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DÉGÂTS

Le blaireau : une place de choix au rayon des nuisibles

Le blaireau n'est pas présent partout. Mais là où il se trouve, il fait des dégâts considérables. Les chasseurs espèrent que les victimes de ces dégradations se manifestent massivement pour que la vénerie reste autorisée.
Le blaireau : une place de choix au rayon des nuisibles

Certes, le blaireau n'est pas présent partout. Mais là où il s'installe, on le voit vite ! Les dégâts qu'il occasionne sont considérables. « Sur les cultures, notamment de maïs, il n'est pas toujours facile de différencier ses dégâts de ceux du sanglier », prévient le Cantalien Jean-Pierre Picard, deuxième vice-président de la Fédération régionale des chasseurs d'Auvergne-Rhône-Alpes (FRC Aura) et membre du bureau national. « Il creuse aussi de larges galeries, dangereuses pour les machines agricoles et on le considère vecteur de la tuberculose bovine*. Les collectivités aussi le redoutent, signalant même sa présence dans des cimetières ! » Peu farouche, le blaireau est déjà signalé dans des enclos, chez des particuliers.
Jean-Pierre Picard regrette que les chasseurs, qui alertent depuis longtemps sur le phénomène, n'aient pas été pris au sérieux plus tôt. Rien que pour le Cantal, ce sont 1500 individus qui ont été abattus la saison dernière. Pourtant, réguler l'espèce n'est pas une mince affaire. L'animal peut être chassé à tir durant la période d'ouverture générale mais, ayant des mœurs nocturnes, il ne sort qu'à des moments où tirer est interdit... Inextricable. Reste donc la vénerie (déterrage), possible en journée sur des périodes plus encadrées. Une pratique contestée par d'actives associations environnementalistes.
Sous la pression de ces associations, le ministère de la Transition écologique et solidaire rend obligatoire une consultation publique relative aux dates où le blaireau peut être ainsi chassé. « Les associations sont très organisées et incitent à participer à ces consultations en envoyant des mails aux directions départementales des territoires (DDT), dans des départements dont ils ne dépendent même pas. Les auteurs sont anonymes, on ne sait pas d'où ils écrivent, ni même leur âge », affirme Jean-Pierre Picard. Afin de rééquilibrer les avis, et en vue du maintien de périodes de vénerie en mai et juin notamment, il invite les agriculteurs victimes et les chasseurs qui connaissent bien les dégâts dont le blaireau est capable à se mobiliser à leur tour sur cette consultation numérique (sur le site préfectoral et/ou celui de la DDT).
Afin d'appuyer toujours l'argumentaire des chasseurs, il est aussi demandé aux collectivités, agriculteurs et propriétaires terriens, de faire systématiquement remonter auprès de la fédération départementale de chasse dont ils dépendent, les observations liées à la présence de l'animal et aux dégâts constatés. « Sans vénerie, le tableau des prélèvements chuterait d'une manière importante avec forcément une recrudescence des dégâts. » La sonnette d'alarme est tirée. 
R. Saint-André

* Maladie infectieuse transmissible à l'homme (zoonose).

 

D’autres nuisibles sont protégés

Le blaireau n’est pas à proprement parler une « espèce protégée ». Mais nos contrées voient proliférer d’autres animaux qui ont des raisons d’effrayeret bénéficient de ce statut. C’est le cas du choucas des tours, un cousin de la corneille (celle qui abîme les toitures, les cheminées et fait des ravages dans les jardins), qui a occasionné des dégâts dans les semis de maïs au printemps. Protégé également, le raton laveur - dont le faciès de petit nounours dissimule un animal qui n’est pas craintif - est capable de s’attaquer à des denrées agricoles jusque dans les cours de fermes. Très protégés aussi, les vautours rôdent (lire brève ci-contre). De plus en plus nombreux en montagne, jusqu’à une trentaine sur une carcasse, ils sont de moins en moins peureux. Les tirs d’effarouchement sur l’espèce sont interdits.