Le choix du goutte-à-goutte enterré en vergers d’abricotiers
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Dans un contexte de réchauffement climatique, d'épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents et de contraintes de plus en plus fortes sur la ressource en eau en Drôme des collines, la SCEA Le soleil de l'Herbasse, qui cultive entre autres 25 ha d'abricotiers, a fait le choix du goutte-à-goutte enterré depuis 2013. Sur ce verger, 13 ha sont équipés ainsi. Le reste des surfaces comprend 2 ha en goutte-à-goutte de surface, 7 en micro-jets et 3 en aspersion. « Ce choix s'est surtout fait au départ pour la fertilisation, justifie Nicolas Godard, chef de culture pour la partie arboricole. Le goutte-à-goutte permet de fractionner tant les apports d'eau que d'engrais. L'eau s'évapore moins. En enterrant, on augmente l'efficience. C'est aussi un gain de temps important : une personne fertilise une parcelle en 30 minutes, sans être contrainte de rester sur place. Cela lui permet d'aller en fertiliser d'autres. On fait les 25 ha en une journée, fait-il remarquer. L'adoption de cette technique s'est faite aussi dans la prévision du retrait du glyphosate et d'un passage au travail du sol. Il n'y a plus de tuyaux d'irrigation au sol et c'est bien pratique. On ne voudrait pour rien au monde revenir en arrière. »
Le goutte-à-goutte est enterré à 30 cm de profondeur et à 50 cm de part et d'autres de la rangée d'abricotiers. Les goutteurs sont autorégulants. Ils sont espacés de 50 cm. « Pour le moment, nous n'avons rencontré aucun problème de bouchage mais il y a des incertitudes sur la durée de vie de ce système d'irrigation », indique le chef de culture. Le pilotage de l'irrigation est automatique et se gère hebdomadairement en fonction de l'ETP du moment. Quatre apports (de 15 à 45 minutes chacun pour apporter de 1 à 4,5 mm par jour en localisé selon les besoins) - deux pendant la journée et deux la nuit - permettent de maintenir un bulbe humide autour des arbres et de limiter le stress hydrique. Le passage des engrais dans l'eau d'irrigation acidifie celle-ci et évite le bouchage dû au dépôt des impuretés de l'eau comme le calcaire. La consommation d'eau est particulièrement réduite : 860 m³/ha en 2017 et 400 m³/ha en 2018 (avec beaucoup de pluie jusqu'à mi-juin). Le coût de l'installation (dernière parcelle équipée en 2016) a représenté
6 700 €/ha en comptabilisant tous les postes et la main-d'œuvre (dont 4 500 €/ha de fournitures en intégrant la filtration et la programmation et 1 000 €/ha pour les tranchées). A noter, des aides existent dans le cadre du plan de développement rural (PDR) pour le passage de l'aspersion à l'irrigation localisée, pour les secteurs classés en déficit quantitatif.
Pour plus d'informations, vous pouvez contacter Francois Dubocs à la chambre d'agriculture de la Drôme
(tél : 04 27 24 01 60).