Le Dauphin tisanier au Buis depuis 1953

La société Le Dauphin a récemment quitté le centre ville de Buis-les-Baronnies pour s'installer et poursuivre son activité « extra muros », dans la zone artisanale de La Palun. Pierre Etienne Longeret dirige l'entreprise, il est le fils des fondateurs du Dauphin.
Pourquoi ce nom le Dauphin ?
Pierre-Etienne Longeret : « Mes parents, des maraîchers originaires de Piolenc, sont tombés amoureux du village et du parfum du tilleul lors d'un séjour à Buis-les-Baronnies. C'était au début des années 1950. Ils ont quitté le Vaucluse, ont acheté une maison à Buis et se sont lancés dans la production et la vente du célèbre tilleul des Baronnies, région située au sud-est de l'ancienne province du Dauphiné. De là vient le nom Le Dauphin reprenant dans son blason l'emblème de l'animal marin tête en bas. »
Comment a débuté l'entreprise ?
P-E. L. : « Au début, l'entreprise était chez nous, près du collège au passage Arnaudy. On y a accueilli de nombreuses personnes du show-biz et du cinéma, dont Fernandel ! Puis, en 1953, elle a été installée derrière la mairie, dans les locaux d'une ancienne magnanerie. On y restera jusqu'à notre déménagement à La Palun ! Le tilleul présenté en bractées et conditionné dans du papier cristal était vendu en pharmacies dans toute la France. »
Le Dauphin, ce n'était que le tilleul ?
P-E. L. : « Non, rapidement la demande s'est diversifiée sur d'autres plantes présentes dans les Baronnies : verveine, menthe, camomille, romarin, thym, origan... Des pharmacies, la clientèle s'est élargie aux hôpitaux, hospices et herboristes. En 1970, lorsqu'apparaissent les premières infusettes, les ventes s'accélèrent alors. »
Pour répondre à la demande, de quels moyens dispose l'entreprise ?
P-E. L. : « Selon les années et les demandes du marché, nous tournons avec un effectif de quatre à dix personnes aux commandes de trois ensacheuses, d'une plieuse pondérale en x, d'une étiqueteuse, ainsi que sur le quai de chargement et dans la zone de stockage. »
Comment est constituée la gamme de vos produits ?
P-E. L. :« Nous utilisons une centaine de plantes entièrement d'origine française et notamment drômoise, de préférence issues de l'agriculture biologique et équitable. Nos produits sont déclinés en infusions "bien-être" favorisant le sommeil, la digestion, la circulation..., en "infusions gourmandes" aux mélanges de fruits rouges, d'agrumes, d'épices, de fleurs... et en infusions mono-plante : verveine, menthe, camomille. »
Vos produits sont-ils proposés sous d'autres marques ?
P-E. L. : « Nous réalisons des prestations de conditionnement pour d'autres marques spécialisées dans le bio. "O Magali" est notre dernière création, une gamme d'infusettes bio distribuées dans le Sud-Est pour certaines grandes surfaces (Super U, Carrefour, Casino, Intermarché). »
Où trouve-t-on les infusettes Le Dauphin ?
P-E. L. : « Principalement à travers les réseaux Biocoop, La Vie Claire, dans les villes portes du Parc naturel régional des Baronnies provençales et sur internet. »
Pourquoi ces nouvelles installations à La Palun ?
P-E. L. : « C'est une décision qui s'inscrit dans une démarche de qualité, de sécurité et d'hygiène. Des impératifs qu'on ne peut négliger, qui facilitent l'accueil des clients et permettent des audits pour contrôler les performances de l'entreprise. Nous disposons de 700 m2 de locaux adaptés à notre activité, avec un quai de chargement et 250 m2 d'ateliers, 350 m2 de surface de stockage et 10 m2consacrés à l'administratif. »
Des projets à court ou long terme ?
P-E. L. : « Nous souhaitons accentuer notre présence dans le réseau Biocoop, gagner en visibilité auprès des Buxois, dans les commerces et auprès des restaurateurs. Nous voulons aussi améliorer notre packaging, en rappelant que nos aînés terminaient leur soirée par une bonne tisane de thym, de romarin ou de tilleul. Une habitude que j'ai gardée et que je tente de communiquer à mes deux enfants en attendant de leur passer le flambeau. »
J-M. P.