Le collège Lis Isclo d’Or, au plus près de l’assiette

Hasard du calendrier ou pas, l'association nationale Agrilocal a lancé sa deuxième opération « Au pré de l'assiette » du 8 au 12 octobre, en même temps que la semaine du goût. Celle-ci avait pour but de sensibiliser le public sur les enjeux du manger local avec la valorisation du savoir-faire des cuisiniers et de promouvoir l'accès à une alimentation de qualité.
Privilégier les circuits courts
La semaine passée donc, ce sont quatre cent quatre et un établissements de restauration collective du territoire français qui participaient à cette animation, dans vingt-six départements fiers de mettre en avant le patrimoine culinaire local. En Drôme, neuf établissements ont joué le jeu, pour près de 3 550 convives. Au menu, un repas entièrement local ou contenant un produit local spécifique par jour et réparti sur la semaine. C'est le cas notamment du collège Lis Isclo d'Or de Pierrelatte, sous l'impulsion du cuisinier Georges Detroz, déjà très investi dans sa collaboration avec les producteurs locaux.
En cuisine depuis 1990, Georges Detroz s'attache à préparer des plats avec des produits locaux. « Nous étions déjà dans cette démarche consistant à privilégier les circuits courts et les producteurs du coin, explique-t-il. C'est donc tout naturellement que nous avons répondu positivement à la mise en place de l'opération "Au pré de l'assiette" dans notre self. »
L'équipe de la cantine a donc misé sur l'introduction d'un plat local par jour : le pâté en croûte, proposé en entrée lundi, provenait de la charcuterie Guèze. Ce même-jour, le pain était bio et local également. Le mardi, l'accent était plus particulièrement mis sur les fromages : bleu du Vercors, Picodon, Saint-Marcellin. Jeudi, la carbonade flamande avait été préparée avec une viande de bœuf drômois. Enfin, vendredi, honneur aux fruits et légumes bio du département.
Effet de mode ?
Si Georges Detroz et son équipe apprécient de participer à la promotion des producteurs locaux, le cuisinier regrette le manque d'intérêt porté à ce genre d'action. « Au fur et à mesure des années, je me suis rendu compte que l'importance du "manger local" s'est un peu perdue : pour beaucoup, c'est un effet de mode, une supercherie, constate-t-il. Auparavant, les professeurs de sciences et vie de la terre, par exemple, abordaient le sujet en cours. Aujourd'hui, je trouve dommage que les établissements scolaires ne fassent pas forcément la démarche. »
Car, au-delà de l'image donnée en cuisinant local, Georges Detroz soulève deux points essentiels pour une cuisine de qualité : « d'une part, nous bénéficions de la fraîcheur du produit mais il ne faut pas oublier aussi que nous mangeons pour prendre des forces. Il est donc important de bien manger, et de manger sain. » Avec comme objectif « manger moins, manger mieux », Georges Detroz a mis l'accent sur les produits locaux, voire même biologiques, depuis plus de dix ans. L'action d'Agrilocal n'est donc pour lui qu'un moyen supplémentaire pour le mettre en application. Aujourd'hui, il sensibilise également les jeunes à lutter contre le gaspillage alimentaire. Une autre histoire...
Amandine Priolet
Semaine du goût /
Du bon, du bio et du local pour des collégiens du Vercors
Du 8 au 14 octobre partout en France, c'était la « Semaine du goût », évènement référent de la transmission et de l’éducation au goût pour le plus grand nombre. Sur l'initiative de la députée drômoise Célia de Lavergne, une trentaine de parlementaires de la majorité s'est rendue dans un service de restauration collective scolaire de leur circonscription. Elle-même est allée au collège Sport-Nature de La Chapelle-en-Vercors afin de rencontrer le personnel de restauration et les équipes pédagogiques, pour connaître leurs bonnes pratiques et leurs ambitions.Cet établissement scolaire, qui bénéficie du niveau 1 du label Ecocert, est déjà engagé pour servir un repas plus bio (au moins 10 % de bio et dix composantes bio par mois), plus local (avec au moins une composante bio et locale par mois), plus sain (sans OGM ni additifs interdits) et plus durable (sensibilisation des jeunes à l’écologie et au gaspillage).
Ce moment d’échange avec les quelque 230 collégiens et le personnel de l’établissement a permis à la députée de constater la sensibilité de tous au « bien manger » et d’apporter son soutien dans l’accompagnement vers une alimentation de qualité et respectueuse de l’environnement. Cela a aussi été l’occasion de faire la promotion du projet de loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, sûre et durable, et plus particulièrement la mesure prévoyant un objectif de 50 % de produits de qualité dont 20 % issus de l’agriculture biologique dans la restauration collective à l’horizon 2022.
« Chacun a su mesurer l’importance de la transformation du modèle agricole pour que l’agriculture soit plus respectueuse de l’environnement, que les agriculteurs soient justement rémunérés et surtout pour répondre aux besoins des consommateurs, a-t-il été indiqué. C’est ce que cette loi propose et c’est ce que nous démontrons chaque jour sur nos territoires. »
