Accès au contenu
PPAM

Lavande : une démo Innov'Action sur l'enherbement

Vendredi 6 avril après-midi s'est tenue une démonstration de matériels agricoles de gestion de l'enherbement, destinée aux lavandiculteurs. Organisée par la chambre d'agriculture de la Drôme et le Crieppam, elle a rassemblé une cinquantaine de personnes, à Ferrassières.
Lavande : une démo Innov'Action sur l'enherbement

C'est sur une parcelle de lavande d'un an appartenant à Mme et M. Popee, que techniciens et agriculteurs se sont réunis, dans le cadre du programme Innov'action. Ce programme organise des portes ouvertes dans les exploitations agricoles. Objectif : favoriser le partage de connaissances et d'expériences entre agriculteurs et promouvoir l'innovation. Différents outils de gestion mécanique de l'enherbement étaient au programme de l'après-midi : une bineuse Carré dans un premier temps puis une bineuse avec lames Bathelier, toutes deux montées sur son tracteur équipé du système de guidage RTK, l'Opti'Bine, et enfin la sarcleuse Elatec.

La sarcleuse Elatec. La bineuse Carré.
Le système RTK utilise les technologies satellitaires pour guider de manière automatique la machine agricole. Le signal GPS classique, doté d'une précision de 10 mètres, est corrigé grâce à une base fixe : une antenne locale. Elle permet ainsi de réaliser en théorie, un binage de précision, à 2 cm près. En pratique, sur une bineuse qui peut travailler trois rangs comme celle de M. Popee, il faut compter 5 cm de part et d'autre du plant à une vitesse d'avancement de 1 à 2 km/heure. Lors de la plantation, ce système enregistre la ligne exacte et peut ainsi repasser au même endroit lors des interventions ultérieures, pour l'entretien de la lavanderaie. Ceci implique donc qu'il faut prendre les rangs exactement dans le même sens. L'intérêt premier du binage par guidage RTK est un gain de confort ainsi qu'un gain de temps. De plus, la précision du guidage permettant de se rapprocher du rang, il est envisageable de diminuer la surface à désherber au niveau du rang.
M. Popee, qui utilise le système RTK depuis 2016, a fait part de sa satisfaction : « Cette technologie nous permet un binage très proche du rang, ce qui est d'autant plus important avec la conversion en bio de l'exploitation. En plus, le gain en confort lors du binage est indéniable et si les bras de relevage sont bien réglés pour centrer l'outil et bien stabilisés, le binage est précis même en dévers ».

 
Le prototype de binage Opti'Bine, développé par le Crieppam, a pour objectif de travailler mécaniquement et automatiquement l'intégralité du rang. Ce prototype est équipé de lames de binage et de trois capteurs optiques infrarouges permettant le guidage et la détection. En effet, ces capteurs permettent de détecter les pieds de lavande et ainsi centrer, ouvrir et fermer les lames qui vont travailler le sol autour. La hauteur des capteurs infrarouges est modulable.
Le Crieppam a également profité de la démonstration pour exposer son broyeur inter-rang, disponible à la Cuma d'Albion. C'est un nouvel outil dans la gestion de l'enherbement en lavanderaie pour des lavandiculteurs ne souhaitant plus détruire l'enherbement mais au contraire limiter le développement afin d'en tirer les différents bénéfices agronomiques possibles (dépérissement, érosion...).

Thierry Barjot, producteur à Sault, devant le broyeur du Crieppam.
Le dernier engin agricole à avoir été présenté est la sarcleuse rotative Elatec, animée par des moteurs hydrauliques et guidée manuellement. Cette machine nécessite un tractoriste ainsi qu'un opérateur à l'arrière. Cet opérateur, grâce à deux anses, est responsable du guidage manuel de l'outil. Ainsi, cela permet de travailler le sol tout autour des plantes avec une grande précision. Cependant, cela demande un effort physique pour l'opérateur, difficile à tenir dans la durée. Guillaume Liardet pense que « la qualité de travail de la machine Elatec est remarquable. Cependant, l'ergonomie pourrait être améliorée par une assistance hydraulique et le débit de chantier amélioré en menant 3 rangs en même temps ». Pierre-Yves Mathonnet conseiller spécialisé et référent technique de la filière PPAM confirme qu' « aujourd'hui, la demande en lavandiculture, c'est le débit de chantier ».
Un représentant de Naïo Technologies était également présent lors de cette rencontre Innov'Action, afin de proposer aux agriculteurs deux robots de désherbage mécanique : Oz, en petit modèle, et Dino, de taille supérieure. Pour le moment, ces deux robots ont une utilisation assez limitée en lavandiculture. En effet, ils sont plutôt adaptés à de petites surfaces, sur terrain plat et sans cailloux, pour du travail superficiel et réalisé fréquemment. 

Pauline Garin, conseillère PPAM à la Chambre d'agriculture de Vaucluse

 

Des agriculteurs satisfaits
« Je suis venu notamment pour voir les dernières évolutions d’Opti’Bine. Mais je suis aussi satisfait d’avoir vu fonctionner le système RTK, même si mon exploitation est trop petite pour ce genre d’investissement. Enfin, j’aimerais également voir fonctionner le broyeur du Crieppam », explique Thierry Barjot, producteur à Sault.
« Ces réunions sont toujours très intéressantes : cela nous permet de nous retrouver entre agriculteurs et de pouvoir échanger. Dans les machines qui nous ont été présentées, j’ai une préférence pour la herse rotative Elatec. Son point positif : elle fait un beau binage et remue très bien la terre. Son point négatif : la difficulté pour l’opérateur. Il serait intéressant de pouvoir associer son efficacité avec le système de détection optique de la machine Opti’Bine », détaille pour sa part Olivier Liardet, également producteur à Sault.