Le Comptoir rhodanien investit

Avec l'arrivée des premières cerises locales mais aussi des abricots en provenance de ses vergers espagnols, la saison 2017 est lancée au Comptoir rhodanien. Durant plusieurs mois, entre 700 et 800 producteurs livreront cette société de négoce de fruits située à Tain-l'Hermitage. Le 28 avril, tous ont été invités par le PDG, Christophe Soulhiard, à partager un moment de convivialité précédé par un bilan de la saison écoulée et un point sur les objectifs de cette nouvelle campagne.
Plus de 12 000 tonnes commercialisées
L'an dernier, le Comptoir rhodanien a commercialisé plus de 12 000 tonnes de fruits (1 400 de cerises, 8 000 d'abricots, 2 200 de noix et 600 de châtaignes). Sa filiale Métral fruits a, quant à elle, traité près de 20 000 tonnes (13 000 de pommes, 6 000 de pêches et nectarines et 600 de fraises). Au total, l'ensemble a représenté un volume proche de 40 000 tonnes pour un chiffre d'affaires dépassant 50 millions d'euros. « 2016 a été une saison très irrégulière en termes de volumes et de de prix, comme chaque année », a confié Christophe Soulhiard. En cerise, il a qualifié la saison de « globalement satisfaisante. Et ce, malgré une qualité entachée par l'interdiction trop rapide du diméthoate, seule produit efficace contre la mouche de la cerise », a-t-il indiqué. En abricot, avec un hiver doux et des orages de grêle, 2016 a été « catastrophique ». Les volumes de noix ont progressé et ont pu être bien valorisés. En châtaigne, quantité et qualité ont été au rendez-vous.
De gros investissements
Pour 2017, « l'hiver plus froid a permis un repos végétatif normal », a souligné Christophe Soulhiard. Après le gel de fin avril, la récolte des cerises s'annonce « assez mitigée » selon les secteurs, les coteaux de l'Ardèche ayant souffert davantage. En abricot, les prévisions de récolte sont optimistes en Europe (+ 17 %) et encore plus en France (+ 39 %). En ce qui concerne les châtaignes et les noix, « il est encore trop tôt pour se prononcer », a-t-il ajouté. Grâce à une dynamique commerciale tournée vers l'exportation, le Comptoir rhodanien devrait voir ses volumes de pommes croître encore.
Pour gagner en efficacité, de gros investissements sont en cours de réalisation. Cela concerne une nouvelle ligne de barquetage pour les abricots, une autre de calibrage ainsi qu'un nouveau calibreur pour les noix. S'ajoute la construction d'un entrepôt de 1 500 mètres carrés à Saint-Donat pour calibrer, trier et conditionner les noix. « Notre objectif est de toujours plus spécialiser nos stations, a expliqué le PDG. Ceci afin d'améliorer notre productivité, réduire nos coûts et être reconnus par nos clients comme des spécialistes. »
Plus de 600 saisonniers
Alors que le Comptoir rhodanien s'apprête à embaucher plus de 600 saisonniers, Christophe Soulhiard a pointé les difficultés à recruter exclusivement de la main-d'œuvre locale. Plus largement en France, il a regretté « une offre de travail inadaptée à la demande » des entreprises, faute de compétences. « Pour gagner la bataille de l'emploi, pour préparer le pays à l'imprévisible économie de demain, l'école tout au long de la vie sera la mère de tous les succès ou de tous les échecs », a-t-il confié. Par ailleurs, parlant de l'évolution du métier d'expéditeur, « la diversité de nos clients exige de notre part une grande capacité d'adaptation, a-t-il dit. Tous ont réitéré leur volonté, à court terme, de produits certifiés Globalgap car tous veulent répondre aux demandes de leurs clients, à savoir les consommateurs. »
Donnant la parole aux élus locaux, tous ont mis en avant « une entreprise qui réussit, incontournable sur le territoire ». Et le sénateur-maire de Tain-l'Hermitage a demandé au Comptoir rhodanien d'être partenaire pour la fourniture d'abricots lors du passage, le 18 juillet, du Tour de France.
Christophe Ledoux