Le confort de travail se cache dans les détails

C'est un bâtiment d'élevage laitier comme on en voit beaucoup. D'une dimension de 60 mètres de long par 28 mètres de large, il abrite 64 logettes avec matelas, une salle de traite en épi 2x6, au-dessus d'une fosse plain-pied. Mais à regarder de plus près, son propriétaire et premier utilisateur, Alexandre Riocourt, a poussé la fonctionnalité de son bâtiment jusque dans les détails. « Mon objectif a toujours été de pouvoir produire seul entre 300 000 et 400 0000 litres de lait. »
Que la lumière soit !
La nouvelle stabulation d'Alexandre est opérationnelle depuis 2014, année de son installation à Messeix (puy-de-Dôme), sur l'exploitation familiale. « Avant, nous n'avions qu'une vieille étable entravée, délabrée et sombre. Ce nouveau bâtiment était plus qu'indispensable pour travailler dans de bonnes conditions. » La luminosité et l'aération sont les deux innovations essentielles de cette stabulation. L'éleveur a choisi une charpente métallique sur laquelle est déposée une couverture en fibrociment. Ce qui attire tout de suite l'œil, ce sont les translucides qui ne couvrent pas 10 % de la surface (comme recommandé) mais 15 % ! Éliane Teissendier, conseillère bâtiment à l'EDE du Puy-de-Dôme, précise : « 10 % de translucides est le minimum mais rien n'empêche de faire plus. Ici, à Messeix, nous sommes à 740 mètres d'altitude, le soleil en plein été ne cogne pas comme en plaine. Il n'y a pas d'effet loupe ». L'aération est quant à elle assurée par un faîtage ouvert, protégé par un pare-vent et un pare-pluie. Un décrochage de toiture de 50 cm sur chaque rampant, fermé par des tôles perforées, complète la circulation de l'air.
Une pointe de technologie
Dans cette stabulation, deux particularités imperceptibles font de la structure une originalité. D'abord la fosse dont la dimension ne correspond pas réellement à celle du bâtiment. « Elle est plus longue de 14 mètres, soit l'équivalent de 16 logettes. À l'avenir, si je souhaite agrandir, je n'aurai pas à creuser de nouveau », explique Alexandre Riocourt, qui a donc opté pour un bâtiment évolutif. Le travail quotidien de l'éleveur est également facilité par de petites touches de technologie. À commencer par une caméra placée en hauteur sur un poteau et offrant, depuis le smartphone, une vue à 360° de la stabulation. « Mon domicile est à 1,5 km de l'exploitation. En période de vêlages, je ne sors plus quatre ou cinq fois de mon lit ! Je regarde sur le téléphone si tout se passe bien et ne me lève que si besoin. » L'équipement a coûté environ 2 200 €, un prix « largement justifié » selon l'éleveur.
L'autre installation dont ne se séparerait pas Alexandre Riocourt est la commande des lumières depuis le smartphone. Là encore, le confort de travail n'est pas négligeable. « À la saison des foins par exemple, quand je rentre de la marchandise tard, je n'ai pas à descendre du tracteur pour allumer le projecteur extérieur ou les lumières du stockage de fourrage. L'idéal serait aussi de pouvoir commander l'ouverture des portes. »
Mélodie Comte