièrement conduite en agriculture biologique. Ils ont aussi partagé leur expérience auprès d'une classe de sixième d'un collège de Bourg-lès-Valence et ont rédigé un mémo technique. Ce dernier est disponible au lycée.
« L'objectif était de rendre les élèves autonomes dans l'élevage d'insectes », confie Catherine Çaldumbide. A voir le résultat, le but a été atteint.

Christophe Ledoux

* Le groupe comprend trois élèves en classe de seconde générale, deux en première S, un en première STAV et un autre en terminale S.