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GÉNÉTIQUE

Le croisement, une solution qui se développe pour adapter le troupeau

Adaptation du troupeau, objectifs de production, les raisons qui poussent les éleveurs laitiers à croiser leurs vaches sont diverses. Mais la pratique est de plus en plus répandue.

Le croisement, une solution qui se développe pour adapter le troupeau

Face à la diversité des conditions d'élevage, des conduites, des objectifs de production, les différentes races de vaches laitières ont leurs atouts propres. Néanmoins, le croisement se développe dans les troupeaux laitiers, a expliqué Pascale Le Mézec, de l'Institut de l'élevage, lors de la conférence Grand Angle lait, le 2 avril. En 2018, le contrôle laitier recensait 80 % des troupeaux en race pure, et 113 000 vaches croisées. Il s'agit avant tout d'équilibrer les grandes fonctions, par exemple les prim'holstein, les plus productives, ont cependant une capacité d'adaptation moindre en milieu contraint, même si la plupart des troupeaux multiraces élèvent des prim'holstein. Elles constituent 53 % des troupeaux d'une seule race en élevage conventionnel, 22 % en bio (mais 40 % des vaches conduites en élevage biologique sont des prim'holstein).

Des femelles croisées holstein / montbéliarde produiront 6 % de lait en plus que la moyenne holstein ou montbéliarde.F Joly Cniel

Les normandes sont plus équilibrées, mais également moins réactives. Pour les éleveurs, accoupler ses femelles avec des taureaux d'autres races laitières permet de bénéficier de l'effet d'hétérosis, qui est d'environ + 6 %. Ainsi, des femelles croisées holstein/montbéliarde produiront 6 % de lait en plus que la moyenne holstein et montbéliarde. Un effet qui existe également au niveau de la reproduction, explique Pascale Le Mézec. Après cinq ans, on constate un effet positif sur la santé des vaches, avec moins d'interventions (en matière de santé mais aussi de reproduction). Si l'on compare la situation d'un troupeau holstein et d'un troupeau croisé, l'avantage économique, après cinq ans, est surtout manifeste dans un contexte de prix défavorables, pour des niveaux de production moyens et modestes. Accroître la diversité des troupeaux apparaît ainsi comme sécurisant, dans un contexte de plus en plus incertain pour la production laitière. Pour faciliter encore les croisements dans les prochaines années, des avancées seront néanmoins nécessaires pour pallier l'absence d'index, en rameau croisé, et permettre aux éleveurs d'effectuer des choix individuels de femelles.

D. J.